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Comment arracher les élections de 2015 des tourbillons de soucis ? Les élites burkinabè et la critique de la souveraineté du peuple comme manque

Publié le mercredi 19 août 2015 à 00h59min

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Comment arracher les élections de 2015 des tourbillons de soucis ? Les élites burkinabè et la critique de la souveraineté du peuple comme manque

Les élites burkinabè, précocement, ont été très politisées au contact du syndicalisme militant conforté par les motifs politiques de luttes sociales des deux grands Joseph. A la Jo Weder et à la Joseph Ki-Zerbo. Ces deux ténors ont donné une orientation revendicative des intérêts matériels et moraux des travailleurs et avec en prime, les revendications de droits civils et politiques des Africains qu’incarnait alors l’historien Ki-Zerbo avec son Mouvement de Libération Nationale, créé en 1957.

Ils sont les animateurs du soulèvement populaire de 1966 qui a amené l’Armée au pouvoir pour ne plus le quitter. Ensuite, les élites ont exacerbé les conflits de leadership entre Jo Weder et Kango Ouédraogo engendrant le renversement des institutions de la III ème République en 1980 par le Colonel Saye Zerbo (la gauche représentée par Ki-Zerbo était jubilante) lors même que nous étions en passe de réussir durablement la transition politique pacifique. Nous étions dans la même configuration, à quelques nuances près lorsque les oppositions CFOP +MPP avaient lancé leur marche- saveur insurrection suivie de meeting en janvier 2014. Voici il me semble, la toile de fond des prises de position politique ou sociale des intellectuels burkinabè de ce moment. La première génération d’intellectuels de gauche inspirée des luttes d’indépendance ou de défenseurs intransigeants de meilleures conditions de travail et de vie des travailleurs va donner naissance à une flopée de mouvements de gauche, dans tous les secteurs de la vie socio-économique. Même une institution comme l’Armée fut séduite par ces mouvements dits socialiste africain, marxiste-léniniste, maoïste. Il y eut même des rêveurs jubilants pour le « modèle » albanais. Ces différentes gauches ainsi, vont dominer la scène politique burkinabè sur près de deux générations.

Histoire politique et ancrage des convictions des intellectuels

Il s’ensuit que les prises de position des intellectuels étaient d’abord fondées sur les convictions philosophico-idéologiques. La plupart du temps, ces intellectuels, du point de vue historique distinguaient la petite bourgeoisie africaine regroupée au sein du RDA que dirigeait Félix Houphouët-Boigny. Elle la dénonçait pour n’avoir pas revendiqué plus vigoureusement le projet indépendantiste lorsqu’il s’est agi de se prononcer oui ou non contre le projet constitutionnel d’inspiration gaulliste de 1958. Ce faisant, ces intellectuels minoraient le rôle émancipateur du syndicat agricole, crée pour en finir avec le travail forcé. Il n’est un secret pour personne que pendant longtemps, les élites pro-Houphouët-Boigny, étaient pourchassés, quel paradoxe, comme des communistes notoires au point où, plus tard, ils durent engager le processus dit de désapparentement définitif le 18 octobre 1950 d’avec les communistes au Palais Bourbon. Il faut dire que le discours du syndicaliste et chef du RDA, Houphouët-Boigny, après les répressions de ses militants et emprisonnements des siens de Grand-Bassam à Treichville, prêtait le flanc. Il déclarait ceci le 18 juillet 1949 à Treichville :
« Le moment n’est pas encore venu de pleurer nos martyrs. Le mouvement viendra après la mise à mort de la gent colonialiste, et, à ce moment-là seulement, vous pourrez sécher les larmes des veuves et consoler leurs enfants. » in Félix Houphouët-Boigny. Biographie. Fréderic Grah Mel. éd., du Cerap, Abidjan, 2003. P. 579

