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Je me rends disponible, pour servir ma Patrie, dans le cadre de la transition politique (1)

Publié le vendredi 7 novembre 2014 à 16h36min

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Je me rends disponible, pour servir ma Patrie, dans le cadre de la transition politique (1)

Les Grecs disaient dans l’Antiquité ceci : un homme ne se mêlant pas de politique, mérite de passer, non pour un citoyen paisible, mais pour un citoyen inutile ! C’est un véritable sujet de débat, qui a sa part de vérité et aussi ses faiblesses ! D’autres pensées peuvent alimenter aussi ce sujet. Certains courants de pensée disent qu’ « il y a du (de la) politique partout… » et d’autres soutiennent que « tout peut devenir politique… ».

Dans ces conditions, face au vide créé désormais sur la scène politique, peut-on rester indifférent, cloîtré chez soi en tant que simple observateur, et abandonner l’espace public, sous le contrôle des autres citoyens ? Dire maintenant, « advienne que pourra », puis après, se remettre à crier sur tous les toits, en tant que moralistes, donneurs de leçons, contestataires ? Non ! Il est plutôt de notre devoir, de participer sur le terrain, à la chose politique, qui est un patrimoine national, influant toute la vie nationale ! (Alain BADIOU, Abrégé de métapolitique).

1. Le rôle de la jeunesse

La jeunesse ne devrait pas rester à l’arrière garde, parce qu’elle a fait preuve de courage, jusqu’à la victoire, les 30 et 31 octobre 2014 ! Le Pr Touorizou Hervé SOME disait dans un récent article, qu’un jeune ou un enfant (de faciès), qui prend son courage à deux mains, pour affronter les armes et les balles qui risquent pourtant de la mettre à mort, cesse du même coup d’être un jeune. C’est un adulte en ce moment ! (A lire au lien http://www.lefaso.net/spip.php?article61592 ).

Il est donc de bon ton, que LA JEUNESSE s’organise au sein des OSC (Organisations de la société civile) et des partis politiques, et y adhèrent massivement pour ceux qui sont encore en retrait, pour influencer positivement notre démocratie, pour la construire et la reconstruire selon sa vision, en plaçant en son centre, l’équité, l’égalité, la justice, l’éthique et la morale politiques, bref, LA VERTU. Une telle dynamique pourrait être impulsée par le concept suivant : A CHACUNE ET CHACUN SON OSC ET SON PARTI POLITIQUE !

Que notre jeunesse imprime son respect, en cessant de se contenter des promesses ! Au contraire, il lui appartient à elle jeunesse consciente, de faire des promesses, parce qu’elle a montré qu’elle détient le Pouvoir. Et quand on détient le pouvoir, on est à mesure aussi de faire des promesses !

Que notre jeunesse se choisisse sans coup férir, des représentants dignes, qui ne tremblent pas devant quelques « billets de banque » ou des promesses de postes individuels pour faire entendre sa voie pour l’intérêt général !

2. Des valeurs nobles en Politique, dans une République démocratique

Quand dans un pays, il y a L’EQUITÉ, L’EGALITÉ, la JUSTICE et une répression rigoureuse CONTRE LA CORRUPTION, cette condition constitue à elle seule, UNE RICHESSE INCOMMENSURABLE, utile non seulement, pour notre génération présente, mais aussi, pour les générations à venir ! C’est nettement plus que de petits avantages individuels.

C’est en effet, grâce à cette égalité des citoyens, que les Etats-Unis d’Amérique doivent leur démocratie, et aussi en partie, leur puissance, parce que les potentialités de chaque citoyen, sont exprimées ouvertement (Lire, Alexis de TOCQUEVILLE, De la démocratie en Amérique). Pour ceux qui suivent l’actualité politique américaine, ils constateront que lors des débats pour la présidentielle, les candidats ont droit aux mêmes types de sièges que les citoyens ordinaires, présents en salle. C’est juste ici, une illustration, s’insérant dans leurs cultures propres, que je ne dit pas d’imiter nécessairement (…).

Sans cette ouverture et cette égalité que les médias en ligne (ou sur papier) accordent à chaque citoyen, moi qui écris ces lignes, vais-je quitter où, pour pouvoir m’adresser à vous lecteurs ? Avec l’équité et l’égalité garanties de fait par des « Institutions fortes » et des lois rigoureuses, les membres d’une nation, ne peuvent que gagner en confiance et en espoir pour l’avenir. Ils savent qu’en luttant, un individu quelconque ne va pas venir froidement voler leurs avancées, juste quand ils se trouveront au bord du succès. Avec l’équité et l’égalité garanties de fait, les citoyens restent convaincus que leurs efforts vont payer ; par conséquent, ils seront amenés à faire des efforts, des efforts, et des efforts, parce que les résultats positifs sont palpables !

