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Novembre 2015, date-butoir de la transition au Burkina : Le bébé qui ne veut pas naître à bonne date naît généralement au forceps

Publié le lundi 25 mai 2015 à 08h30min

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Novembre  2015, date-butoir  de la transition  au Burkina : Le bébé qui ne veut pas naître à bonne date  naît généralement au forceps

A doses très homéopathiques, certains compatriotes veulent nous habituer à l’idée que notre transition doit être prolongée afin « d’ atteindre ses objectifs », ce qui sous- entend que si elle devait ne pas atteindre ses objectifs, elle durerait jusqu’ au jour du déluge. Je m’insurge contre une quelconque préparation -manipulation de l’opinion nationale en germination dans certaines têtes. Je sais que très peu de burkinabè patriotes et honnêtes citoyens sympathiseront avec cette idée qui relève d’un machiavélisme que nous n’allons pas avaliser par notre silence. Nous les surveillons comme un pot de lait au feu.

Allons seulement, mais allons tout droit au but, sans zigzaguer

Et si l’on concevait notre transition comme un foetus en gestation ? L’analogie n’est pas tirée par les cheveux. Un bébé, c’est 9 mois, presqu’un an. Le bébé qui ne veut pas naître à bonne date naît généralement au forceps. S’il a la chance. Autrement, son sort peut être moins enviable. Le chiffre 9 est le seul nombre dont la somme des chiffres de tous les dividendes (18, 27, 36, 45…270, etc.) est aussi divisible par 9. Le chiffre 9 n’est pas n’ importe quel chiffre. Au bout de neuf mois de souffrance et de doute, la mère qui était pleine d’anxiété et de menus inconforts oublie les étapes parcourus en serrant le nouveau- né contre elle. C’est la joie et l’assurance que la survie de la communauté est assurée. En 270 jours plus ou moins 10 jours (2+7+0 donne 9 divisé par 9 donne un nombre entier), nous devons avoir la joie d’avoir notre nouveau-né. Si le foetus insiste pour dormir dans l’univers douillet et confortable du sein de sa maman, il ne sera pas vu d’un bon œil, et c’est peu dire. Il sera traité, non comme un commensal, mais comme un parasite qui suce le sang de la mère bienveillante et qui lui est nuisible.

Un an pour notre transition, c’est en fait 9 mois, le temps d’une naissance viable et sécurisée (plus 3 mois pour parer à toute éventualité). Si la transition refuse de naître normalement au bout de ses 9 mois (plus les 3 mois de lenga/prolongation en fait), il y a le risque qu’ « on la naisse » au forceps. S’ il vous plaît, ne jouons pas avec le feu. Blaise voulait prolonger son bail au Palais de Kosyam qui brille de mille feux. Humainement tentant, n’est-ce pas, quoique collectivement inacceptable ! Certaines personnes ayant goûté aux délices du pouvoir, fût- il de transition, sont moins enclines à retomber dans le statu quo ante- insurrection. « Ça aussi, c’est normal », pour parler comme un ministre en 1992, quand les étudiants étaient poursuivis et blessés à balles réelles sur le campus de Zogona.

On comprend, alors. À juste titre, l’homme qui a été battu par la pluie et qui s’est dégoté un abri où il s’ est essuyé et s’ est mis au chaud est moins prêt à ressortir sous cette même pluie que beaucoup d’ entre nous qui sommes toujours restés sous cette pluie battante de la lutte pour la survie quotidienne, loin du « parasitisme bureaucratique ». De façon très pratique et très personnelle, il sait ce que cela veut dire et ce que cela va lui coûter. Cela ne nous fait ni froid ni chaud que certaines personnes puissent voir en la transition leur champ de café- cacao. Mais le lucre est haïssable.