Les intellectuels de gauche de cette période se réclamaient et se considéraient comme des patriotes africains pour l’indépendance immédiate. Ce courant était représenté par le syndicaliste Ahmed Sékou Touré et Bakary Djibo, chef de la Sawaba au Niger. Au Burkina, outre le MLN, le PAI (Parti Africain de l’Indépendance) revendiquait lui aussi l’attache de gauche. De sorte que lorsque De Gaule retira les cadres français de Guinée après le retentissant Non de Sékou Touré à De Gaule, des patriotes africains comme Ki-Zerbo du Burkina Faso, mon beau-père Yao N’go Blaise de Côte d’Ivoire rejoignirent la Guinée de Sékou Touré comme cadres africains prêts pour la relève des administrateurs et cadres français retirés par le Général. Quelques humanistes et amis français restèrent comme le Professeur Jean-Suret-Canale, menacés pourtant de perdre leur nationalité française s’ils ne partaient pas, illico presto. Toutes les prises de position intellectuelle des uns et des autres, répondent de ces deux présupposés philosophico-politiques.

De Maître Hermann Yaméogo, ancien patron de l’ADF- RDA et recyclé à la tête de l’UNDD, l’on voit le lien amical et fraternel entre son père Maurice Yaméogo et Houphouët-Boigny, les deux Premier Président du Burkina Faso et de Côte d’Ivoire, deux pays qui en sont un, hélas, avec deux présidents condamnés à s’entendre sinon à constater les dégâts de leur mésentente. L’histoire en témoigne. Son challenger au sein de l’ADF-RDA et actuel chef de ce parti avec 17 députés à l’Assemblée Nationale, Noël Ouédraogo, fils du grand politique Kango Ouédraogo, l’on voit bien la filiation au libéralisme depuis le désapparentement du parti-mère, le RDA en 1950 des cercles communistes. Le fait que ces deux formations historiques de la droite burkinabè soient rejointes par l’UPC (Union Pour le Changement disposant de 18 députés) du néo-libéral et ex Chef de file de l’opposition politique, Zéphirin Diabré. Le courant libéral est ainsi constitué par ce tricycle voguant sur des eaux tourmentées par des rivalités de leadership personnelles.

Les intellectuels, ayant majoritairement stigmatisé le RDA comme la droite collaborationniste et réformiste depuis sa création en 1946 à Bamako, ce tribunal de la réalité socio-politique d’antan, continue de hanter ce parti historique et ses descendants légitimes, illégitimes et ses avatars. Rares sont les intellectuels de la première cuvée suivant l’Indépendance de 1960 qui se reconnaissent dans ce courant libéral. Il est aisé d’observer que même le troisième cru des élites, celui des années post-révolution de 1983, ne défendent pas majoritairement le libéralisme.

D’ailleurs, les Révolutionnaires de 1983, par leur ancrage marqué à gauche, voire à l’extrême- gauche (trotskistes et fous admirateurs de Enver Hoxha d’Albanie pour certains) ont ruiné les fortunes intellectuelles libérales. Pour les Révolutionnaires, il était impossible, conceptuellement, que d’autres lieux politiques ou espaces socio-économiques où se constituent des pensées non communistes ou de gauche. Même le socialisme démocratique que représentait le Professeur Ki-Zerbo n’était pas assez digne de créance à leur sens. L’exil fut son lot et le saccage de sa riche bibliothèque. Une véritable et irrémédiable idiotie semblable à ces autodafés dont les censeurs de tous poils au moyen-âge et des nazis et fascistes des années 30 en Allemagne et en Italie organisaient pour une soi-disant politique de la table rase.

Sankara et le Discours d’Orientation Politique

Mais les Révolutionnaires, deuxième génération de politiques burkinabè, tantôt à Dakar, Abidjan ou en France pour le cycle supérieur, ou au Maroc, Madagascar ou ailleurs, ont échoué à redéployer ou à réinventer la définition du communisme suivant nos vécus sociaux ( est-ce possible vu que le communisme dogmatique se veut scientifique et n’accepte d’application alternative que comme déviance du modèle standard classique) encore moins à le redéfinir comme un projet de société, un corpus d’idées qui subsume des concreta africains tels que l’agir, le culturel et l’échange économique, le déficit d’infrastructures au service du désenclavement, hormis la bataille du Rail, j’en passe. Précisément, cette bataille du Rail fut une prodigieuse trouvaille comme volonté de régenter un développement endogène par nos moyens propres, même si sa mise en route dénota une contrainte, une action forcenée. L’obligation des grandes administrations, par exemple, à y consacrer des journées de travail, finit par convaincre ses plus ardents défenseurs, que la conviction n’y était point. Les couches populaires chuchotaient, murmuraient : est-ce le retour des travaux forcés, de triste mémoire ? On ne peut revigorer la gauche révolutionnaire que par le renforcement, l’éducation au libre consentement.

