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Marché International du Cinéma Africain : 179 films en vente pendant le FESPACO

Publié le mardi 3 mars 2009 à 18h46min

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Le Marché International du Cinéma Africain (MICA) se tient chaque année pendant le FESPACO. Habituellement localisé au Centre Culturel Français Georges Méliès de Ouagadougou, le MICA s’est, pour sa 14ème édition, installé sur le site du SIAO. La clientèle, à partir du troisième jour du festival, a commencé à venir d’autant plus que les prix ne sont franchement pas élevés.

Des films originaux africains à 10 000 FCFA, c’est ce que propose le premier stand sur lequel nous tombons. Mais attention, ce prix est celui des festivaliers ; pour les institutions, il faut payer le double. Sur la table dressée devant la gérante de ce stand, nous voyons aligner les films burkinabè, “la crèche de Hamed“, “le Bendré“, “Bon séjour bon retour“ et bien d’autres, tout cela pour seulement 10 000 F chacun. Au stand suivant, le long métrage “Mokili“ du réalisateur Berni Goldbalt est un peu plus cher. Il vaut 30 000 FCFA, mais selon Elizabeth Sawadogo la gérante de ce stand, ce film est offert gracieusement aux chaînes de télévision qui souhaiteraient le diffuser. L’association CINOMADE, elle, est dans une autre configuration. Les films qu’elle réalise sont à but éducatif et purement social. Ils sont donc cédés à seulement 2500 FCFA pour les VCD et à 5000 FCFA pour les DVD.

Mais il y a encore moins cher dans ce marché. Au niveau du stand béninois, les films “Vengeance de femme“, “Classe B“, “Abemi“ et bien d’autre sont vendus à 1500 FCFA. Devant notre étonnement, Cornellie Ayité qui gère le stand, nous rassure ; ce ne sont pas des films piratés, nous dit-elle en nous montrant l’hologramme du bureau béninois des droits d’auteur qu’il y a sur chaque CD. Selon Cornellie Ayité, c’est mieux de fixer des prix assez bas, afin de vendre le maximum ; l’objectif étant de toucher le plus grand nombre. Au Bénin, les films qui sortent nouvellement sont vendus à 2500 ou maximum 5000 FCFA, mais un an après ils sont cédés pour 1500 F, nous explique cette dame.

Les prix sont tout autre au niveau de Sahelis Production, avec en vente, des films récents qui sont fort appréciés par les burkinabè. La série “Ina“ de la réalisatrice Valérie kaboré est vendue 35 000 FCFA, les 15 épisodes de 26 mn. Sia le rêve du python auréolé du prix du public au FESPACO, est cédé à 10 000 FCFA ; « Le monde est un ballet » qui était en compétition au FESPACO dernier et « Ouaga saga » qui l’était à celui d’avant, valent chacun 8 000 F, de même que SIRABA. Le coffret le plus cher que nous avons trouvé sur placé est la série “Quand les éléphants se battent“, qui vaut 45 000 FCFA.

Mais il n’y a pas que la vente des films qui rapportent aux producteurs ; il faut également compter les droits de diffusion. A ce niveau, les télévisions africaines ne sont pas toujours prêtes à mettre la main à la poche. Au Burkina Faso, la plupart du temps, la télévision nationale est coproductrice des films, donc elle les diffuse gratuitement. Selon Moussa Romba, administrateur de production, il arrive que des sociétés commerciales acquièrent les droits de diffusion des films au profit de la télévision nationale, en contrepartie de plages publicitaires. Mais aucune grille tarifaire n’est établie ; c’est au cas par cas. Tout ne va pourtant pas bien dans ce domaine ; les droits de diffusion que payent les sociétés commerciales aux producteurs de films pour leurs diffusions, sont objet de convoitise par la télévision nationale. Non contente de ne pas payer pour les films nationaux, la télévion nationale burkinabè veut encore partager le gain des producteurs, alors que cela ne lui viendrait même pas à l’idée quand il s’agit des films étrangers. Heureusement toutefois que les télévisions étrangères achètent les droits des films du continent.

Selon Moussa Romba, une chaîne comme TV5 paye six millions pour deux diffusions dans l’année d’un long métrage africain. Pour un court métrage, c’est 1 200 000 FCFA qui sont payés tandis qu’une série de 20 épisodes de 26 mn revient à 14 000 000 FCFA, pour deux diffusions en une année. Heureusement donc qu’il y a des chaînes étrangères qui achètent les films africains, car si l’on comptait sur les télévisions nationales du continent, les cinéastes auraient du souci à se faire pour la diffusion de leurs œuvres.

Hermann Nazé
Lefaso.net

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