LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Présidentielle burkinabè 2010 : Sans surprise, le Conseil constitutionnel rejette le recours des 4 présidentiables aux fins d’annulation du scrutin

Publié le samedi 4 décembre 2010 à 21h15min

PARTAGER :                          

Le verdict est tombé ce 3 décembre 2010, peu de temps avant 9 h et demie. Les membres du Conseil constitutionnel, au grand complet, ont, par la voix de leur président, Dé Albert Millogo, ont effet, dans leur décision indiqué que la requête aux fins d’annulation de l’élection du 21 novembre 2010, des candidats Hama Arba Diallo, Ouampoussoga François Kaboré, Boukary Kaboré et Bénéwendé Stanislas Sankara, est rejetée. Il en est de même des exceptions d’illégalité des cartes d’électeur, ayant servi au scrutin, soulevées par les requérants ainsi que les exceptions d’irrecevabilité de la requête et du défaut de qualité et d’intérêts des recourants, invoquées par les défendeurs. Toutefois, la Cour a relevé la recevabilité dans la forme de la requête aux fins d’annulation dudit scrutin.

Certes, l’atmosphère dans la salle d’audience avant le verdict du Conseil Constitutionnel était on ne peut plus calme, l’on pouvait entendre une mouche voler, au regard notamment de la portée de l’acte qui allait être rendue public. Mais, les uns et les autres ne se faisaient certainement pas d’illusion quant à l’issue de cette plainte, aux fins d’annulation du scrutin présidentiel du 21 novembre, des 4 présidentiables que sont Hama Arba Diallo, Ouampoussoga François Kaboré, Boukary Kaboré et Bénéwendé Stanislas Sankara.

Pas même Me Prosper Farama, un de leurs avocats, qui a indiqué après la décision qu’il était « déçu mais pas surpris ».
Du côté des avocats de Blaise Compaoré (Vainqueur provisoire de la présidentielle), à qui une décision contraire aurait porté un grand préjudice, l’on se félicite naturellement que le droit ait été dit. « Certains ont voulu jouer au dilatoire mais la justice est là », nous a confié Simon Compaoré. Chez Me Harouna Savadogo, un des avocats du candidat Compaoré, c’était le même sentiment de satisfaction. Me Savadogo a dit ne pas comprendre que l’on veuille ainsi par la plainte remettre en cause tout un label, sinon une expertise, acquise par le pays en matière électorale pendant près d’une vingtaine d’années. Et d’exprimer toute sa satisfaction que tout se termine par cet arrêt favorable.

C’est également l’avis de Sadou Sidibé, secrétaire général de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), qui s’est évidemment réjoui de la décision.
A bien suivre les justifications développées par président du Conseil constitutionnel, une élection ne doit pas forcément être annulée parce qu’elle a été émaillée par quelques irrégularités. Dans l’entendement du Conseil constitutionnel, quand les actes incriminés ne remettent pas véritablement en cause l’exercice du droit de vote des citoyens, il n’y a pas lieu de frapper l’élection de nullité.

Ainsi, pour les 4 plaignants et leurs défenseurs, il ne reste qu’à attendre la réponse du Conseil d’Etat à leur appel, sans grande chance de voir les résultats du scrutin annulés. En effet, même si le Conseil d’Etat confirmait que la carte d’électeur du scrutin était illégale, sa décision ne saurait remettre en cause l’arrêt du Conseil constitutionnel dont les actes en matière électorale sont implacables et inattaquables. Autant dire que le candidat Blaise Compaoré n’a plus du souci à se faire quant à sa victoire. Il doit juste patienter jusqu’au 17 décembre 2010, jour pressenti pour la proclamation des résultats définitifs de l’élection présidentielle du 21 novembre 2010 par le Conseil constitutionnel.

Grégoire B. BAZIE

Lefaso.net

PARTAGER :                              

Vos commentaires

 LeFaso TV