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Burkina Faso : Ceux qui se sont opposés au projet de révision de l’article 37 de la Constitution ont un devoir moral de soutenir inéluctablement la Transition.

Publié le samedi 25 avril 2015 à 12h37min

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Burkina Faso : Ceux qui se sont opposés au projet de révision de l’article 37 de la Constitution ont un devoir moral de soutenir inéluctablement la Transition.

L’insurrection populaire des 30 et 31 Octobre 2014 a contraint l’ancien Président Blaise Compaoré et ses acolytes à quitter le pouvoir après y avoir séjourné pendant 27 ans. Leur volonté excessivement poussée à modifier la constitution pour rallonger leur règne a été donc un projet d’autodestruction réussi. Le bien en cela est qu’ils ont créé un terrain fertile qui a confirmé que le peuple est toujours souverain en démocratie.

Le « petit » peuple burkinabè a saisi l’occasion pour exprimer son intégrité, son attachement aux valeurs cardinales de la démocratie. Le peuple a révélé merveilleusement à ceux qui voulaient abuser de sa docilité que sa soumission n’est pas un signe d’immaturité indéfiniment exploitable.

Que le chemin parcouru fut long. Ceux qui ont rendu possible cette route qui a conduit à la révolution populaire ont tous été des Héros. L’Eglise Catholique y a joué un rôle précurseur en avisant très tôt qu’une tentative de modification pourrait menacer la paix sociale. Les partis de l’Opposition à travers le CFOB, ont relevé un défi historique en faisant, pour l’une des rares fois, preuve d’une cohésion nationale pour neutraliser le danger du moment. Leur non était ferme et maintenu. L’opinion internationale, dont surtout les Etats-Unis, conformément à leurs principes démocratiques et à visage découvert, ont dénoncé ce projet de révision de l’article 37 qui visait à servir des intérêts personnels. Des organes de la société civile, des individus, de l’intérieur comme de l’extérieur du pays, ont mortellement risqué leur vie pour marquer leur refus aux calculs de l’ancien régime déchu. Les femmes ont historiquement crié leur ras-le-bol par leur « sortie-spatules » dans les rues de Ouagadougou.

Il découle de ce regard rétrospectif que le vrai peuple était du côté de ceux qui ne voulaient pas que Blaise s’éternise au pouvoir. L’insurrection est ainsi vue comme la victoire de toutes ces volontés réunies. Alors, les 30 et 31 octobre symbolisent à jamais la volonté d’un peuple à rompre avec son passé peu reluisant, pour se frayer un nouveau chemin qui le conduira vers un horizon fécond, la voie de l’espoir pour tous.

Ceux à qui le pays a confié le mandat de guider ce chantier de la refondation sont le Gouvernement et le Comité National de Transition. Pris parmi leurs compatriotes, les différents membres de ces organes ont la lourde charge de renoncer à être des serviteurs ordinaires : ils sont appelés à être des artisans refondateurs dans la justice et la vérité. Reconnaissons qu’ils ont même une mission terrible au regard du contexte difficile qu’ils doivent affronter. Un peu comme à l’image du prophète Jérémie, ils ont été installés sur le Burkina « pour arracher et abattre, pour ruiner et détruire afin de rebâtir et de replanter ». (Jr 1, 10).

Peuvent-ils réussir cette mission sans le soutien des artisans de l’insurrection populaire ? Bien sûr que non. De toute part, aucun effort ne devrait être épargné pour aider les organes de la Transition à réussir. Nous devrions toujours faire preuve d’engagement patriotique pour les accompagner à faire jaillir un Burkina sur les valeurs républicaines. Mettons à la disposition de la Transition, nos intelligences pour la rendre plus riche et mieux éclairée ; soutenons-la par nos suggestions et nos critiques constructives pour lui minimiser les risques d’égarement, soyons par moment indulgents pour leur redonner confiance et réconforter les pas. Ceci serait un devoir moral pour tous ceux qui ont rendu possible le départ imprévu de Blaise.

Si la Transition échoue, l’insurrection populaire n’aurait servi à rien. Nos risques auraient été inutiles donc sans contenu. Surtout, les martyrs des 30 et 31 octobre seraient tombés gratuitement. Alors, main dans la main, répondons toujours activement favorable à toute initiative visant à aider la Transition à féconder un Burkina nouveau, un Burkina porteur d’espoir pour tous, et séduisant en valeurs pour le reste du monde.

Quand une danse familiale se déroule dans un plat, chaque fils et fille est appelé à y mettre son pied. Pour un Burkina libéré et réellement libre, puisse Dieu donner les moyens à la Transition de faire de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014, la source d’un renouveau démocratique. Ainsi, un Burkina, terre de rêve pourrait être non seulement un cadre d’épanouissement pour les générations présentes et un riche héritage pour celles à venir.

Sibiri Nestor SAMNE
Communicateur
Email : sasimastor@hotmail.com

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