Seulement, replaçons tout dans le contexte du soulèvement populaire. Nous n’avons pas lutté contre un individu mais contre une idée, contre un système. Nous nous sommes battus à mort et le système a craqué et s’est affaissé comme les nouveaux ponts à peine réceptionnés sous le régime de concussion et de prévarication de Blaise Compaoré. Sans crier gare. Mais passons, car il paraît que des ponts multi -centenaires s’écroulent aussi aux États- Unis. Un pont ne dépasse pas un pont. Qui a osé dire que comparaison n’est pas raison ? Blaise, le représentant de son propre système, a ramassé ses cliques et ses claques et a été mis en lieu sûr (sic). Nous étions aux anges et sommes maintenant plutôt aux saints. Même en politique, il y a la gueule de bois après l’euphorie induite par la grande victoire, comme la gueule de bois après les grandes beuveries collectives. C’est toujours bon à prendre car ça pouvait être pire. L’homme fort, qui vaut bien du pétrole pour un pays qui n’en a pas encore, est parti, à son propre étonnement. Aujourd’hui, même s’il est toujours fâché d’avoir perdu le trône (qui ne le serait pas ?), il reconnait au moins en son for intérieur que le peuple a eu raison et que c’est lui qui a manqué de jugement en poussant le bouchon de la provocation trop loin. Les conseilleurs à la petite semaine ? Laissons- les de côté. Ils n’ont jamais été les payeurs, pardi ! De toutes les façons, même si quelqu’un, par arrogance, disait que le peuple a eu tort, son tort est encore la raison, et c’est cette raison qui s’applique. Parce que c’est que veut le peuple qui marche. Si c’était à refaire, Blaise est trop futé pour le refaire. Mais le vin est tiré, buvons-le sans nous soûler, sinon, bonjour les dégâts !

Ce qui est arrivé au Burkina témoigne encore du fait que Dieu aime ce pays. Nous avons frôlé le pire. Gardons- nous de trop forcer notre chance, toutefois. Grâce à Dieu et à la jeunesse intrépide de ce pays, nous avons démoli un temple de dictature en trois jours. Il avait été construit sur trois décennies. Ne l’oublions jamais. Le peuple est fort. On ne peut le dire assez. De grâce, respectons- nous tous. Aucune prolongation ne sera tolérée, de peur d’ouvrir la boîte à pandore. Le prétexte que certains objectifs ne pourront pas être atteints vole au bas des pâquerettes et ne peut donc convaincre le peuple vigilant qui veut vivre dans la paix.

Une prolongation n’est pas seulement inutile. Elle est surtout dangereuse. Une transition n’est jamais souhaitée en premier lieu ; elle n’est pas la situation par défaut. Elle est cette zone grise dans laquelle l’homme ne peut distinguer le chien du loup. Il n’est pas bon vraiment d’être entre le chien et loup. Il fait encore trop sombre pour faire la différence entre les deux. Le chien nous est familier. C’est le jour. Il nous guide. Le loup, c’est la nuit. On ne sait pas ce que l’obscurité peut recouvrir. C’est toujours l’angoisse.

Non aux prolongations qu’on pourrait facilement interpréter comme étant politiquement et financièrement motivées aux frais d’une princesse essoufflée qui sort déjà la langue. Allons seulement, mais allons doucement et sûrement et surtout droit au but, sans zigzaguer. Ceux qui caressent ce rêve impossible de prolongation, ne posez même pas la question à la jeunesse qui a payé le plus lourd tribut afin que Blaise et le CDP sachent qu’il faut respecter le peuple. LÀ OÙ LE PEUPLE manque de montrer que le pouvoir lui appartient, se développe la dictature. Et il en sera ainsi désormais de tout pouvoir qui viendra à s’installer au Burkina. Le peuple sera là, afin que les dirigeants aient peur de lui. C’est une vertu quand les dirigeants ont peur de leur peuple. C’est une invite à se rappeler tout le temps qu’on a un devoir d’ imputabilité (du latin, in + putare, considérer : d’ où imputare, amener quelqu’ un à reconnaître sa faute, lui demander des comptes, lui attribuer la responsabilité de ses actes). C’ est en cela qu’ il faut saluer l’ heureuse (deuxième) faute de Blaise Compaoré (Laurent Bado) qui a trop titillé les côtes du peuple après n’ avoir pas voulu protéger le journaliste Norbert Zongo qui multipliait les avertissements que ses jours étaient comptés. D’où sa responsabilité irréfragable dans l’assassinat du journaliste et de ses trois compagnons d’infortune. S’il n’avait pas exagéré, on serait resté toujours l’éternel peuple mouton qu’il croyait tenir en laisse.

« Toubabou Baara te Ban » : Le travail de Blanc ne finit jamais

Le gouvernement, c’est le travail de "blanc", le travail de bureau, la bureaucratie avec ses règles et ses contraintes, à ne pas confondre avec le travail du blanc. Le travail de blanc ne finit jamais et est impersonnel. C’est en partie pourquoi on dit que l’Administration avec grand A est une continuité. Pardon, à l’adresse de tous ceux qui veulent dribbler le peuple, ne faites rien du tout dans le sens de prolonger même d’un jour la transition. Ce sera un jour long comme un jour sans pain pour vous. Ça ne sera pas bien pour nous tous. Ne dites pas, en d’autres termes, que la Transition n’a pas fini ses chantiers. Blaise n’avait pas fini les siens non plus ou du moins, il avait cru n’avoir pas pu finir les siens. Ne faisons pas comme lui. Je vous rappelle d’ ailleurs que souvent, on ferme un projet, non qu’il ait atteint ses objectifs forcément. Beaucoup de projets se voient même fermés avant terme précisément parce que leurs objectifs peinent à être réalisés et ont fini par faire la preuve qu’ils ne seront jamais atteints, même avec un rallonge de cent ans.

