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Burkina / Coupures d’électricité : A Ouagadougou, certains s’inquiètent pour leurs commerces, d’autres accusent des pays voisins

Publié le dimanche 31 mars 2024 à 20h00min

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Burkina / Coupures d’électricité : A Ouagadougou, certains s’inquiètent pour leurs commerces, d’autres accusent des pays voisins

Dans une note signée le 26 mars 2024, la SONABEL informait les consommateurs d’électricité que suite à un incident majeur qu’a connu son fournisseur, le Ghana, la fourniture d’électricité a connu des perturbations. Depuis ce jour jusqu’à aujourd’hui, les clients de la SONABEL souffrent des coupures d’électricité. Qu’en pensent certains commerçants et soudeurs ?

Vendeuse de jus de horchata, Zenabo Compaoré dit avoir subi un préjudice à cause de la coupure d’électricité du 26 mars. « Comme c’est le mois de Ramadan, je fais du jus de horchata pour partager à mes voisins mais aussi pour vendre. Le mardi 26 mars, j’ai fait mon jus autour de 18h-19h. C’était pour le vendre le lendemain. C’est dans la même soirée qu’il y a la coupure d’électricité jusqu’au lendemain à 7h. Et toute la journée, le courant se coupait. C’était devenu comme un jeu de lumières. Je vous assure qu’autour de 16h, lorsque j’ai fait sortir les bouteilles du frigo, tout était devenu gluant. Je ne pouvais pas les vendre ni les donner à mes voisins. J’ai été obligée de jeter », a dit la jeune dame. Selon elle, la SONABEL devrait informer les consommateurs à l’avance pour que chacun puisse être préparé à la situation.

Rahim Ilboudo est un vendeur de poisson au marché de Karpala, un quartier de la ville de Ouagadougou. D’après le jeune homme, à cause des coupures d’électricité, il connaît une baisse de recettes. « Je vends un carton de poissons chinchards à 21 000 francs CFA. Mais à cause des coupures d’électricité, je peux vendre un carton à 18 000 francs CFA aujourd’hui. Parce que lorsque le poisson est bien congelé et lorsqu’il n’est pas congelé, il n’a pas le même poids. Lorsqu’il ne contient pas de glace, c’est une perte pour nous. Et même les clients n’aiment pas quand le poisson ne contient pas de glace », a expliqué notre interlocuteur.

Abdoul Karim Ouédraogo, soudeur

Il a indiqué qu’à cause des coupures d’électricité, il a diminué la quantité de cartons de poissons qu’il prend chez son fournisseur. « Je prends juste une petite quantité et quand ça fini, je vais prendre encore. Sinon avec ces coupures interminables, si je prends plusieurs cartons comme avant, je risque de beaucoup perdre », a dit le vendeur de poissons.

Rahim Ilboudo demande à la SONABEL d’essayer de trouver une solution rapide pour le bonheur des consommateurs.

Pour Boniface Compaoré, soudeur, certains pays voisins veulent saboter les efforts du gouvernement burkinabè, c’est la raison pour laquelle le pays subit ces derniers temps des coupures d’électricité. « Si le Ghana veut, qu’il ne nous donne plus d’électricité. Nous allons tenir. Si nous voulons être un Etat souverain, nous allons souffrir au départ mais après les choses vont changer. Ce que nous voulons c’est la paix. Lorsque nous aurons notre centrale nucléaire, aucun pays ne pourra faire le malin sur nous à cause de l’électricité », a martelé le soudeur.

Boniface Compaoré, soudeur

Et d’ajouter : « c’est parce que nous avons refusé d’être des agriculteurs, que nous parlons de courant. Sinon les agriculteurs n’ont pas besoin de courant pour travailler. Nos grands parents n’ont pas connu l’électricité, mais ils ont vécu. S’il n’y a pas d’électricité, on peut bien vivre. Pour moi, qu’ils gardent leur courant, ça ne me pose aucun problème ».

Tout comme Boniface Compaoré, Abdoul Karim Ouédraogo pense que la SONABEL fait des efforts mais ce sont des pays voisins qui veulent, à travers ces coupures d’électricité, amener les Burkinabè à se révolter contre les autorités. « Nous sommes au courant de tout ce qui se passe. Nous sommes patients. Nous aurons bientôt notre centrale nucléaire et nous n’aurons plus de problèmes d’électricité. Chaque année à partir de cette période, il y a des coupures d’électricité. Mais pour cette année, c’est exagéré. Parce que des gens veulent saboter l’action de nos autorités. Donc nous n’en voulons pas à la SONABEL », pense monsieur Ouédraogo.

Rama Diallo
LeFaso.net

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