Nous avons abattu un gros travail, mais si l’on n’y prend garde, si nous mettons en retrait nos compétences, l’espace public politique, devenu « vacant », risque d’aspirer comme par un appel d’air, à nouveau, toutes sortes de moralités. Roch Marc Christian KABORE ne disait-il pas lors de l’Assemblée constitutive de son parti en janvier dernier, qu’ « un chat, est un chat » ! Pour en rajouter, une pensée populaire dit que « quelle que soit la durée d’un bois dans l’eau, il ne devient jamais un caïman ! » Si un tri conséquent n’est pas fait pendant cette période de transition avec des textes clairs, et des acteurs probes, nous risquons de retomber dans un cycle de recommencement perpétuel et dans l’immobilisme, alors que le monde autour de nous, avance à grand pas ! Il faut donc que notre pays suive la marche du monde. J’ai foi que l’homme sage, vieux ou jeune, sait s’adapter, et même changer s’il le faut. Mais combien sommes-nous à être sage, face au pouvoir ? Il y a des personnes qui ne peuvent pas changer ! Autrement, ce qui est arrivé, n’arriverait pas (…). Loin de vouloir engager un conflit de génération, il convient de rappeler cependant, la nécessité d’une implication forte de la jeunesse, dans les instances de décisions politiques désormais. Cet état de fait, ne pourrait être facilité, que s’il est envisagé de façon volontariste par nos aînés leaders.

C’est le moment de certains aînés qui est arrivé pour faire leurs preuves, dans l’exercice du pouvoir d’Etat, comme le dit une parole populaire, mais nous jeune, nous sommes dans l’impératif de les accompagner, non en étant des observateurs, mais étant dans l’action, avec des responsabilités non marginales, mais des responsabilités toutes aussi importantes (…).

3. Les mauvais exemples de leaders politiques à éviter !

Certains acteurs de la scène politiques se sont rendus gravement responsables dans la crise qui vient de secouer notre beau pays, sinon scélérats ! Pour la mémoire même de ceux qui sont tombés sous les balles, il n’y a pas mieux, que le retrait de ces personnes prises individuellement (non leurs formations politiques). Elles doivent se mettre à l’écart vis-à-vis de l’organe de transition. Si elles ne le font pas d’elles-mêmes, on devrait les y obliger ! Pour ce faire, des pétitions du peuple, ou d’une partie du peuple, s’offrent comme instruments efficaces « indépassables » (…).

Je ne suis point pour l’exclusion, mais il faut que chacun assume ses responsabilités dans la vie ! Quand on joue et que l’on perd, il faut accepter que les autres aussi puissent jouer un peu. C’est une règle « indépassable » de la démocratie ! La politique là, ce n’est pas forcé, dirait l’autre, dans un langage familier ! Quand on n’arrive pas à rendre heureux ces concitoyens pour qui on dit se battre, il devient plus sage, de se rétracter et de se consacrer au moins à sa famille, qu’on évitera d’exposer. Cela donne à l’intéressé en question, le mérite de favoriser l’alternance dans sa propre formation politique.

En effet, sans une REELLE MORALISATION de la VIE POLITIQUE et même DE NOTRE DROIT POLITIQUE, notamment par la prise en compte de la dimension « respect de la parole donnée », notre démocratie sera toujours émaillée de scènes semblables aux vendettas qui se traduiront par l’incendie des domiciles d’adversaires et la destruction de leurs biens divers et même, des biens publics, qu’on assimilera à ces adversaires.

Plutôt donc que d’en arriver là, ce qui ne nous honore pas toujours en ce siècle, il vaut mieux anticiper, en disant la vérité (les gwê ! en langue dioula), au besoin crument, quand il y a des comportements d’une certaine bassesse, notamment le déni de soi-même ses propres dires, sans raison valable aucune !

4. Une proposition pour la transition politique en cours

Pour une première proposition modeste a priori, si on me l’autorise, il est souhaitable que L’ORGANE DE TRANSITION prévu, soit accompagné d’un DEUXIEME ORGANE qui servira d’organe de vieille ou D’OBSERVATOIRE. Cet organe de veille pourra ainsi accueillir en sein comme membres, les organisations coutumières, religieuses et même d’autres organisations de la société civile (OSC), comme le Balai citoyen, qui affirme selon certaines sources, qu’il ne participera pas à l’organe de transition chargé d’assurer la gestion du pouvoir politique. Cet Observatoire sera comme un bâton de pèlerin ayant pour rôle, d’attirer l‘organe principal de transition sur les risques de sortir hors de sa ligne directrice. Avec la présence d’un tel organe en renfort, et structuré comme il se doit, même un « diable » pourrait assurer le rôle de Président du Faso par intérim, sans drame aucun !