Si on évalue le pourcentage de réalisation des objectifs de la transition à ce jour, ce n’est pas sûr qu’on ne va pas déchanter, mais on est magnanime et surtout, on est optimiste. Alors, si des gens parlent de prolonger le projet de la Transition, ils nous donnent aussi des idées que, de la même manière, on pourrait l écourter. A- t- on idée ? Le problème de la démocratie en Afrique, c’est aussi le manque de rigueur. Les gens veulent justifier coûte que coûte ce qui les arrange. Souvent même on gagne en fermant un projet, qui, de toutes façons, ne pourra pas être exécuté à cent pour cent. Si ses objectifs sont démesurés ou si l’on continue d’en rajouter aux objectifs, bien entendu, on ne pourra jamais les atteindre, ces objectifs. Ce ne serait pas juste d’utiliser l’alibi que les objectifs n’ont pas été encore atteints pour justifier la prolongation du projet. Et si le problème était dans les objectifs ou simplement dans l’environnement dans lequel le projet veut se réaliser ?

Celui qui s’entêtera à prolonger la transition ne va plus reconnaître la jeunesse burkinabè. Ce n’est pas l’ injonction de la CEDEAO qui me pousse à soutenir une telle thèse. Cette même CEDEAO était là quand Blaise et son CDP voulaient porter le coup de Jarnac à notre constitution mais n’a rien fait de visible pour les en dissuader. Elle devrait donc être mal à l’aise pour nous donner des leçons. Mais la sagesse recommande aussi de ne pas rejeter les conseils de personnes qui ne sont pas forcément amies juste parce que ces conseils viennent d’eux.

Pour la session des concours de l’An 2015, sur 500 mille demandeurs d’emplois, il y a à peine 9 mille postes à pourvoir. Cela reflète la pauvreté du pays, peut- être. Mais le Burkina a au fait plus souffert de l’égoïsme de ses fils et filles que de la rareté des ressources naturelles pour paraphraser le Général Lamizana. Les douleurs et les peines de cette nation ont besoin d’être partagées pour être plus supportables. La jeunesse ne pourrait pas s’expliquer qu’il y ait très peu d’ emplois à lui donner(neuf emplois contre 500 demandeurs si mes maths sont bons) et que dans le même temps des individus veuillent s’ accrocher à une situation inespérée qui leur est tombée dans le bec pendant qu’ ils bayaient aux corneilles. Ceux qui bénéficient aujourd’hui matériellement et symboliquement de l’insurrection ne sont pas ceux qui ont plus donné d’eux-mêmes nécessairement. Nous ne devons jamais oublier cela. Je demande respectueusement aux autorités de la Transition d’appliquer toute diligence délibérée afin que d’ ici octobre 2015, la Transition puisse mourir de sa bonne mort pour le bonheur de tous. A séjourner dans la bouche trop longtemps, l’eau finit par se transformer en salive.

On dirait qu’il y a des gens qui s’amusent avec le slogan selon lequel "plus rien ne sera comme avant". Le peuple, lui il n’est pas "malin" comme les politiciens. Il comprend les choses d’abord au premier degré. Ce qui est dit est dit. Sinon nous ferions (et nous serions) pire que Blaise. Il a commis l’erreur qui tue Bandit- Chef. Apprenons tous la leçon, surtout que nous n’avons pas de droits d’auteur à payer aux leçons apprises de son entêtement. Pas besoin de faire notre propre expérience mortelle. On vous voit venir, ceux qui tentent de lancer ce ballon d’essai. Nous comprenons l’intentionnalité politique de la rumeur qui agit toujours en éclaireur. C’est indécent et simplement immoral. Respectons nos jeunes enfants et frères et soeurs dont on n’a même pas encore fini de faire les funérailles.

Ceux qui parlent de prolonger la transition ne sont pas sans me rappeler ce chasseur parti à la chasse tôt le matin, et qui, jusqu’ au crépuscule, n’a pas pu tuer le gibier qu’il avait promis à la communauté villageoise. Mais contre tout bon sens, il demande à Bon Dieu de retarder la tombée de la nuit de quelques minutes afin qu’il puisse tuer ce qu’ il ambitionnait de tuer. Si tu n’as pas eu la chance le matin, et toute la journée, ne compte quand même pas sur les quelques minutes vespérales supplémentaires pour avoir cette chance. La chance de la dernière minute existe mais elle est très très aléatoire. Voilà. Tu as mangé un repas maigre et tu n’es pas rassasié. C’est en raclant le plat avec ton doigt que tu vas être rassasié ?