Tout se passait comme si, la conviction heideggérienne était à l’œuvre voulant qu’une pensée unique, explicitée et confondue avec l’Histoire de l’Etre, déterminait le destin de l’Humanité et subséquemment des processus qui en sont surdéterminés. Intellectuels de gauche, il était pourtant disponible pour cette idéologie dominante jusqu’à nos jours, un contre-exemple sinon une mise en alerte critique que la pensée de Hegel offrait. Ayant rêvé, dessiné et Voulant réaliser en lien intime avec le concept de génie créateur libéré cher au Président Sankara, historiquement, le contenu du programme d’émancipation humaine que décrivait le Discours d’Orientation Politique (D.O.P), il sautait aux yeux, qu’au-delà de l’idéologie du progrès coextensive aux tenants et aboutissants de ce discours, l’Histoire -ou les petites histoires vécues ou anticipées- était la juste mesure tant de la portée que de la signification première de toute pensée.

En n’y prêtant pas assez attention, peut-être que du fait du rythme imposé, le temps mathématique manquait- l’on rompait ainsi les amarres avec la catégorie vérité que procure le tribunal de la réalité vécue. Le DOP devint ainsi une juxtaposition théorique avec une réalité vécue. L’une attestant contre l’autre et alternativement. Ce qui était de prime abord très louable, apparut très vite dans toute sa laideur morale. Liberticide en tous points. En cela, tout le jugement contrasté des acquis de cette période historique : les fruits n’ont pas tenu la promesse des fleurs. Pour les uns sous la Révolution, l’Etat disposait du peuple. Pour d’autres, le Président Sankara est le fétiche, le mythe tandis que pour certains, toujours au sein de la même famille idéologique dominante, seule la mise à mort de ce processus fatigué et désormais forcené et corrompu par les milices CDR qu’il conduisait et qui avait oublié autrui comme irréductible horizon de sens, d’alternatives et d’oppositions, constituait le saut salutaire. Du reste, il suffisait de sortir de la révolution comme idéalité mécanique à reproduire pour rencontrer autrui au moyen de l’expérience vécue du monde. Pour autant, je n’appelle pas révolution, ce processus que la phénoménologie héritée de Husserl, école philosophique qui exigeait le retour aux choses exclusivement en les laissant apparaître comme variations, pour ensuite les décrire comme phénomène, enfin les surplomber vers leur eidos comme invariance. En politique, cet horizon de sens comme présence incompressible d’autrui, il me semble, induit qu’il se peut que l’expérience du monde en cache une autre ; celle des idéaux et notamment la question de la liberté.

La phénoménologie appelle ces choses sensées, les horizons de coprésence. C’est pourquoi, cette Révolution Démocratique et Populaire, aurait dû, primordialement, être celle des gens pour incarner la substance de l’avènement énorme. L’exultation populaire comme fulgurance instantanée n’est pas fondatrice de sens ultime d’une historicité. Il faut aller au-delà pour rendre durable cette explosion de joies, liée parfois soit aux effets d’imitation sociale du Fait nouveau soit à l’opportunisme politique et clientélisme dont les bureaucratiques sont si friands dans nos contrées, pour construire et engager les enjeux du consentement libre et citoyen. Or seule la question de la liberté lui offrait ce sursaut-statut, l’extirpant du même coup des griffes acérées du dramatique des révolutions réalisées dans des histoires comme celles d’Albanie de Hoxha, de Staline de l’Union Soviétique ou de Haïlé Mariam d’Ethiopie. Ces trois histoires se sont vite muées en scléroses autoritaires, hypostasiant le mépris pour la vie humaine.

