LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Municipales 2006 : L’UGEB se démarque du “complot électoral”

Publié le vendredi 21 avril 2006 à 08h30min

PARTAGER :                          

Les élections municipales du 23 avril 2006 donnent l’occasion à l’Union générale des étudiants burkinabè (UGEB) de faire une déclaration. Dans ladite déclaration dont teneur suit, elle « dénonce le diktat imposé par les politiques et exige la reconnaissance des candidatures indépendantes pour les élections locales ». L’UGEB appelle l’ensemble des étudiants burkinabé à se « démarquer du complot électoral du 23 avril prochain ».

Camarades étudiantes et étudiants,

Le contexte national est marqué par la campagne électorale en vue des municipales le 23 avril prochain. Ces élections sont dites très importantes dans la mesure où elles devraient consacrer le parachèvement du processus de décentralisation dans notre pays à travers la communalisation intégrale du territoire national.

Aussi, dans le cadre d’un véritable Etat de droit démocratique, ces élections devraient permettre aux populations de s’impliquer plus dans la gestion de leurs cités en choisissant librement leurs représentants. Malheureusement, au Burkina Faso, ces élections suscitent plus d’inquiétudes que d’espoir chez les populations. Et un regard rétrospectif sur la gestion récente des communes laisse apparaître que nos municipalités sont devenues pour certains des fonds de commerce, un moyen de "s’enrichir vite et bien".

En effet, le mandat de certains maires n’a consisté qu’à mener des opérations de lotissements dont le but ultime était le pillage organisé des parcelles urbaines. Les résidants de la commune de Boulmiougou en savent quelque chose ; eux qui ont contesté la gestion mafieuse des parcelles. A Diébougou également, les populations sont descendues dans les rues pour signifier leur désarroi aux autorités communales face à la gestion de leur commune.

Pourtant, les nouvelles collectivités décentralisées ont un rôle important à jouer en matière d’éducation, de santé, d’accès des populations aux services sociaux de base, d’aménagement du cadre de vie... En outre, les luttes fratricides au sein des partis politiques couronnées par des démissions, le nomadisme politique et les risques d’affrontement dans certaines régions du pays montrent, si besoin était encore, la faillite de ces derniers dans la gestion du pouvoir local.

C’est dans un tel contexte que le code électoral interdit les candidatures indépendantes (art. 174, 236) au mépris de notre constitution qui dispose en son article 12 que : « Tous les Burkinabé, sans distinction aucune, ont le droit de participer à la gestion de l’Etat et de la société ». La restriction imposée par le code électoral est donc antidémocratique et constitue une grave atteinte d’une part au droit d’éligibilité des citoyens et d’autre part à leur droit de choisir librement leurs représentants.

Cet état de fait enlève aux élections du 23 avril prochain toute leur importance dans la mesure où, certainement, les mêmes politiciens véreux, responsables de nos misères, se positionneront de nouveau à la tête de nos mairies afin de perpétuer leur système d’enrichissement illicite, d’exploitation et de paupérisation des populations.

C’est pourquoi, l’UGEB dénonce le diktat imposé par les partis politiques et exige la reconnaissance des candidatures indépendantes pour les élections locales. Pour l’heure, elle appelle l’ensemble des étudiants des universités du Burkina à se démarquer du complot électoral du 23 avril prochain.

Pour les candidatures indépendantes, en avant !

Pour une alternative citoyenne dans la gestion de nos cités, en avant !

Pain et liberté pour le peuple !

Le Comité exécutif

Observateur Paalga

PARTAGER :                              
 LeFaso TV