A supposer que la transition n’ait pas pu terminer « ses chantiers » en un an. Combien de temps de moratoire lui faudra- t-il pour atteindre ses objectifs ? Nous avons décrié le coup d’état militaire qui s’installait avec le Lt-Colonel Zida parce que les transitions militaires finissent par devenir le mode permanent de gouvernance politique. Après le coup d’état, le Comité Militaire, le Conseil de Rédemption, la Junte Militaire, proclame toujours un retour rapide du pouvoir aux civils sans trop souvent fixer de délai. Et même là où un délai est fixé, on n’y est pas tenu. La raison est simplement que le pouvoir est très bon et très peu d’hommes peuvent résister à son pouvoir enivrant. On joue donc sur les failles des mots vagues comme « dans un délai raisonnable », « le retour rapide à une vie constitutionnelle rapide », des termes qui manquent cruellement de précision.

Nous avons eu le nez creux en nous opposant dès ses premiers jours à la manifestation de ce qui se voulait un coup d’état, nous avons bien fait de refuser que la lutte du peuple se transforme en un vulgaire coup d’état avec suspension de la constitution. Notre chance, dans le cas de la Transition Civile est que le terrain est balisé. On a dit un an. On aurait pu dire neuf mois comme dans le processus de naissance d’un bébé, d’une société nouvelle que nous appelons de tous nos vœux. Mais pour tenir compte des impondérables, on a arrondi à un an. C’est là où le peuple a planté sa lance enflammée (Burning Spear). Il n’est pas prêt à reculer.

La Transition comme projet de société Reste toujours un projet et doit respecter les délais

La transition est un projet. Et comme tout projet, son degré de réussite se juge à l’aune de son coût, de sa durée et de la qualité du produit qu’elle devra délivrer (qui va de pair avec la satisfaction ou non du maître d’œuvre qui est le peuple). Si on ne prend garde, il y a comme un changement d’orientation de la mission de la Transition. Sans jouer à l’oiseau de mauvais augure, la Transition a déjà problème à ses étapes. Les dépassements de temps, de coûts, les retards et les problèmes de glissement dans la portée de notre projet sont à craindre.

Mais vaille que vaille, il nous faut résolument aller aux élections en novembre 2015. Je parlais de magnanimité tantôt. Ceux que la Transition n’aura pas pu régler, l’Administration qui sera mise en place par le suffrage universel et direct prendra le relai. Mais s’ il vous plaît, ne parlez pas de prolongation. Arrêtez cette comédie de mauvais goût. Je sais que c’est du bluff (pour le moment) mais l’intention n’est pas du bluff car en politique, le bluff d’aujourd’hui est vite la réalité de demain.

Ne l’oublions pas. Les politiciens, les bons, sont des populistes, qu’ils soient de gauche ou de droite ou du centre, chrétiens- démocrates ou socialistes chrétiens. Ils disent toujours ce que la populace veut entendre. Je n’ai pas dit qu’ils sont des faux types. Il y a une nuance même si le populiste devient facilement un faux type. C’est le métier qui le demande peut- être. Ne demandez pas à un caricaturiste de vous regarder sans voir lesquels de vos défauts il va grossir dans l’esquisse de votre portrait. Ils n’ont pas d’opinion à eux, les politiciens, car ce qui compte, c’est vos voix et c’est très coûteux de se payer le luxe d’avoir une opinion, et surtout de l’afficher comme beaucoup d’ entre nous qui écrivons à visage découvert, quand on court après les voix dans un environnent de compétition exacerbé pour la clientèle électorale. Restons vigilants, donc.

J’ai honte de La Politique du « Ôtes- Toi que je m’y mette ». Vouloir prolonger notre transition pourrait donner cette fâcheuse impression que le but inavoué de nombre d’acteurs dans la Transition est de se servir, pas pour servir le plus grand bien. Or, je sais que ce n’est pas ce qui nous a motivés à chasser le monarque de Kosyam dont la personnalisation du pouvoir devrait être un exemple de comment ne plus faire la politique dans ce pays. Nous avons réussi à bouter hors du Faso la dictature. Ce ne fut point tâche facile. Même si les autres peuples ne nous félicitaient pas, nous- mêmes serions fondés à nous auto-congratuler. Chasser un dictateur africain qui utilise les oripeaux de la démocratie pour s’accrocher au pouvoir n’est pas chose aisée. En voyant ce qui se passe au Togo tout près et au Burundi si loin si près , on mesure toute la portée de la victoire de notre peuple sur les forces anti- progrès.