Précocement, il fallut opérer la déconnexion d’avec celles-là et, par là même, obtenir la rognure du dramatique au profit des politiques publiques populaires fondées, en l’absence d’une majorité prolétarienne, sur le libre consentement des gens, ce que le gouvernement de Front Populaire réalisa en France en 1936 comme rattachement symbolique à 1848 lorsque la République devint révolutionnaire. Hélas ! Les libertés publiques furent singulièrement réduites comparativement à la vitalité qu’elles avaient connue sous la III ème République du sage Général, le Président Lamizana. Or se voulant une Révolution restauratrice de la dignité africaine, les droits humains étaient d’office inscrits, philosophiquement, au cœur de son projet politique.

Droits des gens et socle culturel

Au-delà des droits naturels auxquels fait écho l’article 2 de la Déclaration de 1789, la mise en relief du lien viscéral entre liberté et égalité aurait dû être alors le suprême enjeu. De sorte que, ce qui est égal, c’est ontologiquement pour ainsi dire notre liberté comme principe et non comme égalitarisme. La hardiesse consistant à généraliser le mot de camaraderie pour tous, quel crime de lèse-majesté que celui d’un brave moaga invité à s’adresser au Mog Naba en le traitant de Camarade Mog Naba exactement comme cette autre mort symbolique qui conduirait un kamikaze japonais à traiter de camarade, le dieu vivant, l’Empereur Hirohito. Il subsiste donc de ces sacralités trans-générationnelles donatrices de sens pour en imposer aux scientificités advenues dans les sociétés humaines. De la matrice culturelle à l’assise psychologique du moaga, c’est impensable que le Mog Naba ne soit le suprême Commandeur sui generis. Ce maudit mot de camaraderie à l’endroit du vénéré Mog Naba est logé dans les rébus de l’ineffable. Or donc, la culture est une condition sinon la condition essentielle du développement. Ignorer les habitus et vitalités culturels d’un peuple d’un environnement, c’est s’abonner à l’aveuglement universaliste. Se voulant Révolution restauratrice de la dignité africaine, elle imposait de facto de sortir de cet aveuglement universaliste pour prendre en charge l’altérité, le terroir qui comprend les faibles et les puissants, les violents et les résignés, les velléitaires et les audacieux, pourquoi pas, les révolutionnaires et les réactionnaires. Le DOP aurait dû recourir à des sommités comme Maître Pacéré Titinga, Ki-Zerbo (qui ont fait le parcours des universaux et le retour aux singularités coutumières pour discriminer la singularité universelle africaine) et autres pour avoir toute prégnance sur le vécu social et psychologique des gens.

A l’inverse de cette importation de professeurs de dogmatique idiote et déifiée de Kim IL Sung qui nous donnaient des cours au département de philosophie de l’Université de Ouagadougou en 1986. La réalité vécue par les gens et que leurs droits structurent n’est jamais surfaite voire construite comme s’il s’agissait d’un modèle mathématique. Elle est faite de la combinaison de tous ces éléments, non pas comme invariants absolus mais comme décrivant des dynamiques qu’il faut savoir décrypter pour engager le peuple dans quelque projet que l’on voudrait au service des gens. Alors, il est juste de dire que le simple surgissement de la parole autorisée n’assure pas l’égalité encore moins la liberté. Encore que la parole surgit et autorisée est celle du CDR. Dénoncer ensuite les « CDR- brouettes » comme autocritique faite par le Président Sankara, c’est uniquement condamner le canal de communication, et non libérer intégralement la parole pour dépasser la pensée unidimensionnelle dont parle Marcuse.

