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Burkina Faso/Mesures gouvernementales de réponses aux pandémies et crises sanitaires : les adolescentes et les femmes du secteur informel ont dessiné des stratégies pour être mieux prises en compte

Publié le dimanche 28 avril 2024 à 21h00min

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Burkina Faso/Mesures gouvernementales de réponses aux pandémies et crises sanitaires : les adolescentes et les femmes du secteur informel ont dessiné des stratégies pour être mieux prises en compte

L’atelier délibératif sur les résultats de l’enquête de base du projet « Mieux intégrer les femmes et les adolescentes du secteur informel dans la définition des mesures de riposte aux pandémies fsi-covid-19 », qui s’était ouvert le jeudi 25 avril 2024 à l’institut supérieur des sciences de la population de l’université Joseph Ki-Zerbo s’est refermé dans la soirée du vendredi 26 avril, avec une batterie de propositions de stratégies et solutions pour l’avenir.

« Ce n’était pas évident parce qu’on a quitté Bobo Dioulasso (plus de 300 kilomètres) dans notre situation de handicap pour prendre part à cet atelier. Dès le début, l’équipe de recherche nous a inclus et désormais, nous savons comment travailler à nous adapter aux périodes de pandémies et de crises sanitaires, mais aussi travailler à diversifier nos sources de revenus et à épargner afin de ne plus être exposées en cas de crises », témoigne Marie Salomé Somda, commerçante de Bassi à Bobo-Dioulasso.

Même témoignage chez Kayatou Dembélé personne vivant avec un handicap. Elle est commerçante de Bassi et productrice de koko donda. Selon elle, cet atelier lui a beaucoup appris et les mots lui manquent pour remercier l’équipe de recherche, parce qu’elle a pensé à intégrer les personnes vivant avec un handicap dans ce projet. Son souhait est que le projet soit prolongé et que beaucoup d’autres personnes comme elles aussi puissent en bénéficier.

Marie Salomé Somda, commerçante de Bassi à Bobo-Dioulasso, exprime sa satisfaction

Les témoignages fusaient de part et d’autre. Selon la présidente de la Fédération d’association des transformatrices, elle-même transformatrice de manioc en attiéké, Christine Konkolé, les femmes avaient besoin d’une telle formation afin d’être mieux outillées dans leurs différentes activités. Car une femme qui réussit, c’est tout le monde qui en profite.

Au terme donc des deux jours de cet atelier délibératif, ce sont, entre autres, les témoignages que les unes et les autres ont laissé entendre. Un grand temps d’apprentissage et d’école sur leurs différentes activités et de ce qu’elles peuvent faire en tant que femmes afin de s’adapter ou d’être prêtes si d’aventure d’autres crises sanitaires devaient se présenter.

L’équipe de recherche représentée par le Dr Madeleine Wayack-Pambè de l’Université Joseph Ki-Zerbo (chercheuse principale du projet) et le Pr Éric Tchouaket Nguemeleu de l’Université du Québec en Outaouais (Co-chercheur principal) a apprécié la forte contribution de ces femmes, depuis la définition des objectifs du projet, dans sa mise en œuvre, et au cours de cet atelier de réflexion sur les implications politiques des résultats obtenus dans l’analyse situationnelle. Les femmes ont montré leurs capacités à s’investir dans une recherche qui les intéresse et qui porte sur leurs situations.

Kayatou Dembélé est commerçante de Bassi et productrice de koko donda à Bobo- Dioulasso

C’est ainsi qu’en prenant la parole pour clôturer les travaux, les membres de l’équipe de recherche ont exprimé leur satisfaction sur le fait que les femmes ont eu une ouverture d’esprit lors des échanges et surtout qu’elles ont beaucoup contribué dans les travaux de groupe afin de partager leurs points de vue. Une chose qui, selon eux, montre leur intérêt, parce que ce sont elles-mêmes qui ont proposé les pistes de stratégies et cela est à saluer.

Ils ont également ajouté qu’ils sont arrivés à tirer le maximum d’informations qui seront consignées dans un document qui pourra aider à la prise de décision politique au profit des actrices du secteur informel en situation de crise sanitaire.

Au titre des stratégies qui ont été proposées au cours de la plénière, l’assemblée a insisté sur l’implication des femmes du secteur informel dans les sphères de décision, en rompant la distance qui existe entre elles et l’administration pour qu’elles soient capables de donner leurs points de vue.

Le Dr Madeleine Wayack- Pambè de l’Université Joseph Ki-Zerbo (chercheuse principale du projet) salue la participation massive des femmes

En plus de celle-ci, il a aussi été proposé que les femmes dans les associations s’organisent pour amener le gouvernement à prendre des décisions conçues avec l’ensemble des actrices et acteurs du secteur informel. À ceci s’ajoute la formation sur l’hygiène, mais aussi de donner aux femmes les conditions nécessaires pour que l’hygiène soit appliquée, à savoir l’adduction à l’eau potable, la dotation en savon et autres.

L’atelier s’est terminé avec des mots de remerciements à l’endroit des personnes qui ont contribué à sa réussite (cadres des ministères et structures paraétatiques, directeurs régionaux, membres des organisations de la société civile, etc.), en particulier les adolescentes et les femmes du secteur informel qui ont mis de côté leurs activités économiques pendant deux jours pour s’y consacrer.

Yvette Zongo
Lefaso.net

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