On ne saurait, certes, faire des pronostics sur le nom du probable futur locataire de l’hémicycle de cette province. Mais au regard de certains paramètres, l’on pourrait, sans risque de se tromper, affirmer que ce siège se disputera entre le député sortant du PDP/PS, la candidate du CDP, celui de l’ADF/RDA ou encore du PAI, les 4 formations les mieux en vue de l’heure d’ailleurs représentées au conseil municipal de Pô.

L’un est député, Théophile Dentiogué du PDP/PS, les autres sont avocat, Me Bouba Yaguibou de l’ADF/RDA, professeur, Maria Dicko du CDP, fondateur du groupe scolaire portant son nom, Atta Oudié du PAI. Ces hommes et femmes ont le même objectif : être de l’équipe de la prochaine législature au compte de leur province, le Nahouri. Mais, le chemin pour y parvenir est parsemé d’embûches. Les partis sont pléthoriques. Un grand nombre d’électeurs fraîchement sortis d’une autre consultation électorale, les municipales de Pô, sont égarés, indécis, imprévisibles. Car, selon certains, les uns ont déçu par le passé, les autres ne sont pas parvenus à conserver les combinaisons envisagées il y a peu. Ce qui fait que l’ambiance est quelque peu morose à Pô surtout.

Certains observateurs avisés de la scène politique locale expliquent cette situation morose par le simple fait que le seul parti qui pouvait "faire du boucan" dans une telle situation demeure le CDP qui, après avoir été sonné à la suite du scrutin municipal, retrouve difficilement ses marques. Aussi, ajoutent-ils, ce parti aurait changé de stratégie, vu que celles adoptées aux municipales n’avaient pas été payantes. Après les différentes fusions réalisées lors du scrutin municipal de Pô, qui ont été défaites, les gens ne se retrouvent plus, ne comprennent plus rien et sont plus ou moins perdus. L’immaturité politique aidant, il y a une certaine lenteur au début de cette présente campagne. C’est surtout du côté de l’ADF/RDA que les choses semblent bouger à Pô depuis le lancement de la campagne. En effet, le parti de l’Eléphant s’est vite fait remarquer à travers affiches et autres moyens de sensibilisation mais aussi et surtout à travers son véhicule à ses couleurs qui, quotidiennement, sillonne les 4 coins de la vile et autres villages périphériques. Les actions entreprises par ce parti ont même fait dire à un militant convaincu du CDP que c’est l’ADF/RDA qu’il peut peut-être craindre, car "ils ont l’argent".

Bref, les uns et les autres semblent avoir dépensé toutes leurs énergies lors de la reprise des municipales de février dernier à Pô. Cela peut aussi expliquer la timidité avec laquelle les choses ont démarré. Et l’on a tendance à relever un certain désintérêt de cette consultation par beaucoup de Pôlais, quoique plus de la moitié aient déjà retiré leurs cartes d’électeur (62,05% de cartes retirées à Pô selon les statiques du 20 avril dernier). En effet, certains avouent ne pas se sentir concernés par ces législatives. Car, expliquent-ils, les maires de Pô ont mieux fait que tous les députés que le Nahouri a connus.

Les regards tournés vers l’axe Tiébélé-Ziou

Toutes ces considérations font que les hommes politiques de la place, toutes tendances confondues, dans leur quête de l’électorat, ont non seulement opté pour une campagne de proximité, mais, presque tous ont le regard tourné vers les périphéries et autres villages situés surtout sur l’axe Tiébélé-Ziou. Car, celui qui parvient à mobiliser davantage dans ces zones pourrait espérer glaner beaucoup de voix pour se frayer le chemin menant à l’hémicycle. En effet, Tiébélé constitue le plus gros département de la province avec 23 824 inscrits sur les listes électorales contre 21 149 pour Pô, 9 368 pour Ziou, 5 202 pour Guiaro et 4 569 pour Zecco. N’est-ce pas d’ailleurs le grand nombre d’électeurs de Tiébélé qui, à l’époque, a favorisé l’élection du député sortant, Théophile Dentiogué du PDP/PS ?

C’est donc de bonne guerre que les 4 favoris de cette élection s’aventurent dans ces zones au détriment de Pô où les populations sont imprévisibles. En fait, celui qui, de Théophile Dentiogué, Mme Dicko née Maria Agaliwé Goretti, Bouba Yaguibou et Atta Oudié, parviendra à faire l’unanimité autour de sa personne à Tiébélé-Ziou-Zecco sera presque sûr de remporter haut la main ce scrutin qui, pour une fois, sera très disputé entre 4 prétendants dont les chances sont plus ou moins égales. A ces 4 députables provinciaux s’ajoutent 2 autres candidats classés sur la liste nationale de leur parti, Emmanuel Kaboui du CDP (13e), et Apèkira Gomgnimbou du PAREN (4e) qui ont eux aussi une chance d’accéder au perchoir.

Par Nouffou ZONGA (Collaborateur

LE Pays