L’élément phare de la manifestation ayant consisté en la proclamation du palmarès officiel, a consacré le film "Ezra" du réalisateur nigérian Newton Aduaka, Etalon d’or de Yennenga. Avec son film "Les saignantes" le Camerounais Jean Pierre Békolo a reçu l’Etalon d’argent de Yennenga tandis que le bronze a été remporté par le Tchadien Mahamat Saleh Haroun avec son film "Darratt" (saison sèche".

Les rideaux sont tombés sur la 20e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO), le 3 mars 2007 au stade du 4-Août. Comme à l’ouverture le 24 février dernier, la clôture du Fespaco 2007 a été présidée par Blaise Compaoré , président du Faso. Le jury officiel qui a proclamé les lauréats de la compétition, a consacré le film "Ezra" du Nigérian Newton Aduaka Etalon d’or de Yennenga. Celui-ci reçoit en plus du trophée la somme de 10 millions de FCFA.

Au total, ce sont 23 prix officiels qui ont été décernés à l’issue du Fespaco 2007. Ces prix étaient répartis dans quatre catégories majeures à savoir, celles des longs métrages, les longs métrages de la diaspora africaine, les courts métrages et documentaires et la compétition TV-vidéo. C’est du reste dans cette dernière catégorie que le Burkina Faso, pays hôte, a été honoré , avec deux prix, notamment avec les sitcoms "Quand les éléphants se battent" de Abdoulaye Dao et "Ina" de Valérie Kaboré.

On retiendra également que le jury a été séduit, sur le plan technique, par "Darratt" (saison sèche)" du Tchadien Mahamat Saleh Haroun qui, outre l’Etalon de bonze de Yennenga, a remporté le prix Union européenne et celui de la meilleure image. L’Algérienne Djamila Sahraoui aura elle aussi retenu l’attention avec son film "Barakat", distingué pour le prix Oumarou Ganda, ainsi que pour le meilleur scénario et la meilleure musique. L’Etalon d’argent de Yennenga, lui, a été octroyé au réalisateur camerounais Jean Pierre Békolo pour son oeuvre "Les saignantes", un film qui a ouvert la brèche à Adèle Ado et Calmel Dorelia, retenues meilleures interprètes féminines.

C’est en toute beauté donc que la fête du cinéma africain a pris fin. Mais on n’oubliera pas la participation des artistes musiciens à cette cérémonie de clôture qui, au cours de la cérémonie, ont tenu le public en haleine. Il s’agit entre autres de MCZ, Charly Sidibé, Salambo, Idak Bassavé, le Pouvoir du Burkina, ansi que de DJ Lewis, Dj Bonano ; Orentchi de la Côte d’Ivoire. La mise en scène a été si bien orchestrée et quelque chose qui aura aussi émerveillé, c’est le feu d’artifice ainsi qu’un magnifique festival laser qui ont duré près d’un quart d’heure après que les lampions du stade se sont éteints.

En somme, la 20e édition du Fespaco a été un défi relevé par Baba Hama , Désiré Conombo et tous ceux qui ont participé à l’organisation, au grand bonheur des cinéphiles, Ouagalais d’abord, qui, à un certain moment, craignaient que le cinéma au Faso meure de sa belle mort, du fait de la fermeture des salles de projection, réanimées à la faveur du Fespaco. Pôle d’attraction pour les cinéastes africains en quête de circuits pour la promotion de leurs oeuvres, le FESPACO au cours de sa 20e édition a drainé plus de 5000 festivaliers accrédités.

La compétition, toutes catégories confondues, a permis de décerner une cinquantaine de prix dont une trentaine de prix spéciaux, octroyés par certaines institutions. La remise desdits prix spéciaux a eu lieu la veille de la clôture officielle , le 2 mars.

Qui est Newton Aduaka ?

Nigérian d’origine, lui et sa famille s’installent à Lagos après la guerre du Biafra en 1970. En 1990, il est diplômé de l’école internationale de cinématographie de Londres. Newton Aduaka est co-fondateur de Granite FilmWorks en 1997. Son premier long métrage "Rage" a obtenu plusieurs prix à des Festivals internationaux..

Ezra

Combattant sierra-leonnais, il lutte pour reprendre une vie normale après la guerre civile qui a détruit son pays. Il passe ses jours entre un centre de réhabilitation psychologique et un tribunal de réconciliation nationale établis sous les auspices de l’ONU. Pendant le jugement, Ezra doit faire face à sa soeur qui l’accuse du meurtre de leurs parents. Ezra ne se rappelle plus rien. Pourra-t-il admettre cette horreur et obtenir le pardon de sa soeur et de sa communauté ?

Source, catalogue officiel Fespaco 2007

Par Lassina Sanou

Le Pays