Donc, ce qui s’est passé au Burkina est certes un cadeau du ciel mais nous l’avons aussi demandé à Dieu et aux mânes des ancêtres. Nous n’avons pas fait seulement des génuflexions pour cela. Nous avons battu le macadam et nous avons accepté le sacrifice suprême. Trente- et- trois de nos enfants, frères et sœurs, ont été brutalement « endormis » à jamais par ceux qui savent donner la mort. Ce n’est pas du jeu. Je ne ferai pas cette injure à la colère authentique du peuple. Mais faisons attention à ces genres de glissement. Car de glissement, c’en est un. Parlons- en. Les mots ne sortent pas du néant. Nos sentiments deviennent des pensées. Nos pensées deviennent des mots et nos mots deviennent des actes avec des conséquences non négligeables, très réelles dans leur effet. Celui qui a eu cette pensée de prolongation de notre Transition, qu’il l’étouffe dans l’oeuf. Et qu’il fasse son mea culpa. Dans le secret de son cœur. Les individus qui distillent cette rumeur pour préparer l’opinion semblent n’être qu’un porte-voix. Ils ne nous intéressent pas.

Qui aime bien, châtie bien, quoiqu’ avec bienveillance

La transition est notre chose. Nous ne sommes pas neutres car nous avons un biais qui lui est favorable. C’est pourquoi beaucoup d’ entre nous avons choisi de ne tirer la sonnette d’alarme que sur des situations dont les conséquences peuvent être d’une certaine importance pour tous. Critiquer la transition à tout- va serait faire le jeu de ceux qui ont mérité que nous leur retirions le pouvoir du peuple à un certain moment de notre histoire et qui se réorganisent frénétiquement pour leur come back. C’est de bonne guerre. À nous de les en empêcher démocratiquement en faisant les bonnes alliances et en réorganisant notre discours pour que l’esprit de l’ insurrection prévale afin que leur impopularité soit entérinée avec les élections qu’ils ne pourront plus manipuler avec leur télécommande de la fraude. De quoi déjà leur donner la sueur froide, eux qui n’ont jamais gagné aucune élection de façon honnête dans ce pays. C’était bien fait pour eux. Disons- le sans « rougir ».

Mais nous sommes trop conscients du fait que la coalition pour les droits civils aux États-Unis s’est effondrée au moment où les groupes coalisés ont manqué de sagesse en se mangeant le nez, ce qui a opéré une reconquête du terrain par l’ Extrême Droite américaine, the American New Right. Fort donc de cela, nous nous devons de mettre la mesure dans notre appréciation des choses sans que cela ne ressemble à un chèque en blanc à eux signé.

On me dira que je fais mauvaise querelle à la Transition car nous n’avons aucune preuve qu’elle caresse l’idée d’une quelconque prolongation. N’oublions pas que pour Lao Tseu, l’un des plus grands stratèges de l’art de faire la guerre, la victoire réside dans la diversion et dans la surprise de l’ennemi. N’attendons pas qu’on nous divertisse pour mieux nous surprendre. Ce Qui est dit est dit : La transition prend fin le 17 novembre 2015. Afin que l’on puisse passer à autre chose. Attention donc aux démons de la prolongation de notre transition chèrement négociée.

Touorizou Hervé Somé, MBA, Ph. D.
Sociologie de l’Éducation/Éducation Internationale Comparée
Maître de Conférences (Associate Professor)
Ripon College, Wisconsin
États- Unis
burkindi@gmail.com

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Vos commentaires

  • Le 23 mai 2015 à 20:48, par Etienne Arthur Kafando En réponse à : Novembre 2015, date-butoir de la transition au Burkina : Le bébé qui ne veut pas naître à bonne date naît généralement au forceps

    Nous affirmons que le Peuple ne se laissera pas faire. Nous sommes bien vigilants. Si Zida et sa troupe s’amusent , ils nous aurons sur leur route. Nous savons que le Vieux , lui n’a pas de problème. Mais qui sait ? Puisque sa femme a commencé à jouer la Première Dame. Dieu Seul Sait de quoi une femme est capable ( de meilleur comme de pire).

  • Le 23 mai 2015 à 21:29, par burkinbila En réponse à : Novembre 2015, date-butoir de la transition au Burkina : Le bébé qui ne veut pas naître à bonne date naît généralement au forceps

    Merci d’avoir associé votre voix à ceux qui vous ont précédé pour Non à la prolongation de la transition. Essayez Prochainement d’être plus court et direct. Trop de détails inutiles. Merci et bonne continuation.

