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Gouvernement Tertius I : Obligation de résultats

Publié le jeudi 14 juin 2007 à 07h38min

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Nommé Premier ministre le 5 juin dernier, Tertius ZONGO et son gouvernement devront inscrire "le Progrès continu pour une société d’espérance", programme quinquennal de Blaise COMPAORE, dans la réalité vivante et quotidienne de l’immense majorité du peuple burkinabè. Réalisme, audace, volontarisme mais surtout rigueur dans la gestion seront nécessaires pour ce faire.

En débarquant de Washington, Tertius ZONGO hérite d’un Burkina Faso "débout". Une bonne tenue qui se traduit par un taux d’inflation maîtrisé, un taux de croissance moyen du PIB au-dessus de 5% et une maîtrise des grands agrégats macroéconomiques. Si le Faso se porte bien l’ensemble des Burkinabè ne peut pas en dire autant, avec la pauvreté qui sévit tant en milieu urbain que rural et le chômage des jeunes qui crée le "spleen" au niveau de toute la société.

"Viima y a kanga" comme dirait l’autre, et, ceci est d’autant plus difficile à vivre, que la corruption qui gangrène certains secteurs névralgiques de l’Etat (travaux publics, finances, éducation) a achevé de convaincre certains sur le fait que le gouvernement tout en prônant la bonne gouvernance politique et économique, se complait dans cette situation de gangrène morale, qui, à terme, peut porter un coup d’arrêt aux nobles ambitions du pays. Des ponts emportés par-ci, des écoles qui s’effondrent par-là avec morts d’hommes à la clé, autant d’images fortes qui marquent au feu rouge l’imaginaire populaire.

C’est dire que ZONGO et son équipe n’auront pas peu à faire pour renforcer et moderniser la gouvernance politique (par le biais d’une stricte séparation des pouvoirs) et économique avec la transparence des actes à tous les niveaux de la gestion publique. Avant d’y revenir, soulignons que dans le droit fil de la mise en œuvre du programme quinquennal, la nécessité d’élaborer des stratégies pour créer des emplois productifs et décents destinés aux hommes, aux femmes et aux jeunes, ainsi que de traiter expressément les questions de créations d’emplois dans les stratégies nationales de réduction de la pauvreté, s’avère impérieuse.

Les stratégies de réduction de la pauvreté, doivent donc considérer l’emploi décent comme un objectif lors de leur conception et leur mise en œuvre. Pour ce faire, il faudra, entre autres, déterminer et promouvoir les secteurs à forte intensité de main d’œuvre, renforcer la mobilité de la main d’œuvre, exploiter les TIC comme instrument de renforcement de la productivité, etc.

Ainsi, l’intégration des besoins particuliers des femmes et des jeunes dans les politiques de création d’emplois et de développement notamment par le micro-crédit, la micro-assurance, la promotion du développement du secteur informel et la formation,s’avère nécessaire.

En définitive, le pari sera d’atteindre une croissance forte et durable, qui tienne compte à la fois de la préservation des équilibres macroéconomiques et des exigences du développement durable, et de mettre les fruits de cette croissance à la portée de tous.

Une politique qui ne sera pas loin d’être utopique, si en matière de gestion budgétaire, les efforts du gouvernement ne tendaient pas, vu l’objectif central d’amélioration durable, de transparence, de la fiabilité et de l’efficacité. C’est dire qu’il faudra ramener l’administration au respect de ses propres engagements et au respect des règles de droit que la puissance publique a elle-même édictées. Les serviteurs de l’Etat doivent être exemplaires par leur courage, leur sens de l’initiative et de l’intérêt général.

Pour être un pays émergent, le Burkina a besoin d’un Etat stratège, capable de stimuler les compétences et de les rassembler pour atteindre ce but. Lequel Etat devra enclencher une dynamique plus forte dans la lutte contre la corruption. La combinaison d’actions énergiques ponctuelles et de mesures structurelles, telles que contenues dans la politique nationale de lutte anti-corruption devra être de mise. Sans être exhaustifs, voilà certains défis qui attendent le gouvernement ZONGO.

