Dans tout processus électoral, la carte d’électeur reste une pièce précieuse dont on ne saurait faire abstraction. Il est un passeport indispensable pour celui qui tient à accomplir son devoir civique et citoyen. Mais pour l’élection présidentielle qui se profile à l’horizon, les Burkinabè semblent pour le moment faire fi de ce précieux trésor. Selon la CENI, la situation du retrait des cartes d’électeur dans les villes comme Ouagadougou et Bobo-Dioulaso est peu reluisante. En effet, les taux de retrait tournent respectivement autour de 32 et 34 % au cours de la période du 26 octobre au 6 novembre 2010.

Heureusement, dans le même temps et à titre non exhaustif, des provinces comme les Banwa (71,39%), la Kossi (77,73%), le Nayala (86,84%), le Kénédougou (70,67%), le Yatenga (60,14%), l’Oubritenga (67%), le Ganzourgou (50,58%), la Léraba (62,77%), les Balé (61,25%) affichent des statistiques satisfaisantes.

Le secrétaire général de la CENI, Sadou Sidibé, explique les disparités par le fait que “les gens ont eu énormément de problèmes pour avoir leur pièce d’identité et l’horaire des agents distributeurs ne correspond pas à la disponibilité des citoyens surtout en ville à Ouagadougou comme à Bobo-Dioulasso. Les citoyens ont voulu envoyer d’autres personnes faire le retrait alors que le principe veut que ce soit la personne même qui vienne retirer sa pièce”.

Pour amener les 3 239 852 d’inscrits à se procurer la carte d’électeur, les démembrements de la CENI ont recruté des agents distributeurs afin d’être plus proches de la population. Elle fait également passer des spots et travaille étroitement avec les radios communautaires et les FM pour inciter le public à se procurer le précieux document. “Il n’y a pas que la CENI qui est acteur du scrutin, il y a aussi les formations politiques et les candidats qui peuvent contribuer à l’opération de retrait des cartes”, souligne le secrétaire général de la CENI.

Les pièces exigées pour le retrait des cartes sont la CNIB, le passeport ou la carte militaire. "Il y a eu des cartes qui n’ont pas été bien imprimées. Il y a parfois des faces qui ne sont pas imprimées", explique toujours Sadou Sidibé. Les citoyens qui se déplacent dans le cadre de leur mission et la proximité entre deux bureaux de vote où le nombre d’inscrits n’atteint pas les 800 posent un sérieux problème pour la CENI.

“Dans ces opérations de regroupement, il peut y avoir des erreurs qui peuvent se glisser”, indique le secrétaire général de la CENI. Le souhait pour la Commission électorale nationale indépendante est que tout le monde puisse retirer sa carte. C’est même la raison qui l’a poussée à programmer le retrait des cartes jusqu’à la date du scrutin.

Béranger ILBOUDO

Sidwaya