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Législatives du 6 mai : Ouali dit merci à ses électeurs de Gaoua

Publié le mercredi 6 juin 2007 à 07h40min

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Armand Miyemba Ouali

Après sa brillante élection à l’Assemblée nationale, Louis Armand Miyemba Ouali a rencontré samedi 02 juin dernier ses militants et sympathisants pour leur dire merci. Cela dans une belle ambiance de fête.

Lundi 04 juin 2007. Comme les élèves qui reprennent le chemin de l’école après les vacances, les parlementaires de notre pays faisaient leur rentrée officielle après les législatives du 06 mai dernier, pour la validation de leur mandat.

Inutile de dire que l’ambiance fut celle des grands jours à l’hémicycle. Et pendant que ceux qui ont deux, voire trois mandats à leur compteur se tapotaient amicalement et se congratulaient, quelques nouveaux venus à l’hémicycle tentaient de retrouver leurs marques dans ce nouvel environnement.

Est de ceux-là Louis Armand Miyemba Ouali que ses partisans du Sud-Ouest appellent intimement LAMO. L’homme, qui a véritablement mouillé le maillot durant la campagne de ces législatives et qui arborait fièrement ses attributs d’élu du peuple, avait de quoi être aux anges.

Et c’est peu dire que d’affirmer que pour obtenir son ticket d’entrée à l’hémicycle, cet homme, qui fut ministre sous la transition dans les années 90 et maire de Gaoua de 2000 à 2005, a dû faire face à des épreuves de tous genres ; et seule son inébranlable détermination lui aura permis d’y faire face.

Compte tenu des enjeux en présence, véritablement rien n’était acquis d’avance pour l’ex-maire de Gaoua, car certains de ses adversaires politiques, à court de munitions dans le domaine, n’ont pas résisté à la tentation de succomber à l’ethnocentrisme.

C’est pour dire donc à haute et intelligible voix un merci tout empreint de sincérité que le fraîchement élu du Poni a rencontré ses militants et sympathisants. Ce fut à la place de la femme à Gaoua, où troupes traditionnelles et danseurs rivalisaient de savoir-faire artistique.

La population n’a pas marchandé son déplacement, et ce fut une foule nombreuse qui, tout ouïe, a écouté religieusement les intervenants, qui avaient vraiment quelque chose à dire.

Tous ceux qui se sont succédé à la tribune ont magnifié la qualité organisationnelle opérée par ce chef de file du RDB (Rassemblement démocratique du Burkina) dans le Poni qu’est Armand Ouali. D’ailleurs, pour qui connaît vraiment le monsieur, cela n’a rien de surprenant, car même ses adversaires politiques les plus coriaces lui reconnaissent une intelligence dans la formulation de la pensée et dans l’action.

Mais, au-delà des sigles et des formations politiques, ici, c’est la donne personnelle qui lui a permis d’arracher l’un des deux sièges mis en jeu dans cette province qui a été saluée. Cela est d’autant plus vrai que c’est sous la bannière de l’Union des libéraux démocrates (ULD) de Sébastien Ouédraogo que Ouali et sa troupe sont allés à la conquête de l’électorat aux municipales de 2000.

Et, sans coup férir, ils prirent la mairie de Gaoua pour une gestion de cinq ans. Rarement, a-t-on appris dans cette partie du Burkina, cette commune avait reçu un si grand coup pour booster son développement. Et en cinq ans, la gare routière principale, un restaurant de grand standing, des caniveaux, un marché plus ou moins moderne ont été édifiés par l’équipe municipale, de concert avec les partenaires au développement.

Ce qui a fait dire à Elisabeth Hien, une des admiratrices (au sens noble du terme) de Louis Armand Ouali, qu’en seulement cinq ans, ils ont réalisé des travaux de quinze bonnes années. Et elle ne doit pas avoir tort, cette bonne dame, car, depuis un certain temps, Gaoua est en train de prendre les allures d’une ville digne de ce nom.

A l’ULD comme au RDB...

Si donc pour les municipales de 2000 ce fut l’ULD, pour les municipales du 23 avril 2006, c’est sous la bannière du Rassemblement pour le développement du Burkina (RDB) que Ouali et les siens sont allés aux élections. Ayant battu tous ses autres concurrents, pris individuellement sur le terrain, le RDB s’en sortit avec 62 conseillers/129. Mathématiquement, à lui seul, le parti ne pouvait aucunement prétendre prendre la mairie de Gaoua.

Il lui fallait de nouvelles voix d’autres partis. Ce qui lui a vraiment manqué, car les autres formations se sont coalisées pour le mettre en minorité en dépit de leurs projets de société quelquefois antagonistes. Et c’est ainsi que la gestion de la commune de Gaoua échut au candidat du CDP.

Une des banderoles du RDB mise bien en exergue à la Place de la femme à Gaoua annonce de façon explicite : "Au RDB, nous n’avons ni tee-shirt ni argent à distribuer".

Alors si tel est le cas, comment ce parti s’y est-il pris pour arracher un siège sur deux dans cette jungle burkinabè où les beaux discours et les belles paroles ne font plus recette depuis belle lurette ?

Ici, comme certainement ailleurs, les militants, les sympathisants, les électeurs n’écoutent que lorsque l’odeur des "feuilles" se fait sentir.

De l’avis d’un des sympathisants de Louis Armand, c’est de haute lutte qu’ils ont réussi à prendre ce second siège. Et pour cela, ils ont dû se plier à une rigoureuse discipline organisationnelle.

Au cours de son allocution, fort applaudie du reste, le tout nouvel élu du Poni n’a pas manqué de rectifier une méprise qui faillit refroidir pour toujours ses relations avec son aîné, Honoré Sansan Hien, le premier maire de Gaoua.

Cette erreur due à un problème de montage dans la presse écrite lui avait valu un article fort acide du principal interpellé. Cette mise au point faite, Louis Armand Ouali a demandé pardon à tous ceux qui d’une manière ou d’une autre auraient reçu un coup de griffe de sa part lors de la campagne écoulée ou avant.

Pour lui, la campagne est bel et bien finie, et maintenant, il faut s’atteler au développement. "Il faut donc que nous nous consacrions au travail et rien qu’au travail", a-t-il conclu en substance.

Mais mieux que quiconque, Armand Ouali, qui est orphelin depuis bien longtemps, a toujours intégré ce proverbe de chez nous qui dit que "Le père de l’orphelin, c’est Dieu ; mais sa mère, c’est le travail". Voilà qui est dit et reste toujours d’actualité, car, au-delà des théories fumeuses, seul le travail paie effectivement. Que l’on intègre cela une fois pour toutes.

Boureima Diallo & Hamidou Ouédraogo

L’Observateur

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