  • Le 24 mai 2015 à 04:45 En réponse à : Novembre 2015, date-butoir de la transition au Burkina : Le bébé qui ne veut pas naître à bonne date naît généralement au forceps

    Ce n’est pas parce qu’un écrit est kilométrique qu’il a du poids et qu’il est convainquant, un prof devrait le savoir quand même

  • Le 24 mai 2015 à 07:44, par Bahiya En réponse à : Novembre 2015, date-butoir de la transition au Burkina : Le bébé qui ne veut pas naître à bonne date naît généralement au forceps

    Merci pour cette intervention. faites court vos interventions pour nous permettre de lire vite et de comprendre. Pour moi, je répète ce que disait Norbert ZONGO : "Chaque peuple mérite ses dirigents et chaque dirigent mérite son peuple." Comprendre qui pourra !

  • Le 24 mai 2015 à 10:15, par laguna En réponse à : Novembre 2015, date-butoir de la transition au Burkina : Le bébé qui ne veut pas naître à bonne date naît généralement au forceps

    Pour une fois au moins je suis d ’ accord avec le professeurs. Pas une minute de plus à la transition.Rien ne marche avec Elle.

  • Le 24 mai 2015 à 11:19, par Le republicain En réponse à : Novembre 2015, date-butoir de la transition au Burkina : Le bébé qui ne veut pas naître à bonne date naît généralement au forceps

    Merci Prof ! Mais c’est trop long et le français est trop lourd. Je ne peux lire tout ça. C’est pour dire seulement qu’il ne faut pas prolonger non ?

  • Le 24 mai 2015 à 11:56, par Benaocyn En réponse à : Novembre 2015, date-butoir de la transition au Burkina : Le bébé qui ne veut pas naître à bonne date naît généralement au forceps

    Tout a fait d’accord avec Professeur Some. Pour paraphraser Feu le president Thomas Sankara qui disait "Je suis homme, rien de ce qui est humain ne m’est etranger", je dirais : nous sommes burkinabe et rien de ce qui est burkinabe ne nous est etranger. C’est pour cela que par anticipation, j’ai publie dans bayiri.com et lefaso.net du 27 novembre 2014, un article intitule "Pour un changement qualitatif, nous avons tous besoin d’une cure profonde des mentalités". Parlant de la duree de la transition, je diais ceci : "Notre défi commun jusqu’en novembre 2015, et de loin le plus important pour cette période, c’est de réussir à réaliser l’objectif principal assigné à tous les organes de transition que nous avons mis en place : PREPARER ET ORGANISER DES ELECTIONS JUSTES, LIBRES, TRANSPARENTES ET INCLUSIVES (aucun parti ne doit en etre exclu), afin que les organes de transition passent la main à des organes définitifs et durables. Quels que soient les exploits que les organes de transition auront réalisés pendant la durée de leur mission, ils auront échoué s’ils n’atteignent pas cet objectif principal. Il va de soi que pour réussir leur mission, il leur faut sécuriser l’environnement (sécurité des personnes et des biens) ; assurer aux burkinabè le minimum vital (de l’eau et du pain) ; combattre avec rigueur, sous leur règne, toutes les formes d’injustice, la corruption, les abus de biens publics, les passe-droits, le népotisme, l’incivisme. Poser des bases solides et sécuriser les pièces à conviction pour ce qui est de certains crimes économiques et de sang, afin de permettre aux organes qui seront mis en place en 2015 d’assurer la continuité sans difficulté majeure. Les organes de transition doivent être suffisamment réalistes pour décliner leurs ambitions en tenant compte du temps qui leur est imparti : moins de 12 mois. Il n y aura pas de prolongation ; la culture du ‘lenga’ dans la durée des mandats politiques s’en est allée avec Blaise Compaoré. L’atteinte de ces idéaux n’est pas seulement l’affaire des organes de transition, mais de nous tous et de chacun de nous."

    Merci encore Prof. Some, d’avoir tire la sonnette d’alarme

  • Le 24 mai 2015 à 12:51, par podrbem En réponse à : Novembre 2015, date-butoir de la transition au Burkina : Le bébé qui ne veut pas naître à bonne date naît généralement au forceps

    au regard du tâtonnement de la transition,je suis sûr que si l’insurrection est à reprendre,beaucoup de burkinabé sortiront mais ils ne seront pas en nombre suffisant pour faire partir Blaise.donc moi je suis pour l’écourtement de la transition,pas pour sa prolongation.

