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« Au nom de tous les martyrs, nous avons le devoir de suivre cette transition », Ma-Arouf NEBIE, Professeur certifié des Lycées et Collèges

Publié le lundi 15 décembre 2014 à 22h52min

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« Au nom de tous les martyrs,  nous avons le devoir de suivre cette transition », Ma-Arouf NEBIE, Professeur certifié des Lycées et Collèges

Les 30 et 31 octobre 2014, dates consacrant le départ du Président Blaise Compaoré du pouvoir suite à une insurrection populaire et démocratique, seront à jamais inscrites en lettres capitales sur les pages de l’histoire du pays des hommes intègres. Ces deux derniers jours du mois d’octobre 2014, le peuple burkinabè, après le 03 Janvier 1966, a encore pris ses responsabilités face à l’histoire.

Face à un régime qui, malgré les 27 années de règne, continuait à travailler avec la complicité de ses alliés pour maintenir au pouvoir leur « Naaba » qui n’est d’autre que le super Blaise COMPAORE que ses sympathisants trouvent indispensable pour la Paix et la stabilité du pays et de la sous-région, le peuple bien éclairé du Burkina FASO, en particulier sa jeunesse, a su se mobiliser et s’engager pour se faire respecter et faire respecter les textes nationaux et internationaux en vigueur.
Ainsi, après avoir fait montre d’un sens très élevé de patriotisme et de responsabilité en participant massivement, et de manière disciplinée, aux nombreuses marches-meetings organisées par les partis du Chef de File de l’Opposition politique au Burkina Faso (CFOP-BF), avec la participation de certaines Organisations de la Société Civile (OSC), pour s’opposer au processus de modification de l’article 37 de la Constitution, la jeunesse burkinabè a été obligée, à partir du 30 Octobre, de passer à la vitesse supérieure en se mobilisant devant l’Assemblée nationale pour barrer la route à ce projet en s’exposant au gaz lacrymogène, aux balles de fusils et bien d’autres mesures répressives des Forces de défense et de sécurité mobilisées à cet effet.

A partir de cet instant, la jeunesse a pris le devant des choses, imposant donc sa ligne de conduite aux leaders de l’opposition et des OSC.
En effet, après leur déclaration officielle suite aux évènements de la matinée du 30 octobre, l’opposition a pratiquement été obligée de revenir à la charge sous la pression des jeunes présents au siège du chef de file de l’opposition, pour demander la démission de Blaise Compaoré. Aussi, après la déclaration du Président Compaoré dans la nuit du 30 octobre, annulant le projet de loi avec en bonus la dissolution du Gouvernement, les jeunes se sont spontanément mobilisés le lendemain à la Place de la nation, rebaptisée Place de la révolution, avant même le mot d’ordre de l’opposition politique qui, à mon avis, était obligée de rejoindre le peuple qui avait pris l’initiative d’aller au siège de l’Etat-major général des Armées pour demander à l’Armée qui, la veille, s’est montrée républicaine en ne tirant pas sur ses frères, de prendre ses responsabilités en demandant au président de quitter le pouvoir.
Il y a donc lieu de reconnaître le rôle de cette jeunesse dans cette révolution populaire et démocratique. Mais aussi et surtout que la jeunesse elle-même prenne enfin conscience du rôle qui est le sien dans se nouveau départ de la démocratie burkinabè.

Fort de ce constat, il convient donc que la jeunesse qui s’est engagée et a payé le prix fort de cet engagement par des pertes en vies humaines et de nombreux blessés, et, par la même occasion, donné une leçon de démocratie à tous les jeunes de tous les pays africains où il y’a des velléités de modification des textes fondamentaux dans le seul but de maintenir un homme ou un régime au pouvoir, que cette jeunesse, applaudie en Afrique et partout dans le monde par de grands hommes et femmes épris de paix et de justice, prenne conscience que le départ du « Blaiso » n’est pas une fin en soi. Il est sans doute une grande victoire d’étape, mais il ne doit pas nous faire dormir sur nos lauriers. Il est impératif qu’au-delà des clivages politiques et idéologiques, nous restons mobilisés tous ensemble pour participer au deuxième round qui, à mon humble avis, n’est pas moins important que le premier.
Il est temps de montrer que derrière le courage qui nous a permis d’affronter les réalités et de prendre nos responsabilités ces derniers jours, il y a un grand espoir pour un lendemain meilleur.

