Pour leur part, les autorités burkinabè, notamment le Premier ministre Tertius Zongo, semblent en avant-garde sur cette question de l’accès des populations à l’or bleu qui préoccupe de plus en plus la Communauté internationale, au fur et à mesure que se rapproche 2015, date butoir pour l’atteinte des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD).

En effet le chef du gouvernement était loin d’avoir occulté la problématique le 17 mars dernier à Ouagadougou, lors de sa déclaration de politique générale devant l’Assemblée nationale.
« Le Programme national d’approvisionnement en eau potable et d’assainissement (PN-AEPA) permettra d’améliorer l’accès des populations à l’eau potable et l’assainissement.

A cet effet, les principales orientations du gouvernement viseront à réduire de moitié, d’ici à 2015, le pourcentage de la population qui n’a pas accès de façon durable à un approvisionnement en eau potable et aux services d’assainissement de base ; d’assurer le financement global du PN-AEPA par la mise en œuvre d’une stratégie de mobilisation des financements complémentaires », a indiqué Tertius Zongo devant les parlementaires.

En outre, le PM Zongo leur a laissé entendre que l’exécutif allait accélérer la réalisation d’infrastructures AEPA en intégrant dans les Plans communaux de développement (PCD) l’approvisionnement en eau potable et assainissement ; la construction de nouvelles bornes fontaines, de châteaux d’eau, de branchements particuliers et la réalisation de latrines publiques.

Tertius a aussi exprimé l’engagement des autorités burkinabè à soutenir la demande pour l’assainissement amélioré en milieu rural en diffusant les instruments d’information, éducation et communication en matière d’eau potable et d’assainissement.

Le chef du gouvernement a par ailleurs annoncé, sans toutefois indiquer de date, le lancement d’un vaste programme de construction de latrines tant dans les zones rurales qu’urbaines.
Peut-être que l’on sera davantage situé sur le bilan et les actions à venir, ne serait-ce qu’à court terme, du Burkina Faso en matière d’eau et d’assainissement, au cours de la déclaration du Premier ministre sur la situation de la Nation prévue pour ce jeudi 24 mars à l’Assemblée nationale.

Mais, en attendant, il semble intéressant de noter que la question de l’accès à l’eau potable et à l’assainissement tient une place de choix dans le programme quinquennal du Président du Faso, « Bâtir, ensemble, un Burkina émergent », dont la mise en œuvre est conduite par Tertius Zongo.

Pour ce qui est du thème même de la présente Journée mondiale de l’or bleu, à savoir « L’eau pour les villes : répondre au défi urbain », il faut dire que des efforts ont été faits ces dernières années dans ce sens au plan national, avec surtout la construction du barrage de Ziga qui a permis à l’Office national de l’eau et de l’assainissement (ONEA) d’approvisionner davantage les ménages citadins, en particulier de Ouagadougou.

Mais, l’arbre ne doit pas cacher la forêt car, il reste encore beaucoup à faire par le pays pour traduire dans la réalité au Faso le sous objectif de l’Objectif 7 des OMD relatif à l’accès du plus grand nombre des populations à l’eau et à l’assainissement d’ici l’horizon 2015. En effet, l’accès à l’eau potable et à l’assainissement demeure encore une grande préoccupation pour une bonne partie des populations des quartiers périphériques des centres urbains y compris Ouagadougou.
D’où, donc, tout l’intérêt des engagements pris par le Premier ministre devant le Parlement.

Parce que, comme on a su si bien le souligné le Secrétaire général de l’ONU, Ban-Ki-Moon, « L’eau potable et les services d’assainissement de base sont intrinsèques à la survie, au bien-être et à la dignité des hommes ».

Grégoire B. BAZIE

Lefaso.net