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Réticence démocratique au Burkina Faso : La solution par la jeunesse réveillée ? 1/2

Publié le jeudi 11 septembre 2014 à 19h54min

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 Réticence démocratique au Burkina Faso : La solution par  la jeunesse  réveillée ? 1/2

Et la provocation continua. Jusqu’à ce que…. Ainsi pourrait-on lire à la Une de nos journaux le reportage de notre actualité un jour, quand par suite de l’entêtement inintelligent des uns et des autres, « les lignes rouges » auront été franchies, pour le malheur de tous et de chacun. La bêtise humaine qui ne veut pas se donner de limites va pousser le peuple jusqu’ au bout. Un groupe de députés qui ne peut même avoir ni la bienséance de naviguer à visage découvert ni le courage d’assumer le terrible sort qu’ils projettent pour le peuple burkinabè est en train de plancher sur une proposition de loi, non pour renforcer la démocratie, mais pour livrer le peuple à Blaise Compaoré et à son clan, en permettant à celui- ci de régner jusqu’à la fin de ses jours comme dans un royaume

Des élus se trompent de peuple

Tous ces acteurs qui veulent faire la cour au désastre par leur choix inconsidéré de modifier l’Article 37 au moment même où Blaise Compaoré ne peut plus logiquement¬¬ se présenter, ont oublié une donne importante. Le peuple qu’ils ont maintenu sous la chape de plomb depuis la « Rectification » a beaucoup changé, eu égard à la globalisation et au changement de la structure de notre population, jeune dans son ensemble, avec une autre dynamique sociale et économique.
Aujourd’hui, avec la globalisation, le monde n’est plus seulement le village planétaire qu’avait prédit le canadien McLuhan déjà en 1967. Il est devenu un quartier planétaire où tout se sait, s’entend, se sent et se voit et où rien ne se tait. Avec les nouvelles technologies de l’information, la communication à l’intérieur du peuple et entre les peuples est d’une richesse et d’une promesse de changement auxquelles nul ne pourra faire entrave.

Cet article s’inspire de la provocation inutile des dits députés qui veulent pousser le peuple jusqu’au bout, à en croire un article publié dans lefaso.net en date du mercredi 10 septembre 2014. Toutes activités cessantes, j’écris pour partager mon indignation face à la corruption du rôle de député du peuple mais aussi pour leur dire qu’aucun patriote n’ a baissé la garde et qu’ils doivent arrêter de jouer avec nos nerfs, avec nous comme un chat joue avec une souris. S’ils croient lancer un ballon d’essai, il va vite se dégonfler comme un ballon de baudruche.

Cette réflexion s’appuie sur le rôle de la jeunesse en tant qu’elle a payé et continue de payer le plus lourd tribut aux effets pervers de la globalisation, et en tant qu’elle est, comme effet inespéré, porteuse d’une démocratie de substance qui ne fera pas de quartiers à tout formalisme démocratique trompeur sur le continent, et particulièrement au Burkina Faso, avec l’inacceptable qui se prépare contre notre constitution.

L’ « idiot » du village a commencé à comprendre

Les peuples qui pouvaient facilement être domptés par des dirigeants qui croyaient être nés pour diriger les autres ad nauseam se sont réveillés de leur long sommeil apparent et j’entends la cage des ennemis de la démocratie, des moins raffinés aux plus onctueux, craquer. Les choses ne seront plus jamais comme avant car les peuples commencent à voir la lumière. L’ « idiot » du village a commencé à comprendre la science de sa misère ; le chef de village s’est trop servi au lieu de servir et n’est même pas près de quitter la table. En matière d’esprit critique, le peuple a gagné en maturité. Ceci est dû en partie au fait que la population burkinabè est très jeune dans son ensemble ; et elle a grandement bénéficié de la diffusion des idées due au phénomène de la globalisation. Cette même globalisation, dans sa partie économique, a été la plus grande éducatrice de la jeunesse, parce que catastrophique autant que dévastatrice des espoirs des jeunes qui l’ont subie de plein fouet.
La globalisation a amené dans son sillage les programmes d’ajustement structurels qui ont déclaré la guerre à l’état, et partant, aux couches les plus vulnérables de nos populations, alors même que nous n’y sommes pas partis sur une civière comme le voulait la rhétorique trompeuse des années 90. Mais finalement, tout s’est passé comme si ce qui est public était mauvais et comme si ce qui est privé, ou davantage, ce qui est privatisé, bon. Il n’est pas besoin d’être un ingénieur social pour comprendre que cette conception binaire des choses est malheureuse pour le bien- être de la collectivité. Il suffit de regarder la misère galopante des populations. Cette misère n’épargne même plus les couches sociales jadis historiquement et socialement “assurées” comme les militaires, les fonctionnaires et les salariés du sectaire privé.