Il est temps d’attirer l’attention de tous ceux qui auront la responsabilité de gérer la transition et de tous ceux qui auront, les années à venir, la gestion du pouvoir public, sur nos aspirations les plus profondes.
Il est surtout temps de participer efficacement, par des propositions concrètes, à toutes les reformes qui seront entreprises pour une meilleure prise en compte de la jeunesse à tous les niveaux.

Camarades jeunes, il nous plaît souvent de rappeler, à tout bout de champ, que nous sommes la frange majoritaire de la population de notre pays. Il est donc impératif que nous prenons la juste mesure de la responsabilité qui nous incombe à ce tournant décisif de l’histoire de notre très chère patrie et agir pour impacter dans notre intérêt. Il faut donc que nous contribuons à la réécriture des textes fondamentaux afin de refonder notre démocratie et aussi pour créer un nouveau modèle de développement adapté au contexte socioculturel burkinabè.

Pour y arriver, nous devons rester mobilisés à travers les différentes organisations de jeunes à tous les niveaux (politiques, OSC...) et confronter nos idées car du choc des idées nait la lumière dit-on ; passer au peigne fin les anciens textes pour déceler les insuffisances ; faire ressortir nos besoins réels et les classer par ordre de priorité et, enfin, sur la base de ce travail préalable, formuler et proposer de nouveaux textes.
Chers amis, au nom de tous les martyrs tombés sur le champ de bataille pour plus de démocratie, d’égalité, de justice et pour une amélioration des conditions de vie et de travail, nous avons le devoir de contribuer, d’accompagner et de suivre cette transition pour qu’ensemble, nous posons les bases d’une démocratie véritable afin que plus jamais rien ni personne ne se substitue au peuple. Nous devons donc à présent lire, réfléchir, concevoir, proposer et œuvrer pour faire évoluer positivement les choses.

Jeunesse responsable du Burkina FASO, nous avons enfin l’occasion d’écrire les nouvelles pages de l’histoire de notre très cher pays. Ne ratons donc pas l’occasion.
Je termine en paraphrasant l’éminent Amadou Seydou Traoré, homme de sagesse et de conviction de la province Africaine du Mali, pour vous dire ceci : la victoire finale est à notre portée. Elle aura valeur d’exemple pour nos frères Africains qui souffrent des mêmes dérives. Gagnons-la pour le Burkina FASO et pour l’AFRIQUE, dans la cohésion la plus totale, en toute fraternité, dans la paix, dans le respect de nos valeurs culturelles et dans la démocratie.
UN PEUPLE, UN BUT, UNE FOI !
VIVE LE BURKINA FASO !

Tous Unis, Agissons pour Impacter

Ma-Arouf NEBIE
Professeur certifié des Lycées et Collèges
Membre du Réseau des Jeunes Leaders Politique de l’Afrique de l’Ouest (RJPAO)

NB : la titraille est de la rédaction

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Vos commentaires

  • Le 16 décembre 2014 à 00:53, par jonassan En réponse à : « Au nom de tous les martyrs, nous avons le devoir de suivre cette transition », Ma-Arouf NEBIE, Professeur certifié des Lycées et Collèges

    J’admire votre sens de responsabilité et abonde dans le sens que vous avez si admirablement et si simplement décrit. Et puis votre identité cla"irement déclinée au-delà de votre photo corobore votre responsabilité au-delà de ces prêteurs-rigolos qui terminent leur écrit par "professeur certifié de ..." sans qu’on ne connaissent de qui il s’agit.
    Deux mois déjà se sont découlés et la jeunesse se plait à applaudir des discours sans rien poser comme acte de plus.
    Qui et comment valider la révolution d’octobre ? C’est la question fondamentale posée aux burkinabé et à sa jeunesse. Si nous fuyons cette question notre histoire se terminera comme elle a été écrite : en une nuit. Je résume donc ce que vous nous avez relancé :
    1. Faire en sorte que maintenant et surtout dès 2015 qu’un autre Blaise Compaoré même s’il venait ne nous ramène plus à l’ère de la pierre taillée. IL FAUT LIRE, ECRIRE ET CONCEVOIR ET BALISER. Si on compte pareusseusement sur ce GOUVERNEMENT et/ou ce CNT la déception sera à la hauteur de l’insouciance.
    2. Appliquer le Concept conçu à la transition pour lancer la machine de correction des dérives de ces 27 années de plomb.
    La mise en place d’une armée républicaine et la garantie de la bonne gouvernance ne sont pas négociables alors même que nous assistons plutôt à des actes d’apparat et au camouflage-dérobades des requêtes vigilantes d’un peuple qui après tant d’années de tromperies sait désormais ce qu’il veut.
    VIGILANCE ET TRAVAIL

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