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L’océan politique de la Transition : la démocratie plurielle en image

Publié le vendredi 23 janvier 2015 à 13h42min

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L’océan politique de la Transition : la démocratie plurielle en image

Dans la Transition politique en cours, beaucoup d’interrogations ont été posées par moments, sur la pertinence ou la légitimité de certaines revendications qui s’amplifient quelques fois pour prendre la forme de mouvements sociaux. Ces mouvements se sont révélés être détenteurs de véritables pouvoirs, allant jusqu’à disputer aux autorités politiques, leurs pouvoirs et leurs choix.

A ce titre, ces mouvements ont remporté deux victoires majeures en aboutissant au débarquement par vagues successives, de deux membres du Gouvernement Zida 1, au point de susciter aujourd’hui la question légitime de savoir si l’on est en présence d’un Gouvernement Zida 1, 2, ou 3. Que peut-on retenir de la légalité ou légitimité de tels mouvements dans un régime démocratique, soit-il de la Transition ? Sont-ils normaux ou anormaux ? Pour répondre à ces questions, nous voudront renvoyer le lecteur à une métaphore ou l’image d’une mer agitée en zone tropicale.

Il est important de s’accommoder d’une réalité objective. Une transition qui se veut démocratique, ne peut se passer exactement avec la douceur caractéristique d’un tranquille verre d’eau ! La politique est un domaine qui a pour quintessence, le pouvoir. Et le pouvoir, au cœur d’énormes enjeux et interactions, est comme un corps gazeux. Il est compressible, expansible, extensible, souple, des choses dont le citoyen a conscience.

Notre Transition politique et démocratique peut être comparée aussi à un vaste océan, animé par des vagues, qui ont connu leur pic (paroxysme) les 30 et 31 octobre 2014. Après ces vagues exceptionnelles, l’océan va demeurer avec de petites ondulations, ou des marées de faibles amplitudes… Ces petites agitations ne sauraient manquer dans l’océan, sous les latitudes tropicales (démocratie plurielle). Si ces vagues manquent, c’est que l’océan est gelé et fait ne se rencontre qu’en haute latitude, notamment au niveau du pôle glacier de la Terre. Cela présente plutôt l’image d’un régime autoritaire.

Dans un océan politique tropical comme le notre, nourri naturellement de vagues, pour pratiquer la navigation, il faut tout d’abord aimer l’eau, ensuite, être aguerri, compétent et tenace dans la conduite des objectifs fixés. Avec tous ces attributs, le skieur nautique peut se retrouver sur des vagues de mer, hautes de 15 mètres, sans sourciller, ni céder à la panique ! Au contraire, ce spectacle, riche en émotion, beau dans les prises de vue (photos), cadre avec ses prévisions. Certes, par moments, de fortes vagues le fouettent, le déstabilisent un peu et provoquent son trébuchement. Ce trébuchement n’est nullement perçu par ce passionné et professionnel du sport nautique, comme un échec. C’est au contraire une partie de son jeu, une véritable partie de plaisir ; c’est pourquoi, avec joie, il se redresse, reprend sa navigation, allant de vagues en vagues, convaincu que toutes les vagues ne peuvent être franchies sans peine.

Par conséquent, plutôt que de s’enfoncer, tête baissée dans certaines vagues redoutables, notre skieur habile, choisit à temps, de passer entre certains creux moins hostiles ou moins difficiles… Ce skieur nautique, n’est nul autre, c’est l’Homme politique, l’Homme d’Etat, c’est le citoyen détenant une parcelle significative de l’autorité de l’Etat dans cette période transitoire. L’océan avec les courants marins et toute sa faune, c’est la vie publique, l’arène politique, la scène sociopolitique ; et les marées ou diverses ondulations marines, ce sont les revendications sociopolitiques, les mouvements d’humeurs, plus largement appelés mouvements sociaux… Nos autorités devront s’y adapter par l’écoute proactive, l’observation rigoureuse de l’esprit et de la lettre de la charte de la Transition, de la Constitution et d’autres textes, par des mesures diligentes, sinon fortes et audacieuses, l’anticipation par la planification et la simulation. Cette réactivité positive, est à l’image de notre passionné skieur nautique qui trébuche certes, mais ne chute pas définitivement...

Ouagadougou, le 23 janvier 2015.

Idrissa DIARRA
Géographe, politologue.
Membre-fondateur du Mouvement de la
Génération Consciente du Faso (MGC/F).
Mobile : (+226) 66 95 04 90
Courriel : diarra.idrissa@rocketmail.com

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