Un gouvernement qui n’aura pas d’état de grâce à mi-terme du quinquennat ce qui l’astreint plus que jamais à une obligation de résultat.

Par A. YAYA


Le programme présidentiel et les promesses d’abord !

En 2010, le président du Faso, Blaise COMPAORE, aura fini son premier mandat de 5 ans à la tête du Burkina Faso. "Le progrès continu pour une société d’espérance", son programme pour ce quinquennat, au-delà de la projection devra effectivement nourrir l’espoir d’un quotidien meilleur pour les Burkinabè des villes et des campagnes.

L’ambition de placer le Burkina au rang des pays émergents trouve un "terreau" favorable d’autant que le pouvoir a maintenant les coudées franches avec "ses majorités confortables" à l’Assemblée nationale et dans les conseils communaux du Burkina. C’est dire que le Premier ministre, Tertius ZONGO et son gouvernement n’auront pas de répit, si tant est qu’ils auront pour mission première la concrétisation de ce programme.

"Je suis un produit du septennat. Et lorsque Blaise COMPAORE dit qu’il fera quelque chose pour le Burkina, il le fait", dixit Paramanga Ernest YONLI, alors Premier ministre et commissaire régionale de la campagne présidentielle. C’était le dimanche 30 octobre 2005 en pleine campagne présidentielle à Bogandé, Gayerie et Fada.

Le Premier ministre Tertius ZONGO sait certainement que pendant la campagne présidentielle et dans les 45 provinces du Burkina, Blaise COMPAORE a dit beaucoup de choses qui tirent leur source de son programme, un programme qui visiblement répond aux attentes des populations en matière de santé, d’éducation et de formation, d’emplois, d’opportunités de création de richesses, de sécurité publique et d’autosuffisance alimentaire. Et Blaise COMPAORE lui-même l’a dit à son investiture, le 20 décembre 2005 à Ouaga 2000 : "Mon programme, qui intègre ces préoccupations, est un contrat qui prépare notre avenir commun. Sa mise en œuvre libèrera les énergies, les talents et les initiatives. Elle rendra chaque citoyen responsable de son destin et solidaire de son prochain. Je souhaite, dans l’accomplissement de ce programme, ne laisser aucune force sociale sur le bord de la route".

Le Premier ministre ZONGO et son gouvernement auront donc la lourde responsabilité de traduire ce programme par des actes concrets susceptibles d’améliorer les conditions de vie des Burkinabè et de placer le Burkina au rang des pays émergents. Et comme le président fait toujours ce qu’il dit, selon, Parmanga Ernest YONLI, il n’y a pas de doute que les 3 ans qui lui restent pour boucler ce quinquennat seront des années de dur labeur au profit des populations.

Tout ce qui sera entrepris par le gouvernement devra donc se baser sur le programme présidentiel et aussi sur les promesses. Il ne serait donc pas inutile de rappeler au nouveau chef du gouvernement quelques promesses du président du Faso. Des promesses faites entre le 22 octobre et le 11 novembre 2005 à travers tout le pays. On ne fera pas l’injure au tout nouveau locataire de la primature arrivé de Washington, qu’il les ignore mais il est intéressant qu’il soit remis dans le bain pour mieux conduire son action à la tête du gouvernement. Le temps presse et il faut faire vite et bien.
Pêle-mêle, nous citerons donc à l’attention du nouveau Premier ministre quelques unes de ces promesses.