  • Le 24 mai 2015 à 17:55, par LePoids En réponse à : Novembre 2015, date-butoir de la transition au Burkina : Le bébé qui ne veut pas naître à bonne date naît généralement au forceps

    N03, vous avez raison mais en partie. L’autre partie, c’est qu’aussi, ce n’est pas parce qu’ un écrit est kilométrique selon votre entendement probablement pour des raisons qui vous torturent en privé, qu’ il n’ a pas de poids non plus. Vous n’ êtes pas plus connaisseur que les journalistes qui ont été formés. Ils ne sont pas si bêtes pour publier des écrits qui n’ ont pas de poids. Vous n’ êtes pas plus connaîsseur que les journalistes. Ils ont eu une formation poussée et ils savent ce qu’ils font. Ils ne sont pas si bêtes pour publier des écrits qui n’ ont pas de poids. Si vous avez lu, énumérez- nous quelques éléments qui font qu’il n’ y a pas de poids. Sinon vous aurez fait la preuve de votre manque d’ objectivité. Sinon, les chiens aboient, la caravane passe. Chacun est libre de donner son opinion dans le format et dans la dimension qu’ il lui plaira d’ adopter. C’est la beauté de la liberté de presse et d’expression en démocratie. Lisez ce que vous pouvez lire et laissez ce que vous ne pouvez pas lire. Est-ce qu’ il y a une longueur imposée dans les articles et autres opinions ? Vous pouvez même zapper tout le texte. C’est ça aussi la démocratie. Ou bien vous avez un problème personnel avec le Prof ? Heureusement que ce n’est pas vous qui attribuez le poids aux écrits. Moi je suis d’ accord avec le professeur. C’est dangereux de vouloir reporter les élections. C’est ce qu’ il a exprimé en utilisant le style qui est le sien. Si vous n’ êtes pas d’ accord, argumentez aussi dans le sens du report. Vous êtes quel genre dedémocrate ? C’est manquer de vision que de s’asseoir pour qu’ un jour on nous l’ impose et en ce moment on ne pourra pas faire grand-chose. Blaise n’avait jamais dit clairement qu’il allait modifier l’ article 37. C’est la rumeur qui faisait le travail. C’est naïf si vous croyez qu’ on ne doit pas prêter attention à la rumeur qui a aussi une fonction en politique.

  • Le 24 mai 2015 à 20:19, par Jeunedame seret En réponse à : Novembre 2015, date-butoir de la transition au Burkina : Le bébé qui ne veut pas naître à bonne date naît généralement au forceps

    Il faut avoir la paresse ou la non-habitude de lire,pour trouver ce texte kilométrique. Essayez un roman, et vous le trouverez illimité. Ce qui est sûr, il est plus court qu’une transition. Il a des points et des paragraphes. Dites à la transition de garder seulement UN POINT ; VIRGULE, en novembre pour un POINT. FINAL en octobre. Et tout est guéri.

  • Le 25 mai 2015 à 08:09, par LeMossi En réponse à : Novembre 2015, date-butoir de la transition au Burkina : Le bébé qui ne veut pas naître à bonne date naît généralement au forceps

    Voilà au moins un intellectuel honnête et constant. Il a les yeux rivés sur l’essentiel. Chapeau bas Dr Somé. Nous attendons de lire le Philosophe résidant en France sur la question.

  • Le 25 mai 2015 à 09:04, par sidpawalimdé En réponse à : Novembre 2015, date-butoir de la transition au Burkina : Le bébé qui ne veut pas naître à bonne date naît généralement au forceps

    « On me dira que je fais mauvaise querelle à la Transition car nous n’avons aucune preuve qu’elle caresse l’idée d’une quelconque prolongation » . Mr ouorizou Hervé Somé, vous ne faites de mauvaises querelles mais de la prévention. L’idée de la prolongation fait son chemin et les acteurs sont entrain de parfaire leurs stratégies. Les acteurs sont à identifier parmi ceux qui sontà recenser dans votre expression : « « Vouloir prolonger notre transition pourrait donner cette fâcheuse impression que le but inavoué de nombre d’acteurs dans la Transition est de se servir, pas pour servir le plus grand bien ». . Mr ouorizou Hervé Somé, prenez l’exemple sur le CNT. Il est composé d’1/3 de politiciens, d’1/3 des forces défenses et de sécurité et 1/3 des acteurs de la société civile ; lesquelles des trois composantes à intérêt à un retour à la situation normale ? Aucune puisque tous les membres du CNT sont exclus des compétitions à venir. Les manœuvrier pour une prolongation ne pourrait venir de ces chefs de Partis qui ont accepté en connaissance de causes de siéger et avec eux les délégués des autres partis qui se sentent piéger pour exclus des primaires au niveau de leurs organisations politiques. Aussi à défaut d’avoir pu se taller la part du lion dans la fixation de leurs émoluments, veulent-ils tirer avantages pendant longtemps. Le même esprit prévaut au niveau des membres des gouvernements où l’idée de mission messianique se découvre chez certains, d’où leur engagement de populistes. Ils coalisent avec les membres du CNT partisans d’un Burkina du Boire et du manger car Dieu seul sait si ces gents là avaient un engagement ou une idéologie pour un Burkina de justice, de paix ou de joie.

