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Décentralisez et prenez de la peine !

Publié le vendredi 27 mars 2009 à 18h30min

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Hier jeudi 26 mars 2009, le Premier ministre, Tertius Zongo a livré aux Burkinabè et aux amis du Burkina Faso, une photographie de la situation nationale. Les multiples clichés, pris ici et là, sous différents plans et divers angles, qu’il a donné à voir, nous amène à faire un zoom sur l’une des priorités du gouvernement, dans « la situation nationale » : la décentralisation. L’Etat jacobin du Burkina Faso, centralisateur, nous le tenons de l’héritage colonial français… Aujourd’hui, la France elle-même décentralise.

A la lumière des succès des pays comme les Etats-Unis et le Canada, dont les exécutifs centraux ne gèrent que les questions de souveraineté (…). Processus d’auto-responsabilisation et d’appropriation des clés et recettes de la gouvernance locale, la décentralisation constitue en vérité, la catéchèse du développement national. Petit à petit, à travers cette donne, la gestion saine et durable des affaires locales de l’Etat finira par s’imposer au sommet. Décentralisons donc et prenons de la peine ! C’est conscient de ces vertus que l’équipe de l’Exécutif burkinabè s’est imposé le devoir d’accorder ou de transférer les compétences et ressources idoines aux communes, afin que les défis du terrain soient relevés par des acteurs aux compétences humaines, techniques et institutionnelles renforcées. En bout de piste, il a été donné à tous de voir la consolidation et la diversification de l’offre, entre autres, dans les secteurs prioritaires comme l’éducation, la santé, la culture, l’information.

En la matière, le bilan est à l’image de la santé du pays. Domaine transversal par excellence, tous les départements ministériels se sont passé le fil d’Ariane pour donner au processus de décentralisation, des chances de succès. Dès lors, les principes d’or qui réglementent ce mode d’administration ont été respectés au pied de la lettre. Ces règles ont pour noms : la libre administration, la subsidiarité, la solidarité de l’État avec les collectivités territoriales, etc.

Faire confiance aux acteurs locaux en leur déléguant la responsabilité et les moyens d’agir, accompagner les communes rurales et urbaines sur les routes de l’apprentissage de la gestion collective du bien public, de découverte ou de redécouverte des valeurs morales et civiques dont chaque Burkinabè se montre fier… Tel a été le choix de la République (...). Et c’est un excellent choix ! En effet, il exclut la théorie du « tout - Etat », tout en renforçant l’image et la crédibilité de la puissance publique. Une entité qui au besoin peut s’emparer de la « violence légale » mais qui se place au-dessus des positions et des visions partisanes, dans l’objectif très affiché de prendre parti pour le développement.

En conséquence, le renforcement des assises de la décentralisation, comme cela ressort de la vision politique du chef du chef l’Etat, Blaise Compaoré, peut être une solution à la moralisation de l’espace public. Car un citoyen responsabilisé et engagé dans le développement local devient, ipso facto, un « censeur » actif et vigilant des faits et gestes des fondés de pouvoir(…). L’autocritique, la critique et la sanction locale remplacent, dès lors, allègrement, le silence complice et coupable, voire la main lourde mais parfois inefficace de la sanction disciplinaire administrative.
Qu’on se le dise bien : l’instabilité évidente de certaines communes n’est pas forcément imputable à une incapacité d’adaptation à une gestion locale sérieuse, d’autant plus qu’il est reconnu, par les stratégies politiques, en la matière, qu’il faut pouvoir accorder un temps à l’apprentissage et y introduire la pédagogie et les méthodes les mieux adaptées. La construction d’une Nation a un coût. Le prix en est parfois cher. On ne devient pas une nation développée par hasard, … par génération spontanée. Le développement est un processus qui a besoin de l’implication réelle, et non supposée, de toutes les filles et de tous les fils de la cité.

C’est ici que l’on voit les enjeux de la décentralisation. Car, après tout, il s’agit du renforcement du « vouloir-vivre commun », dans la paix et sur la base de règles transparentes, connues, partagées et respectées de tous.
On l’aura compris : la décentralisation est chose très précieuse, pour le Burkina, pour qu’on la laisse dans les seules mains de l’Etat ou des communes. Tous les secteurs y ont leur place, y compris les secteurs dits « privés » ou ces acteurs de la « société » dite civile… En tous les cas, et au-delà de toutes les conjectures, commentaires ou analyses politiques, du reste normal dans les démocraties et les processus de démocratisation vivants, le rêve de Tertius Zongo et du collège gouvernemental, aux fins du progrès continu pour une société d’espérance, à travers la lettre et l’esprit du 26 mars 2009, rappelle Antoine de Saint-Exupéry : « … Fais de ta vie un rêve et fais de ton rêve (…par le travail), une réalité ! »

Par Ibrahiman SAKANDE (Email : sakandeibrahiman@yahoo.fr)

Sidwaya

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