Le rétrécissement mécanique et sans nuances de l’état dans les secteurs sociaux comme l’éducation et la santé a plombé l’aile de l’oiseau du développement burkinabè qui a du mal à prendre son envol malgré les chiffres flatteurs qui ne sont que macro-économiques. Or personne n’a jamais mangé les agrégats économiques dont on dit qu’ils sont au vert mais qu’on tarde à voir influer sur le pouvoir d’achat des populations en proie à une paupérisation effroyable. Les experts nous servent une réalité trop rose, donc suspecte, avec leurs indicateurs qui sont, disais- je tantôt, tous toujours au vert alors que la réalité des ménages et des individus, elle, est au rouge. On ne mange pas les progrès macroéconomiques s’ils ne peuvent impacter le pouvoir d’achat et se traduire en un espace de vie plus humanisé.

L’éducation est devenue soumise à la loi du marché, ainsi que la santé, même l’eau. Ce n’est pas ainsi qu’Adam Smith avait compris “la main invisible” dans l’économie où la seule mesure de l’homme réside dans sa force marchande, où l’homme ne compte que s’il peut consommer, c’est- à- dire acheter, s’il a donc de l’ argent. Adam Smith, pour ceux qui ne sont pas familiers de sa fameuse théorie de la main invisible, disait que l’état devait s’obliger à se tenir à l’ écart de l’économie. Ainsi, producteurs et consommateurs allaient de façon naturelle arriver à s’entendre sur les prix par une auto-régulation, en dehors de l’intervention de l’état qui ne pouvait qu’être pernicieuse. Si le fabricant de vélo fixe le prix du vélo à 300.000f, quand il n’aura pas vendu un seul vélo en 6 mois, il va baisser le prix du vélo à un point où l’acheteur sera prêt à le prendre. De même, si l’acheteur cherchait à acheter le vélo à 3000f, il ferait tout le tour du marché de vélos, et rentrerait certainement bredouille. Alors, il comprendra que le prix qu’il offre n’a pas preneur.

C’est cette manière de voir qui a commandé la libéralisation des prix au Burkina Faso et bien ailleurs en Afrique. Bien sûr, c’était sans prendre en compte notre propre « culture ». De cette spécificité, on n’en avait pas besoin. Ça ne nous arrangeait pas. On a vu des commerçants refuser cette compétition qui pouvait tourner à l’avantage des consommateurs. Au contraire, les commerçants se sont concertés pour fixer des prix prohibitifs, laissant les consommateurs sans défense en rase misère, avec une vie en-deça des normes de la dignité humaine. Les boutiques-témoins aujourd’hui et le timide retour au contrôle des prix dans un système qui se dit libéral me font rire. Bref. Mais Adam Smith n’avait jamais indiqué que l’état devait se retirer de tout. Les ennemis du libéralisme, c’est ceux qui appliquent leur « version » du libéralisme qui nie la dignité de l’homme, grève l’avenir de nos enfants et des jeunes et creuse le nid des révoltes, surtout quand à la dictature économique vient se greffer l’exclusion politique de fait comme ce qui se dessine à l’horizon sous nos yeux.

