Investi le 18 septembre dernier comme candidat à l’élection présidentielle par 6 partis politiques de l’opposition, baptisés « Forces progressistes », Hama Arba Diallo bat activement campagne, dans l’espoir d’occuper le palais de Kosyam. Dans cette dynamique, cet ancien ministre et fonctionnaire international de l’ONU, âgé de 71 ans et actuellement député-maire de Dori, parcourt le Burkina à la conquête de l’électorat. Dixième du genre, le meeting qu’il a tenu à Bobo-Dioulasso a regroupé de nombreux militants vêtus de tee-shirts à son effigie sur le boulevard de la Révolution.

Accueilli sur place sous un tonnerre d’applaudissements et de cris, Hama Arba Diallo s’est réjoui d’être présent sur la terre de ses parents à plaisanterie, les Bobo avec qui il a passé une bonne partie de sa jeunesse. S’il se dit fier d’avoir fait une quinzaine d’années dans la cité de Sya, il l’est moins concernant la situation économique « désastreuse » dans laquelle la ville se trouve de nos jours. « Tout comme Banfora, Bobo-Dioulasso est devenue le plus grand cimetière d’usines en Afrique de l’Ouest », a-t-il regretté. Pour lui, si rien ne va dans cette ville cosmopolitique aux grandes potentialités économiques, c’est que « le régime du président Blaise Compaoré, en 23 ans de pouvoir, a montré qu’il n’a aucune intention de développer le Burkina Faso ».

Pour inverser la tendance et lui permettre de rouvrir les nombreuses usines fermées (SIFA, SAVANA…) à Bobo-Dioulasso, a-t-il dit, les électeurs gagneraient à désavouer le président sortant par la voie des urnes, en votant en sa faveur le jour du scrutin. Il a, de fait, appelé les militants massés sur le boulevard de la Révolution à « donner un carton rouge au régime de Blaise Compaoré » comme le ferait un arbitre à un footballeur fautif. Se disant déterminé à remettre Bobo-Dioulasso sur les rails, Hama Arba Diallo n’a pas que des ambitions pour cette ville, mais pour sa patrie toute entière.

Avec son programme de société, a-t-il relevé, il va faire du Burkina Faso, un pays qui avance et non « un pays toujours classé en dernière position ». Le candidat des forces progressistes promet, s’il est élu au soir du 21 novembre, de créer 30 000 emplois par an pendant 5 ans pour la jeunesse, fer de lance du Burkina. Aussi est-il convaincu que la création de ces emplois va permettre d’augmenter la production agricole et de dynamiser les industries. D’autres secteurs tels la culture et le sport ne seront pas aussi en reste, s’il devient le futur locataire du palais de Kosyam sis au quartier Ouaga 2000. « Nous allons faire en sorte que la culture et le sport soient des domaines pourvoyeurs d’emplois », a précisé Hama Arba Diallo.

En clair, a-t-il fait savoir, il œuvrera, si les électeurs l’élisent le 21 novembre prochain, pour un « autre Burkina ». Cependant, le député-maire de Dori dit redouter une « certaine » fraude en préparation, en témoigne, selon lui, la mise en circulation de cartes d’électeur vierges signées et la présence signalée de « bureaux de vote fictifs ». Par conséquent, il a invité ses militants à être vigilants. Il les a par ailleurs exhortés à aller retirer le plus vite possible leurs cartes d’électeur, afin de pouvoir voter en sa faveur.

L’intervention du candidat a été précédée de celle de son coordonnateur régional de la campagne dans les Hauts-Bassins, Alphonse Tougouma et des représentants respectifs des jeunes, Sidiki Dao, des femmes, Célestine Sanon et des anciens, André Sanou. Tous ont réaffirmé leur soutien à Hama Arba Diallo et exprimé leur certitude quant à son élection au soir du 21 novembre, lui offrant en cadeau, un tableau illustratif en guise des clés du palais de Kosyam. Après Bobo-Dioulasso, le candidat des forces progressistes va poursuivre sa conquête de l’électorat à Gaoua et Dori pour ensuite boucler la boucle, à Ouagadougou.

Kader Patrick KARANTAO (stkaderonline@yahoo.fr)

Des militantes se frappent !

Peu avant le début du meeting, des militantes de Hama Arba Diallo, en quête de places assises, se sont disputé un banc jusqu’à en venir aux mains. Et il a fallu l’intervention des forces de sécurité présentes sur place pour que les intéressées se calment. Les bagarreuses se sont débrouillées ensuite comme elles pouvaient pour suivre le meeting.Hama Arba Diallo à Bobo-Dioulasso

Sidwaya