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Scrutin du 21 novembre 2010 : Le CGD tire les enseignements

Publié le vendredi 10 décembre 2010 à 01h16min

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Comme il est de coutume, le Centre pour la gouvernance démocratique (CGD) organise à la fin de chaque scrutin une table-ronde pour tirer les enseignements des scrutins. Ce mercredi 08 décembre dans l’après-midi, il s’agissait de réunir toutes les parties prenantes du scrutin du 21 novembre dernier (CENI et ses démembrements, observateurs, représentants de partis politiques, organisations de la société civile…) pour discuter des difficultés qui ont émaillé l’organisation du scrutin et de faire des propositions pour remédier à ces problèmes dans la perspective des élections à venir. La modération était assurée par Mathias Tankoano, magistrat, expert en administration des élections, président de la RADDHO.

Une échéance électorale vient de s’achever au Burkina. Mais, déjà les regards sont tournés vers les prochaines qui auront lieu dans 15 mois. Les scrutins municipaux et législatifs de 2012 avancent à grands pas. Pour ne pas connaître les mêmes difficultés que la présidentielle du 21 novembre 2010, le Centre pour la gouvernance démocratique (CGD) a convié les acteurs concernés à une table-ronde. Ils sont venus de partout à travers le Burkina. Objectif : identifier les problèmes et formuler des propositions pour renforcer le processus électoral dans notre pays. C’est donc dire que le compte à rebours pour 2012 a déjà commencé. Il faut tirer les enseignements, disons les ratés de l’élection présidentielle. Tous les observateurs s’accordent à dire que l’élection qui vient de s’achever fut une véritable pagaille.

La CENI avait mal intégré la question du timing. On a connu des opérations commandos d’établissement d’actes de naissance et de délivrance de la CNIB. C’est donc le moment de tirer les enseignements de l’organisation du scrutin et de commencer dès maintenant les reformes à faire. « Il ne faut pas qu’en 2012, on se retrouve avec une pagaille encore », soutient le Pr Augustin Loada, le directeur exécutif du CGD. « Il est temps de mettre à plat le processus électoral pour identifier les problèmes saillants et commencer dès maintenant la mise en œuvre des reformes », ajoute-t-il.

Les propositions n’ont pas manqué à cette table-ronde même si les critiques étaient suffisamment virulentes. L’office national d’identification (ONI) était représenté par deux agents qui ont donné des explications sur le rôle pendant cette période. Sans être un représentant officiel de la CENI, Abdoul Karim Sango a tenté d’expliquer le travail de la CENI. Il faut que l’opposition politique joue réellement son rôle, ce qui ne semble pas être le cas actuellement.

Différents thèmes ont été abordés. Ce sont notamment le professionnalisme des agents et des administrateurs électoraux, l’équité entre les différents candidats en termes de financement et de pré-campagne, le rôle des chefs traditionnels, des opérateurs économiques, l’abstention… Le problème de l’abstention pourrait se résoudre par la prise au sérieux des revendications des burkinabè en ce qui concerne la consolidation du processus démocratique.
Ce qui se passe en Côte d’Ivoire actuellement devrait amener tous les africains y compris les burkinabè à tirer des enseignements en ce qui concerne les questions de successions et d’institutions. Selon le Pr Loada, de nos jours nul ne peut dire que le conseil constitutionnel ivoirien est moins indépendant ou plus indépendant que le conseil constitutionnel burkinabè. Il faut regarder avec introspection ce qui se passe dans les autres pays pour ne pas connaître les mêmes problèmes.

Car, « si nous ne faisons pas attention, nous pouvons aussi connaître les mêmes dérives », conclut-il. Nul ne souhaite être dans une honte pareille. Donc, nous devons tous œuvrer à consolider le processus électoral.

Moussa Diallo

Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 15 décembre 2010 à 21:18, par Paris Rawa En réponse à : Scrutin du 21 novembre 2010 : Le CGD tire les enseignements

    "Il faut que l’opposition politique joue réellement son rôle, ce qui ne semble pas être le cas actuellement."

    Nous sommes dans une dans une démocratie curieuse : depuis quand reproche-t-on à ceux qui ne gouvernent pas (l’opposition) le mauvais fonctionnement de l’administration de l’État dont le pouvoir est dans les mains de la majorité ? Je suis toujours étonné de tout ce dont on accable l’opposition Burkinabè. On en viendrait même à lui reprocher les succès (mérités et immérités) de la majorité. Que ceux que se sentent plus capables jouent alors le rôle d’opposant au lieu de perdre le temps à critiquer indûment ceux qui ont le courage et la persévérance d’essayer ! C’est bien connu : "la critique est facile, l’art est difficile".

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