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Testicus An I : Douze mois sans tambours mais des chants de sirène en ultrasons

Publié le lundi 9 juin 2008 à 12h49min

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Le 10 juin prochain, Testicus Zorro et son équipe auront bouclé 12 mois de vie exécutive. Rien, pour l’instant, ne présage d’activités particulières relatives au bilan à tirer, mais c’est sans doute un sport auquel les médias se livreront en temps opportun.

Le discours sur l’état de la Nation livré à l’Assemblée nationale a été suffisamment éloquent sur le chemin parcouru et sur ce qui reste à faire sur le chantier national. Avec la vie chère qui s’est invitée dans le quotidien des Burkinabè, l’arrivée au port de la première année de la barque Testicus est on ne peut plus mouvementée. Gouverner c’est prévoir, mais cette tempête de la vie chère n’était guère prévisible. Du reste, le pays des Hommes intègres n’est pas le seul à se retrouver dans la tourmente. L’équipe gouvernementale, qui avait bénéficié, par le hasard du calendrier, de vacances gouvernementales avant même sa mise en route, n’a finalement pas eu une bonne année sabbatique pour mettre le pied dans l’étrier.

Gouvernement d’un lendemain d’élections législatives, donc gouvernement source de polémiques par excellence dans le camp des artisans de la victoire, Testicus I a dû traîner sa charge de ressentiments et autres boulets à son pied jusqu’à l’opération de délestage de la Pâques au cours de laquelle il a été officiellement fait cas d’une nécessité de cohésion de l’action gouvernementale. La montgolfière devait prendre plus d’altitude ; mais voilà que dame rumeur (encore elle) reparle de lifting. Au Faso, décidément, la composition, la décomposition ou la recomposition de l’exécutif est un opium dont se dope l’opinion. On aime les changements et la stabilité semble gêner. Avec cette propension à la versatilité, inutile de dire qu’aucun projet à long terme n’est envisageable. C’est à peine si la classe politique n’exige pas des résultats immédiats. Une impatience aux antipodes d’une politique de planification avec des objectifs bien définis.

La conséquence de cette pratique des chaises musicales entraine deux attitudes chez les grands serviteurs de l’Etat : éviter de lancer des chantiers de longue durée et tirer le maximum possible des avantages liés à leur fonction avant de passer le témoin, le tout sur un fond de marketing et de communication personnelle et personnalisée quasi indécent sur leurs présupposées compétences ou aptitudes à faire bouger les choses. En réalité, et personne n’est dupe, ce sont plus ces serviteurs qui bougent en gesticulations assimilées à des innovations que les choses qu’ils devraient faire bouger. Peut-on leur en vouloir ?

On peut tout au plus les comprendre dans un contexte où même les prétendus défenseurs d’une meilleure gestion de la chose publique sont les premiers à huer ceux qui n’auront pas su tirer profit de leur situation (boire le lait sans compter les vaches) avant de tomber dans la disgrâce. Bref, au Faso, les intérêts individuels à la sauce politique semblent trop souvent être la source de la pression pour une recomposition de l’équipe gouvernementale.

Certes, le jeu politique lui-même se fait au gré de l’opinion et des intérêts du moment, mais à trop s’y assujettir dans une savane où le vent souffle fort dans tous les sens, on perd forcément le nord.
Que l’attelage Testicus I résiste ou non aux chants des sirènes que l’on entend actuellement, il faudra pour l’avenir se tourner vers une culture de la durée minimale pour apprécier les résultats tant au sommet qu’à la base de l’appareil d’Etat.

Journal du jeudi

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