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Elections au Burkina : Les vraies batailles restent à venir

Publié le lundi 22 novembre 2010 à 01h18min

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Ouf, ça y est ! Les Burkinabè étaient hier aux urnes, après 21 jours de campagne sans relâche. A quelque trois jours de la date du scrutin, les rumeurs les plus folles avaient fait le tour de la ville, faisant état de la volonté de cinq des sept candidats de boycotter le scrutin de dimanche.

Finalement, il nous est revenu qu’hormis la fracassante démission du commissaire Mousbila Sankara (de la CENI), représentant de l’opposition à cette structure, le président de l’UNIR/PS et par ailleurs chef de file de l’opposition et candidat de la coalition Burkin lem a refusé de voter pour protester contre les nombreuses erreurs sur les cartes d’électeur et le désordre organisationnel constaté. Et c’est dans le calme que les électeurs ont accompli leur devoir civique.

A quelques semaines de la célébration, à Bobo-Dioulasso, du cinquantenaire de l’indépendance de notre pays, il s’agissait de choisir qui de Blaise Compaoré, d’Hama Arba Diallo, de Bénéwendé Sankara, d’Emile Pargui Paré, de Maxime Kaboré, de Boukary Kaboré, dit Le Lion, et de François Kaboré serait le prochain locataire du Palais de Kosyam.

Et ce sont les 3 239 774 personnes inscrites sur le fichier électoral à l’issue des deux recensements électoraux, c’est-à-dire ceux du 1er au 21 mars et du 6 au 15 avril 2010, qui ont été appelées à accomplir leur devoir civique dans les 12 703 bureaux de vote répartis sur l’ensemble du territoire.

Mais il ne suffisait pas d’avoir une carte d’électeur pour voter. Il fallait également être muni de la nouvelle carte nationale d’identité burkinabè, d’un passeport ou d’une carte militaire. Les consultations électorales nécessitent beaucoup de moyens et de compétences humaines. Pour mener à bien cette tâche, la Commission électorale nationale indépendante s’est attaché les services d’environ 13 000 personnes.

Mais s’il y a un problème qui interpelle les Burkinabè et qui pourrait servir d’objet de réflexion approfondie au niveau des spécialistes en science politique, c’est sans aucun doute la désaffection de l’électorat pour les urnes. Et cette présidentielle n ‘a pas fait exception à la règle.

Certes on constate que dans les bureaux, les gargotes et autres lieux publics, on aime bien parler politique, spéculer, critiquer la prise de position de tel ou tel autre, mener des débats de haut vol sur la façon de gérer la cité. Mais tout cela reste bien souvent vain, que disons-nous que du vent, puisque le jour du scrutin, beaucoup préfèrent, comme on dit, aller taquiner la truite.

La désaffection des Burkinabè pour le vote coule donc de source. Mais en sera-t-il de même lors des prochaines législatives et municipales avec l’entrée en lice de nouvelles formations politiques telles l’UPC de Zéphirin Diabré ? Certainement pas.

Pour l’heure, en ce qui concerne cette présidentielle, en dépit de la stratégie de communication de la CENI et de certaines formations politiques, on constate que le fichier électoral renferme moins de la moitié des électeurs potentiels du pays ; qui pis est, très peu sont allés retirer leur carte d’électeur.

Il faut inverser cette tendance pour le bonheur du peuple burkinabè. Nous avons vécu une campagne électorale qui n’emballait pas grand monde, et sans véritable relief. Conséquence, c’est sans enthousiasme que bien d’électeurs ont été hier aux urnes. Pour les véritables joutes oratoires, il faudra attendre, car, avec les prochaines législatives et municaples couplées et les grand débats qui ne manqueront pas autour de l’article 37, il y aura plus de grain à moudre.

Les vrais batailles restent donc à venir. En attendant, combien sont-elles parmi les 3 239 774 personnes inscrites à avoir retiré leur carte d’électeur pour accomplir hier leur devoir de citoyen ? La réponse à cette question et à bien d’autres, c’est pour le jeudi 25 novembre prochain au plus tard avec la proclamation des résultats provisoires par la CENI.

La Rédaction

L’Observateur Paalga

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