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Lettre ouverte à son Excellence Monsieur Michel KAFANDO, Président de la Transition, Président du Faso, Président du Conseil des Ministres

Publié le jeudi 13 août 2015 à 20h30min

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Lettre ouverte à son Excellence Monsieur Michel KAFANDO, Président de la Transition, Président du Faso, Président du Conseil des Ministres

Excellence Monsieur le Président

En fin 2015, la ville de Paris va accueillir la 21e conférence mondiale de l’ONU sur le climat (COP 21) où, à l’instar de tous les pays membres de cette organisation, le Burkina Faso sera représenté.

Nous, organisations de la société civile, regroupées autour du Cadre de concertation de la société civile sur les changements climatiques, saisissons cette opportunité pour vous dire que les millions de Burkinabè que nous sommes, comptons sur vous pour influencer les décisions qui seront prises lors de ce sommet pour améliorer l’avenir de la planète.

Excellence Monsieur le Président,

Notre planète est victime d’une crise climatique aux conséquences dramatiques et multiformes sans précédent au Sud comme au Nord et, si rien n’est fait pour la contenir, c’est l’apocalypse qui s’annonce. Malgré les 25 dernières années de négociations, la communauté internationale ne s’est toujours pas accordée sur un plan de réduction des émissions de gaz à effets de serre.
Le sommet de Paris ouvre de nouvelles perspectives pour la signature d’un accord juridiquement contraignant, universel et ambitieux pour tous les pays, afin de limiter la hausse des températures à 2°C d’ici la fin du XXIe siècle, et exécutoire au plus tard en 2020.

Excellence Monsieur le Président,

Nous avons tenu une large concertation avec une trentaine d’organisations de la société civile sur les enjeux de la COP 21 le 24 juillet 2015. A l’issue de cette rencontre, nous avons adopté une position commune consignée dans la Déclaration que nous avons rédigée. C’est pourquoi, au moment où le Burkina Faso s’apprête à participer à ce sommet, nous voulons vous interpeller afin que :
1. la contribution prévue déterminée du Burkina Faso pour la prise en compte de l’atténuation et de l’adaptation face au changement climatique soit bien préparée et de façon concertée et inclusive avec toutes les parties prenantes, dont la société civile ;
2. le Burkina Faso puisse peser de tout son poids pour la signature d’un accord juridiquement contraignant pour tous les pays lors de la COP 21 ;
3. les parties prenantes au Fonds vert honorent leur engagement afin que cet instrument soit opérationnel, que sa gestion soit transparente et implique la société civile et que les conditions d’accès soient facilitées à tous les acteurs.
Par ailleurs, nous voulons vous encourager à entreprendre des actions favorables pour :
1. l’adoption, dans notre pays, d’une politique énergétique qui privilégie et encourage l’utilisation des énergies renouvelables au détriment des énergies fossiles ;
2. que l’ensemble de la société et toutes les activités économiques soit plus résilientes face aux changements climatiques ;
3. des mesures spécifiques et contraignantes à l’endroit de tous les acteurs de l’économie, privés comme publics, afin que toutes les actions de développement intègrent pleinement dans leurs démarches des mesures tant d’atténuation que d’adaptation des effets des changements climatiques ;

Excellence Monsieur le Président,

Lorsque la délégation du Burkina Faso rencontrera ses pairs à Paris, elles auront le pouvoir de créer des opportunités pour transformer la vie de milliards d’individus et d’offrir un meilleur cadre de vie aux générations futures. Nous comptons sur votre engagement et votre leadership pour obtenir à Paris, des autres chefs d’Etat, un engagement audacieux pour l’avenir de notre planète. Ainsi donc, ces milliers d’hommes et de femmes du Burkina Faso auront l’assurance d’un développement plus responsable.
Veuillez agréer, Excellence Monsieur le Président, l’assurance de notre très haute considération.

Ouagadougou, le 10 août 2015
Ont signé :
le RENAPEE Burkina
l’INADES-Formation
le RAJIT-BF
l’APN-SAHEL
l’ANAREF
l’ORCADE
l’AFEP

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Vos commentaires

  • Le 14 août 2015 à 08:29, par Kôrô Yamyélé En réponse à : Lettre ouverte à son Excellence Monsieur Michel KAFANDO, Président de la Transition, Président du Faso, Président du Conseil des Ministres

    - Très louable, votre initiative ! Mais vous avez oublié que le Burkina face aux USA ou la Chine ne pèse pas plus d’une plume. Or ce sont ainsi les plus grands pollueurs. En plus sachez que dans le Droit International de l’Environnement, c’est parce que les Conventions et autres protocoles n’ont pas un caractère contraignant que les pays continuent à les violer sans s’inquiéter.