Pour finir, le « JE » employé dans le présent article est surtout symbolique, sinon didactique. Il parle au nom du citoyen lambda ayant une certaine compétence politique et mieux, il colle plus à la JEUNESSE CONSCIENTE. Aussi, il convient de rappeler que rendre service à autrui, à la nation et par excellence au monde, est un enseignement et une recommandation, hautement divin. Les illustrations à ce titre, sont nombreuses dans les Saintes Ecritures (Bible, et Coran). Martin Luther King a déclaré aux dernières heures de sa vie, alors qu’il recevait des menaces de d’assassinat, le souhait que l’on retienne de lui, non le titre de Prix Nobel de la paix, mais plutôt son engagement pour la cause d’autrui, du faible (…).

Dans les prochains articles prévus dans cette série de publications, un point sera développé sur certains concepts, notamment les concepts d’« AMBITION » et de « PRETENTION » politiques (…).

(A suivre)

Burkina Faso, le jeudi 06 novembre 2014.

Idrissa DIARRA
Géographe politologue
Membre-fondateur du Mouvement de la
Génération Consciente du Faso (MGC/F).
Cel : (+226) 66 95 04 90
Courriel : diarra.idrissa@rocketmail.com

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Vos commentaires

  • Le 7 novembre 2014 à 17:20, par citoyen lamda En réponse à : Je me rends disponible, pour servir ma Patrie, dans le cadre de la transition politique (1)

    Epargnez nous de ces idées sans tête ni queue. Si vous vous sentez capable de donner des leçons aux autres, engagez vous simplement et activement dans la politique pour mieux faire passer vos idées théoriques

  • Le 7 novembre 2014 à 17:29, par Le Vigilent En réponse à : Je me rends disponible, pour servir ma Patrie, dans le cadre de la transition politique (1)

    Félicitations Mr Diarra pour cette contribution citoyenne.
    Vive la jeunesse consciente du Burkina Faso !
    La politique, c’est l’affaire de tous ! S’engager en politique est un devoir citoyen.

  • Le 7 novembre 2014 à 19:53, par zping En réponse à : Je me rends disponible, pour servir ma Patrie, dans le cadre de la transition politique (1)

    Plus ne sera comme avant. La jeunesse a pris son destin en main. Et ça, tout le monde doit le savoir. La jeunesse doit davantage aller à l’école de la justice, de l’intégrité, de l’honneur, du devoir bien fait pour son conquérir son développement.

  • Le 8 novembre 2014 à 07:36, par Gandi En réponse à : Je me rends disponible, pour servir ma Patrie, dans le cadre de la transition politique (1)

    Monsieur Diarra, félicitation pour votre article qui a le mérite de prposer. Nous avons surtout besoins de ces genres de contribution, pas des injures et jugements aveuglent comme le font certains concitoyens. Mon inquiétude dans votre article porte sur la création d’un organe de veille. A priori c’est une bonne chose mais l’expérience a montré que trop de structures bloque le fonctionnement de structures et rend les choses encore plus complexes. Il faudrait peut-être trouver des mécanismes de fonctionnement qui mettent l’accent sur le principe de redevabiliteé. Si la mission de l’organe de transition est bien définie avec les indicateurs objectifs et mesurables, il suffit de trouver le bon mécanisme de suivi qui ne nécessite pas forcément la création d’un organe.
    bon courage pour les prochains articles.

  • Le 8 novembre 2014 à 09:45, par l’americain En réponse à : Je me rends disponible, pour servir ma Patrie, dans le cadre de la transition politique (1)

    Ecoute Message N°01 ; il n’a jamais en aucun moment donné des leçons aux autres , tout ce qu’il dit est très propre , il allerte la jeunesse pour qu’elle ne se laisse pas en marge de cette transition car c’est une revolution de la jeunesse , donc son message a un sens pour quelqu’un qui comprend la langue de molière . La contribution de la jeunesse n’est pas de la politique mais plutot une contribution pour la paix , la solidarité , la citoyenneté , la bonne marche de la justice , l’egalité pour tous dans la vie active etc etc ..... Du courage Génération consciente .

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