  • Le 25 mai 2015 à 15:29, par Aly Teyéni MANA En réponse à : Novembre 2015, date-butoir de la transition au Burkina : Le bébé qui ne veut pas naître à bonne date naît généralement au forceps

    Salut mon frère, rien à ajouter. En effet, nous devons rester très très vigilants. Plus les échéances approchent plus la tension va monter et il faudra déjouer tous les coups bas pour ne pas donner d’arguments à qui qu’il soit. Il est impératif que le futur président s’installe à Kosyam, en novembre 2015, pour le Faso Nouveau.
    Ai-je besoin de te dire merci, tu as toujours été et tu resteras un combattant pour la démocratie, la liberté d’expression et la prospérité de ton Faso, NOTRE FASO.
    Salut militant à toi. Ensemble, nous changerons le Burkina, pour le bonheur de tous les Burkinabè.
    Aly Teyéni MANA.

  • Le 25 mai 2015 à 17:40, par juste une question en passant En réponse à : Novembre 2015, date-butoir de la transition au Burkina : Le bébé qui ne veut pas naître à bonne date naît généralement au forceps

    Quelqu’un aurait il des nouvelles de nos foulosophes griots j’ai nommé djibo et nyamsi ?
    Article à publier sur tous les sites d’information afin de parier à d’éventuels projets funestes en gestation dans les esprits tordus de ceux qui ont vu dans la transition l’occasion dorée de se servir et non d’aller servir la cause commune...
    Vivement la fin de cette transition on commence à étouffer grave ici !!

  • Le 26 mai 2015 à 09:11, par Inoussa En réponse à : Novembre 2015, date-butoir de la transition au Burkina : Le bébé qui ne veut pas naître à bonne date naît généralement au forceps

    Qui vous a dit que la transition va être prolongée ? Qui ? Chacun y av des analyses pour aiguillonner les gens vers des contrées... Il a été dit et répété que la transition respectera ses échéances. Dernièrement, devant les représentants du corps diplomatique accrédité au Burkina, M’ba Micèle l’a redit. Le représentant du système des NU et celui des ambassadeurs ont dit à cette occasion que l’inclusion se fera sur la base de la loi actuelle.
    Arrêtons avec ce jeu qui consiste à entrer dans l’esprit des autres pour lire leurs pensés.

  • Le 26 mai 2015 à 12:18, par KIRIKOU En réponse à : Novembre 2015, date-butoir de la transition au Burkina : Le bébé qui ne veut pas naître à bonne date naît généralement au forceps

    QUE LES APPRENTIS SORCIERS QUI ESPÈRENT SOUPER PLUS DE 12 MOIS SOUS LE COUVERT D’ORGANISATIONS DE LA SOCIÉTÉ CIVILE INFÉODÉS SE LE TIENNENT POUR DIT :

    - La Transition finira belle et bien comme prevu à bonne date, octobre, sinon nous foutrons tout le monde dehors.

    - Que Kafando, Cherif, Zida, Barry, Hervé Kam sachent que si la Transition se prolonge par leur faute, par des calculs malsains, nous préférerons que les futures élections soient organisées par une junte militaire, qui les mettra au préalable en "sécurité".

    - Ce pays appartient à tous, et il ne faut pas creer le lit d’une future guerre civile en décidant à la place des 17 millions de burkinabé. Blaise a été chassé parce qu’il voulait le mandat de trop. Le peuple a tranché. Si maintenant, des illégitimes usurpateurs pensent faire un DEMI MANDAT CADEAU, nous sauront quoi faire.

    TONTON KAFANDO, NE LES LAISSE PAS TE FAIRE SORTIR PAR LA PETITE PORTE PAR BOULIMIE. TU AS EU UNE PETITE IMPRESSION DE CE QUE LE PEUPLE PENSE DE L’ATTELAGE DEPUIS LA (FAUSSE) PUBLICATION DE BIENS...

    A BON ENTENDEUR, SALUT...

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