    Vous auriez adressé votre lettre aux Présidents des USA, de la Chine, de la Russie que je trouverai la démarche plus pertinente. L’interpellation aurait au moins attiré l’attention.

    Que peut faire M’Ba Michel ? Rien sauf que de mettre en avant notre situation précaire pour interpeller les pollueurs sur leurs responsabilités, que nous ne polluons pas et nous subissons les effets de la pollution des autres. Par conséquent on doit être financé conséquemment pour mettre en œuvre des projets d’Adaptation aux Changements climatiques, d’atténuation des effets des changements climatiques, de développement des infrastructures vertes (Forêts villageoises, Réhabilitation des Zones humides, etc.), et créer des emplois verts. Ensuite encourager le financement direct des Collectivités Territoriales tout en verdissant les plans communaux et régionaux de développement pour évoluer vers des plans communaux de développement durable et des plans régionaux de développement durables (comme je le lis souvent dans certaines presses). Voilà ce que M’Ba Michel peut faire.
    Mais c’est bien déjà d’avoir écrit. Vous ne faites qu’appliquer votre rôle d’interpellation et de veille en tant qu’acteurs du Droit International de l’Environnement.

    Par Kôrô Yamyélé

  • Le 14 août 2015 à 08:32, par Kôrô Yamyélé En réponse à : Lettre ouverte à son Excellence Monsieur Michel KAFANDO, Président de la Transition, Président du Faso, Président du Conseil des Ministres

    - Et maintenant, voici lettre ouverte du Kôrô Yamyélé à : RENAPEE Burkina, INADES-Formation, RAJIT-BF, APN-SAHEL, ANAREF, ORCADE, AFEP

    Il sied avant tout de vous féliciter pour votre lettre à M’Ba Michel bien qu’ayant des capacités limitées pour faire changer sensiblement les choses.

    Cette affaire de COP 21 est l’affaire de tous. Pour cela je vous invite plutôt à mobiliser les OSC en tant qu’actrices du Droit International de l’Environnement, à organiser des rencontres pour informer largement le peuple jusque dans les campagnes pour recueillir des idées, des messages que des communicateurs spécialisés vont travailler à rendre pertinents, brefs, courts en vue de les distribuer aux participants lors de la COP 21 (Pas plus d’une demie page avec des phrases courtes). Vos représentants à cette COP 21 vont un moment donné demander la parole au nom du peuple burkinabè meurtri par l’adversité de la nature pour y dire publiquement : ‘’Mesdames et Messieurs ; nous sommes meutris jusque dans nos entrailles par l’adversité de la nature ! Le peuple travailleur du Burkina Faso s’adresse à vous ! Nous vous livrons ici les messages venus du fonds des villages et des chaumières les plus reculés du Burkina Faso. Nous souffrons des effets des changements climatique alors que nous sommes parmi les moins pollueurs et nous dégageons moins de CO2 ! Voici ce que les burkinabè des villes et campagnes vous disent !’’. Et vous distribuer les messages dans la salle. Vous auriez efficacement assumé votre rôle de veille et d’interpellation.

    - Une question : Pourquoi des structures comme SOS-Sahel, Fondation NATURAMA, Eau Vive, etc. ne sont pas avec vous pour cette lettre ?

    NB : Pour votre information, il y eu des structures qui avaient fait pareil ici pour interpeller les Chefs d’Etats lors du Sommet France-Afrique à Ouagadougou et à cette occasion elles avaient utilisé une montgolfière pour aller récolter les messages dans les villages pour attirer l’attention des Chefs d’Etat sur la question de l’eau potable en Afrique. J’avais personnellement vu la montgolfière quand j’étais de passage à Koudougou pour Ouagadougou et cette montgolfière avait la forme d’une goutte d’eau. Et ces structures ont remis ces messages aux Chefs d’États à leurs sorties de la salle des banquets de Ouaga 2000 après la clôture des travaux. Elles avaient même mit la montgolfière en berne devant la salle des banquets durant toute la Conférence (mais un peu loin puisque la sécurité les y a contraint), obligeant insidieusement les Chefs d’Etats à se renseigner sur le sens de cette montgolfière. C’est après cette action que la question de l’Eau potable a été pris au sérieux dans le monde entier avec en tête le Secrétariat International de l’Eau basé au Canada !

    D’ailleurs beaucoup de gens se souviennent encore d’avoir vu une montgolfière dans le ciel ici un matin avec la photo de Blaise COMPOARÉ dessus : Le CDP a exploité l’idée de ces bonnes structures pour battre campagne avec !

    Merci à vous.

    Par Kôrô Yamyélé

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