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Brèves de campagne : Salif Diallo veut le chef de Fada dans son ministère

Publié le mardi 8 mai 2007 à 08h48min

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Ayant appris que le chef de Fada, tête de liste ADF/RDA dans le Gourma, a fait venir la pluie, Salif Diallo a plaisanté en disant qu’il allait le recruter dans son ministère. Comme ça, on n’aura plus besoin de l’opération Saaga.

Séguénéga, îlot PDP/PS

Salif Diallo, himself, a été surpris du score du PDP/PS dans la localité de Séguénéga. Le parti y a recueilli près de 2 000 voix. C’est un petit exploit, car c’est l’un des meilleurs scores de ce parti face au raz de marée du CDP. Le commissaire politique du CDP a voulu savoir qui était derrière ce succès. Renseignement pris, il s’agirait d’un enseignant à la retraite qui, dit-on, avait même du mal à se déplacer faute d’essence quelquefois.


C’est le parti qui décide !

Interrogé par les journalistes qui voulaient savoir s’il allait siéger à l’hémicycle une fois élu, ou s’il allait rester au ministère de l’Agriculture, Salif Diallo a répondu net : "Ce que le parti décidera."


Après-midi chaud

Débuté très tôt dans le calme, le scrutin sera perturbé autour de 12 h. Accusations de fraudes par-ci, électeurs violentés par-là aucun secteur n’a été épargné. Les forces de sécurité sont déployés à chaque fois pour rétablir l’ordre. On ne déplore cependant aucun blessé grave. Quelques interpellations ont eu lieu.


Quand le député dégaine

Le député Belem Sidiki de l’ADF/ RDA (tête de liste ADF/RDA) a sorti son arme au bureau de vote n° 1 au secteur 7 suite à un accrochage entre lui et les membres du bureau de vote. Il voulait noter des observations constatées. Chose que ses adversaires politiques ont contestée. Il a été hué par les militants du CDP à sa sortie et escorté par la sécurité. La situation a été vite maîtrisée.

Sidiki Belem nous a donné son explication :

« J’ai voulu savoir la base de la désignation du 2e membre du bureau de vote, c’est là que le président m’a dit que c’était lui qui l’avait nommé. J’ai dit que ce n’était pas normal, car le code électoral dans ses chapitres un (1) et trois (3) stipule que la nomination d’un membre ne se passe pas de la sorte. J’ai voulu mentionner des observations sur le registre, c’est à ce moment qu’on ne s’est pas compris, et des menaces aux alentours du bureau de vote m’ont contraint à sortir mon arme pour me protéger. »


Comité de surveillance des militants au secteur 2

A l’école Ipala, des militants de l’ADF/RDA veillaient au grain. Leur objectif, empêcher des individus qu’ils soupçonnaient de fraude de voter. Même son de cloche dans les secteurs 3, 4, 5, 13.

Les tentatives de fraudes ont existé dans chaque camp. Des cartes ont circulé avec des papiers d’identité, notamment les actes et extraits de naissance douteux.


Affrontements au secteur 4

A 20 mn de la fermeture du scrutin, des affrontements entre militants de l’ADF/RDA et du CDP ont eu lieu à l’école Basnéré. Ceux de l’ADF/RDA n’ont pas digéré le comportement des militants du CDP qui ont hué le président Gilbert Noël Ouedraogo. La sécurité a utilisé les gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants.


Un délégué interpellé au secteur 5

Soupçonnant des votants d’être des fraudeurs, un délégué de parti a déchiré les cartes d’électeurs de ces derniers.
Aucune preuve n’ayant été fournie, il a été interpellé par la gendarmerie.

Rassemblés par Abdoulaye TAO et Adama SINARE

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 8 mai 2007 à 17:42, par Naba Jean-Claude En réponse à : > Brèves de campagne : Salif Diallo veut le chef de Fada dans son ministère

    Juste quelques précisions :

    La dénomination "chef de Fada" est incorrecte à plus d’un titre. Le Nunbado (et non le Kupiendieli, comme certains seraient tentés de dire), avec résidence à Nungu (Fada N’Gourma), est l’autorité "coutumière" suprême des populations vivant dans les provinces de la Tapoa, la Gnagna, le Gourma, la Komandjari, la Kompienga, ainsi que dans l’ouest du Niger, le nord du Bénin et du Togo, autrement dit : du Gulmu historique.

    Ce terme de "chef" et bien d’autres termes relatifs au "coutumier" gagneraient à être remplacés par une terminologie reflétant notre propre conscience culturelle et historique. Continuer, près d’un demi-siècle après les "Indépendances", à employer ces termes créés et consacrés par la colonisation, est pitoyable et réducteur.

    La "blague" de M. Salif Diallo pour plaisante qu’elle est (je crois que M. Diallo, par la force des choses, est parent à plaisanterie de sa Majesté), n’en demeure pas moins révélatrice de la vision que nous avons de ce pan obscur de nos cultures : avons-nous besoin de nos responsables coutumiers autrement qu’à des fins politiciennes ? Avons-nous besoin du savoir ancestral autrement que pour des sacrifices, incantations et autres immolations (pratiqués de toute façon en cachette, honteusement, par nos "grands") ?

    M. Salif Diallo devrait aller au bout de sa pensée et de sa logique. Si des avions peuvent "bombarder" des nuages et faire tomber la pluie, pourquoi celui que les populations appellent, entre autres, "Fils du Soleil", ne pourrait-il pas faire autant ?

    En attendant, je suis heureux de savoir que l’inimitié CDP-ADF/RDA reste dans des limites raisonnables, à tel point que M. Diallo propose même un poste à un adversaire politique : Sa Majesté Kupiendieli est l’un des pieds de l’Eléphant que M. Diallo a tué et enterré à Ouahigouya...

    N’empêche : moi qui pensais que M. Diallo était un ami de la Nature et de l’environnement, suis choqué de voir avec quelle aisance il tue un éléphant. Et puis : la disparition d’un adversaire (M. Diallo dirait peut-être : d’un ennemi ?) ne rehausse aucunement la valeur du vainqueur, elle souligne seulement sa cruauté. C’est ce que nous dit une certaine sagesse africaine...

    • Le 5 octobre 2007 à 01:07, par Boblodo En réponse à : > Brèves de campagne : Salif Diallo veut le chef de Fada dans son ministère

      L’intellectuel qu’est Monsieur NABA devrait savoir que lorsque le ministre Diallo emploie l’expression "tuer l"éléphant", il ne s’agit que d’une mort symbolique, comme on parle, en psychologie, d’une étape importante dans l’évolution de certains individus et qui consiste à "tuer le père". Il ne s’agit ni plus ni moins que d’un anéantissement virtuel (mais bénéfique) de la représentation du père. Le fait d’avoir tué et enterré l’éléphant n’enlève donc rien à l’intérêt que porte Salif Diallo à la nature et à tout ce qui y vit. La satisfaction qu’il peut tirer de cette mort symbolique est légitime parce qu’étant la résultante de ses efforts et de son efficacité sur le terrain politique où, chacun le sait, tous les coups (virtuels) sont permis... Dans ce registre, l’Eléphant n’a pas toujours été un enfant de choeur et c’est peut-être pour cela que ses défenses sont aujourd’hui usées. Où est donc la cruauté ?

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