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Campagne électorale 2007 : L’opinion de quelques citoyens sur son déroulement

Publié le jeudi 3 mai 2007 à 08h14min

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La campagne législative est à son dernier virage. Pendant plus de deux semaines, les candidats des différents partis se sont adressés aux électeurs. Certains s’y sont intéressés, d’autres pas, donnant plusieurs raisons. A travers un micro-trotroir, voilà l’opinion du citoyen lamda sur le déroulement de la campagne législative.

Il n’y a rien de spécial à dire sur le déroulement de la campagne, sauf que les gens n’ont pas confiance à la classe politique. Au lieu de se soucier des problèmes de la population, les politiciens se soucient d’eux-mêmes.
C’est pour cela qu’il y a moins d’engouement. Apparemment, on a l’impression que la campagne se déroule bien, mais en réalité les gens s’intéressent moins à la vie politique.
Pour avoir une vie politique assez bien organisée, il faut que l’opposition arrive à faire un front commun pour aller aux élections.

Parce que si chaque famille doit créer son parti, je ne sais pas où on va. Mais c’est difficile pour l’opposition de faire bloc à cause de la cupidité des uns et des autres. Il faut que l’opposition arrive à unir ses forces et prendre en compte les soucis de la population. Au-delà de cette campagne, qui a déjà voté un parti politique pour son programme ? Personne. On vote parce c’est mon ami ou mon collègue de service.

90% des électeurs votent par affinité. Pour ma part, je pense que les partis politiques, qu’ils soient de l’opposition ou du pouvoir, gagneraient à respecter les règles de gestion du pays. Parce que le Burkinabè moyen ne fait plus confiance à sa classe politique. C’est une triste réalité et c’est dommage !

* Julien Bougouma : La campagne se passe bien à mon avis. J’ai déjà retiré ma carte d’électeur et je sais que beaucoup ont fait comme moi. Il y a de l’engouement autour des législatives. Dans les quartiers, on voit les partis politiques qui organisent des meetings ou font du porte-à-porte pour conquérir l’électorat. On peut dire que la campagne va bon train. Mais de façon générale, la politique au Burkina Faso tend à être celle du parti unique. C’est le CDP qui domine partout. Il faut que l’opposition s’investisse davantage pour avoir son mot à dire dans la politique.

* Soumaïla Ouédraogo, cultivateur à Goupana : A mon avis, la politique est une bonne chose. La campagne nous permet de connaître les politiciens et de savoir qui est qui. Là où nous sommes aujourd’hui, nous avons besoin d’un changement. Parce que ceux qui sont au devant du pays ne font rien pour nous. Ils tournent avec de grosses voitures nous laissant dans la misère. Nous voulons qu’un autre parti prennent le pouvoir ; peut-être qu’il y aura un changement qualitatif.

* Kassoum Ouédraogo, cultivateur à Léo : Pour moi la politique est une flatterie. Les politiciens ne viennent vers nous que quand ils ont besoin de nos voix pour les votes. Pendant la campagne, ils nous promettent des centres de santé, des écoles, des forages etc. Mais après la campagne, ils disparaissent. Donc, pour moi, la campagne est une duperie et c’est pourquoi je ne m’y intéresse pas. J’ai certes retiré ma carte d’électeur pour accomplir mon devoir, je vote mais cela ne veut pas dire que je suis favorable à un parti.

Propos recueillis par Pauline YAMEOGO


Campagne clopin-clopant

Les législatives de 2007 semblent n’emballer presque personne. Le citoyen moyen semble ne pas accorder une importance à la campagne. Certes, ce phénomène de désintérêt de l’électorat n’est pas nouveau, encore moins propre au Burkina Faso.

Même les innovations de la CENI et du CSC n’ont pu galvaniser les militants de tous bords. Ce manque d’engouement, il faudrait de prime abord rechercher la cause dans l’aversion des Hommes intègres pour la chose politique.

Les politiciens de la IVe République, pas plus que leurs aînés de la Ire, IIe et IIIe République, n’ont probablement pas réussi à donner une bonne image de la politique, qui est restée dans l’imagerie populaire, comme le lieu par excellence de la duperie, des coups bas et du mensonge.

La seconde cause, et non des moindres, c’est que de toute évidence, à force de se regarder en chiens de faïence, les acteurs de la scène politique ont plus travaillé à se neutraliser qu’à rassembler autour de leurs idéaux. D’ailleurs, quand ce n’est pas l’ennemi d’en face qui est l’objet d’un plan de neutralisation, c’est le camarade adversaire de l’intérieur.

Ce « kung-fu » de mantes religieuses dans le bocal de chaque parti « clanise » les militants qui ne bougent le petit doigt que quand leur général commande. Face à ce spectacle de combats de chefs, la vraie base (le pays réel), ne peut qu’attendre, convaincu que les guéguerres pour occuper les sièges de l’hémicycle n’ont pas pour finalité de faire son bonheur.

Les gens se cherchent et cherchent pour la plupart des postes pour améliorer leur ordinaire. Dans ce contexte, l’enjeu des législatives apparaît, selon certains analystes, comme plus alimentaire que politique, au point que des leaders de partis ont fait les frais des batailles rangées et enragées.

P. Y.

Sidwaya

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