Une promesse est une dette

Si une promesse est une dette, le nouveau chef du gouvernement devra retenir que le 11 novembre 2005 à Ouagadougou plus précisément au stade du 4-Août, le président du Faso, a promis pour son quinquennat, la réhabilitation du marché Rood-Woko, la construction d’un second hôpital national "ultra-moderne", la construction d’un nouvel aéroport international, l’achèvement du premier échangeur et la réalisation d’autres... Des études pour la construction du chemin de fer Ouagadougou-Kumassi et pour la première autoroute qui reliera Ouaga à Bobo-Dioulasso. A Djibo, Blaise COMPAORE a annoncé la construction des barrages de Baraboulé, de Pobé Mengao et la réhabilitation de celui de Djibo. A Dori, c’est une école de formation des enseignants (ENEP) et un centre de formation professionnelle.

A Gorom-Gorom, le président du Faso a annoncé la construction de la plus grande retenue d’eau du Sahel dans le département au Tinakof. Pour un Sahel prospère, il a annoncé le prolongement de la route Kaya-Dori jusqu’au Niger. C’était le 8 novembre 2005.
A Koudougou dans le Boulkiemdé, Blaise COMPAORE a, entre autres, promis au cours du quinquennat, le bitumage des routes Koudougou-Dédougou et Léo-Koudougou-Yako. C’était le lundi 7 novembre 2005.

A Tenkodogo dans le Boulgou, c’est un investissement de près de 45 milliards pour les 5 ans qui a été annoncé. Cette somme est répartie comme suit : 22 milliards pour les routes classées, 21 milliards pour les pistes rurales et l’axe Koupéla frontière du Togo en passant par Tenkodogo sera renforcé. Il a été aussi dit que le Boulgou bénéficiera d’un nouvel hôpital doté de "la haute technologie". Blaise COMPAORE a promis pour l’hôpital de Koupéla une unité de radiologie tandis que Pouytenga aura un centre médical avec antenne chirurgicale. C’était le vendredi 28 octobre 2005.

A Diapaga, le 29 octobre 2005, Blaise COMPAORE a promis de faire de la route Kantchari-Diapaga frontière du Bénin, une réalité. A Kongoussi dans le Bam, il a été annoncé le désensablement du lac Dem, le bitumage de la route Kongoussi-Ouaga et le renforcement du potentiel d’adduction d’eau potable.

A Ouahigouya, c’est au moins 20 milliards d’investissement pour les routes,les projets agricoles, l’électricité, les écoles et les barrages. L’université de Ouahigouya verra aussi le jour durant le quinquennat. A Titao, Blaise COMPAORE a promis 3 nouveaux barrages, trois autres à réhabiliter et surtout un grand barrage de 10 millions de m3 avec 1000 hectares de terres à aménager.
Bref, la liste est loin d’être exhaustive mais elle est suffisamment "éloquente" pour permettre au Premier ministre Tertius ZONGO de "mesurer" ce qui l’attend. Il ne serait cependant pas inutile de dire que certaines promesses ont commencé à se concrétiser soit par l’acquisition des financements, soit par le démarrage effectif des travaux.

On peut citer, entre autres, l’échangeur à Ouaga, le nouvel hôpital de Ouaga, la construction des pistes rurales, la route Kaya-Dori, Dédougou-Bobo-Dioulasso, la construction des barrages, la réhabilitation de marché Rood-Woko, le nouvel hôpital de Tenkodogo, le barrage de Samandeni, le lancement le 24 février 2006 dans le Passoré du vaste programme de développement durable (PDRD) dans les régions du Nord et du Centre nord. Un programme qui s’inscrit en droite ligne du programme présidentiel et qui prend en compte l’aménagement de sites maraîchers, la construction de 10 barrages, 120 km de pistes rurales, 200 forages, 100km de couloir de transhumance.

Le PDRD concerne les provinces du Passoré, du Zondoma, du Yatenga, du Lorum et du Bam (15 départements et 340 villages). Les nouveaux ministres sont prévenus : ils devront besogner ferme pour être dans les délais de réalisation de ce qui a été promis par leur mandant, le président Blaise COMPAORE car le temps presse, il ne reste que 3 ans. Alors messieurs les ministres au boulot !

Par Idrissa BIRBA

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