D’où ce sentiment d’inachevé, d’improvisation, d’impatience, de frustrations sédimentées et le tout, dans des débats idéologiques puérils que seuls les étudiants des premières classes affectionnent tant ils sont encore sous le charme des belles idées extraverties. Personne ne met en cause la sincérité des actes, le vouloir c’est pouvoir et la floraison sémantique romantique par endroit. Les élans et les airs à la Che Guevara, nous ramènent au fait incompressible que le processus lors même qu’il est poussif, a rebroussé chemin : celui de la réalité vécue des peuples pour se réfugier dans le verbe. Le dire, ce n’est point l’invite au retour révisionniste. Mais que les belles idées trouvent leur fortune dans la réalité comme le professait le père du pragmatisme, William James. Est vrai, ce qui réussit. Ce qui réussit, c’est ce qui nous vient du monde. Le Président Compaoré résume ce jugement contrasté : « Il y a le mythe et il y a la réalité » in Jeune Afrique no 2792 du 13 au 19 juillets 2014. Parfois vouloir incarner l’histoire, c’est comme nos us et coutumes qui nous laissent voir, permettent aux identités et autres projets alternatifs se chevaucher, se titiller, se croiser, se rencontrer et pourquoi pas, se féconder tandis que le sujet de l’histoire, lui-même, s’efface subrepticement mais efficacement.

Est-ce là, accepter de jouer avec équité, les facilitateurs visionnaires, engagés, qui les pieds fermes sur le sable fin du Sahel, accueillent les attentes légitimes de la population, l’horizon d’attente dessinée par la justice, les droits humains, les systèmes de santé et d’éducation performants, pour mieux organiser leur alchimie, leurs combinaisons au service du mieux- être individuel et collectif de la société. Ce leadership-là est d’excellence et seuls les meilleurs d’entre nous y parviennent. Il faut trouver un mécanisme pour garder le plus longtemps possible les meilleurs d’entre nous. Ceux des nôtres qui ont ce dévouement nous assurent la sécularisation de nos institutions démocratiques qui sont en devenir et par là même, le régime des libertés fondamentales. Les ruptures de cycle de maturation institutionnelle comme ce le fut en 1966 et 2014, sont contreproductives sur le cours long de l’histoire politique. Leur maturation a besoin donc de temps vécu et ce temps vécu n’est pas nécessairement le terme constitutionnel puisque par le consensus hors constitution, par le dialogue fraternel, il est possible de déterminer des modus vivendi pour réactualiser, réadapter et nous réapproprier des advenues vécues pour qu’ensuite le législateur les fixe dans l’architectonique juridique comme normes.

La République, c’est alors, un équilibre dynamique entre les impatiences, les innovations socio-économiques advenues, les droits des gens et les bris de volonté politique nommés insurrections ou coup d’Etat tandis que les sécularisations institutionnelles se consolident tant que la violence n’est pas notre passage obligé. Seules la République et la Constitution réhabilitent notre volonté de vivre ensemble, restituent notre citoyenneté et restaurent notre prospérité dans la paix et la stabilité. Il en est ainsi que si l’on asserte que le Président Compaoré a brisé sa parole en introduisant le projet de loi modificatoire de l’article 37, le peuple lui aussi dans une partie de ses composantes, a perpétré le bris de sa volonté majoritaire ante (légalité républicaine et respect dû aux institutions démocratiques du Faso) par la perpétration d’un crime contre la République avec l’incendie de l’Assemblée Nationale. Il faut éviter, au seuil des échéances électorales constitutionnelles, à notre patrie commune un autre traumatisme, un autre renversement de situation pour le plein rétablissement de la légalité républicaine. Sortons des impasses subversives pour des élections incontestables parce qu’inclusives et transparentes.

La sagesse nous invite, pour arracher les échéances électorales de 2015 des tourbillons de soucis, vendettas et retournements de situation, à perpétuer et à fidèlement offrir au peuple souverain, non point des agendas de vindication, de détestation comme exclusion ou comme confiscation de droits civiques de certains Burkinabè, mais assurément, comme ouverture à la tolérance, à la fraternité et au partage pour que la justice, celle que nous voulons équitable pour tous, régente nos vies. Le vaillant peuple burkinabè saura, génération après génération, par qui faire prospérer et perpétuer, cet héritage de paix et de concorde.

Mamadou Djibo, PhD
Philosophy

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