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Lettre ouverte à Madame la Présidente du Conseil Supérieur de la Communication : "Prenez votre responsabilité et évitez nous le syndrome ivoirien"

Publié le jeudi 18 décembre 2014 à 13h37min

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Lettre ouverte à Madame la Présidente du Conseil Supérieur de la Communication :

Cher Présidente,
Le peuple burkinabé a vaincu avec héroïsme il y a quelques jours par un soulèvement populaire le régime dictatorial de Compaoré. Cette victoire marque un nouveau départ pour toutes les composantes de notre société en cela que cette insurrection redonne un grand espoir à tous pour un Burkina meilleur. Des reformes sont attendues de tous certes mais avant tout cela l’important c’est la préservation de l’unité nationale et surtout de la cohésion sociale.

Un mois après le début de l’ère d’après Compaoré, la vie a bien repris son cours et les burkinabè tournent petit à petit la page Compaoré. Ainsi le déluge programmé et promis par certains oiseaux de mauvais augure n’a pas eu lieu. Contrairement à cette prévision machiavélique, le processus de transition est bien en marche et des élections que nous espérons transparentes et libres auront lieu en novembre 2015.

Cependant je constate depuis quelques jours que les mêmes oiseaux de mauvais augure refont surface peu à peu. Ils ont certes changé de fusil d’épaule mais l’objectif principal de mettre le pays à feu et à sang après le régime Compaoré demeure. Cette fois ci ils se comportent comme des éléments du peuple ayant participé à la lutte pour avoir la confiance des populations. Ensuite ils se mettent à créer des faux profils dans les réseaux sociaux tels « facebook » pour attaquer des partis politiques et mettre en avant les différences ethniques, religieuses et toutes sortes de diffamations sur les leaders de ces partis. Les principaux partis touchés par ce phénomène sont deux principales forces politiques du pays que sont le Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP) et l’Union pour le Progrès et le Changement (UPC).

La tactique consiste à diviser le peuple en publiant des post pour dénigrer simplement ou par l’appartenance l’ethnique des dirigeants du MPP et aussi en revenant sur le groupe ethnique du président de l’UPC. Tout cela concourt à une seule chose, provoquer le malaise et le mal être au sein des populations burkinabè pour déclencher par la suite une guerre fratricide entre les burkinabè probablement au cours des élections à venir et donner raison à leur affirmation initiale qui disait que « seul Compaoré peut garantir la stabilité du pays ».
Si rien n’est fait pour arrêter cette propagation de la haine sur les réseaux sociaux et dans les écrits parus dans certains journaux de la place, ce pays va courir vers sa perte.

Ce que je demande c’est juste que vous puissiez prendre des mesures pour contraindre les initiateurs des principaux groupes de débat sur la toile concernant le pays comme « mouvement blaise Compaoré doit partir au Burkina », « Ouahigouya 24 », « débat politique », « M37 mouvement contre la modification de l’article 37 » etc. à réguler le débat et supprimer tout post à caractère diffamatoire et provocateur de haine ethnique et religieuse et si possible créer en votre sein une unité chargée de vérifier le fonctionnement du débat sur la toile et au besoin sanctionner les faussaires récidivistes. Je vous demande donc de prendre votre responsabilité et nous éviter le syndrome ivoirien de l’ivoirité qui ne pourra que nous conduire vers la ruine et l’abime.
Merci pour toute attention que vous porterez à cette correspondance ! »

Mamadou BAARY allias Mamadou Sagesse Barry (sur facebook)
Etudiant à l’université de Koudougou
bmamadou@hotmail.fr

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