En attendant que la Délégation Générale et le Comité d’Organisation dévoilent leurs batteries, c’est l’Ambassade de France à Ouagadougou qui a annoncé les couleurs en conviant ce 24 novembre 2006 à 17 heures à la Résidence de Son Excellence M. Goldblatt, l’ensemble la presse burkinabé pour présenter avec M. Richard BOIDIN, Directeur de l’Audiovisuelle extérieure au Ministère des Affaires Etrangères, « les actions de la France dans le cadre du prochain FESPACO ». San Finna était des invités ....

Accueil très chaleureux du personnel de l’Ambassade commis temporairement à la tâche ou .... culture diplomatique oblige ? Toujours est-il que c’est un nouvel Ambassadeur de France élégant et serein, entouré de ses hôtes du jour qui reçoit les hommes de média dans un décor aux lumières tamisées.

Présentation d’usage, brève introduction, et c’est M. Richard BOIDIN qui prend la parole pour détailler l’ensemble des « actions de la France dans le cadre du prochain FESPACO », 20e du genre, et qui coïncide avec le soixantième anniversaire du très célèbre Festival de Cannes. Au menu des deux éditions, un hommage solennel sera rendu au FESPACO par le Festival de Cannes avec la venue d’un de ses responsables à Ouagadougou, et la mise à disposition pour le FESPACO d’un pavillon de 400m² à l’Hôtel Majestic de Cannes.

La « Radio Mondiale » RFI projettera elle un film populaire africain sur la Croisette. Il est prévu en outre, et c’est certainement le point focal durable de cette première série d’actions, la réalisation de deux coffrets en DVD sur le thème, de 18 Etalons d’Or. Des droits non commerciaux sont négociés pour sept ans avec les réalisateurs de ces oeuvres pour permettre la sortie du premier coffret en février 2007 et la seconde durant le Festival de Cannes.

Ces films dont la numérisation est en cours, seront sous-titrés en quatre langues (anglais, espagnol, portugais et arabe) ; ils coûteront au contribuable français, pour la préservation et la promotion d’un pan de la culture africaine, la bagatelle de 470 000 euros (environ 308 000 000 F CFA).

La diffusion d’un numéro spécial sur « Les Esthétiques » constituera la deuxième série d’actions. Quant à la 3e, elle sera bâtie sur un ensemble d’activités sur fonds de partenariats institutionnel ou étatique :

* Organisation d’un Séminaire professionnel sur les Droits d’auteurs avec l’UEMOA ;

* Indexation, restauration et archivage du patrimoine audiovisuel africain en collaboration avec les cinémathèques du Burkina Faso et du Maroc (à l’image de ce Centre des Ressources audiovisuelles récemment inauguré au Cambodge) ;

Dans cette dynamique de partenariats actifs, M. BOIDIN a relevé avec force la nécessité de mesures d’accompagnement de la part d’institutions telles l’Union Européenne et l’UNESCO pour participer à un début d’industrie de l’image en Afrique. Prenant le cas de la Corée du Sud pour ses quotas de diffusion, le Directeur de l’Audiovisuelle extérieure au Ministère des Affaires Etrangères de la France, a illustré son propos relatif à la défense de la Diversité Culturelle avec le cas de l’Afghanistan.

On se rappelle que lors des négociations du GATT, l’illustre François MITTERAND, amoureux de l’Art baroque, et face au géant business man américain, avait lui aussi bec et ongles , défendu le premier « l’Exception Culturelle ». Raison de plus pour l’Association « Culture France » de contribuer à la sauvegarde des 1349 titres de films africains francophones produits depuis 1957 et stockés dans de meilleures conditions dans l’Hexagone, et dont la numérisation durera ..... 10 ans. Le temps d’aller voir toutes les projections au programme du prochain FESPACO.

Le prochain FESPACO aura lieu du 24 février au 3 mars 2007 sous le thème « Cinéma africain et diversité culturelle ». Le petit doigt de San Finna lui a dit qu’après Richard BORHINGER, c’est au tour de l’auteur de « 3 Kilos de café », Manu DIBANGO, de parrainer officiellement l’édition.

Espérons que l’organisation cette fois-ci sera sans fausses notes de saxophone (ou de Makossa) au Stade du 4 Août comme ce fut malheureusement le cas en 2005 où il y eut mort d’hommes.

Y. Paré
S. Koné

San Finna