Même les États- Unis, premier pays capitaliste, refuse de privatiser certains secteurs de son économie jugés de première utilité publique comme les services postaux. Et si on est si convaincu des vertus d’un libéralisme, finalement sauvage, pourquoi ne privatise- t-on pas l’armée ou la police ou les douanes ? Pudiquement, ils relèvent des secteurs de souveraineté mais les autres, non. Pourquoi ? Je ne sais pas. C’est à ne rien comprendre. Qu’est ce qui fait qu’un secteur est plus souverain qu’un autre ? L’éducation ne relève pas d’un secteur souverain, pas plus que la santé ni l’agriculture. Difficile donc de dire ce que cette notion de souverain recouvre ici.

Du libéralisme économique dévoyé au libéralisme politique monopolistique
Il y a eu comme une perversion de la philosophie du libéralisme économique (et partant de son pendant politique) qui a manqué ainsi de supplément d’âme. Le Consensus de Washington ne fut qu’une grosse bévue idéologique. Il a donné une image inhumaine du libéralisme en consacrant un néolibéralisme dont personne ne peut être fier. Le néolibéralisme n’est pas le libéralisme originel en plus grand ou en plus fort. C’est plutôt une verrue dans le corps libéral à cause de ses pratiques inhumaines : Privatisations à outrance et licenciements pour un plus grand « rendement », déclaration de guerre aux secteurs sociaux comme la santé et l’ éducation, démantèlements des filets sociaux, disparition de l’état dans ses fonctions régaliennes en un mot comme en cent ; mais en fait, c’est un néolibéralisme bigarré avec la présence accrue de cet même état quand il s’ agit de réprimer les travailleurs qui réclament un juste partage des fruits de leur labeur. Nous avons en fait des états africains qui nagent entre deux eaux, celle du néolibéralisme qui abhorre l’état (moins il y a d’état, mieux ça vaut) et celle du néo- conservatisme qui veut un état fort pour contrôler les choix individuels des citoyens et les mouvements sociaux.

La tentative de visser Blaise au pouvoir participe de ce néo-conservatisme paternaliste qui regarde le peuple comme composé de grands enfants immatures qui ne peuvent se maîtriser et, donc, ont besoin d’un homme fort pour leur « donner » sa stabilité à lui. Homme fort contre stabilité, le jeu en vaut la chandelle. Or, n’est vraiment stabilité que celle qui se construit dans le peuple et avec le peuple. La stabilité, la paix, ne peuvent être qu’une co-construction entre les différents acteurs de la société, le leader, s’il a une vision, ne pouvant jouer que le rôle de catalyseur qui doit disparaître après la « réaction chimique », s’il était vraiment un catalyseur et pas autre chose.

Le peuple burkinabè refuse cette conception bancaire de la stabilité et du progrès au sens où Paulo Freire l’employait. Il ne s’agit pas pour un individu ou pour un groupe d’individus de croire manufacturer la stabilité ( et tout le blablabla des référendistes en mal d’argument) qu’ils déposeraient dans le peuple qui ne se chargerait que d’ en jouir. Tout se passe comme si leur paix et leur stabilité étaient de l’argent qu’ils déposeraient en banque et qu’ils sont en droit de retirer quand le besoin se fait sentir. Mais continuons.

Le Burkina- Faso aime jouer aux bons élèves de tout ce qui sent l’ argent frais, liquide, même avec Monsanto, une firme de produits chimiques qui s’est peu à peu érigée en productrice et distributrice de semences agricoles, et qui est très bien décriée par le public américain mais ovationné par le gouvernement burkinabè.

Au Burkina Faso, les filets sociaux sont presqu’inexistants, laissant la place aux filets individuels peu opérants. Beaucoup de gens sont obligés de faire le pied de grue dans les services quand ils ont la chance d’avoir un parent ou ami qui, au moins, a un revenu mensuel régulier ; car les boulots sont précaires et très difficiles à avoir pour les jeunes qui sortent d’université ou des écoles. Ils se sont rendus compte que papa et maman leur ont raconté de gros mensonges en leur martelant que si tu travailles bien à l’école, tu seras quelqu’un. Ils ont bien travaillé à l’école, ont rempli leur part du contrat familial et social, pour ainsi dire. A la fin, ils se rendent compte qu’ils n’ont pas de travail pour les rares postes ouverts, parce qu’ils n’ont pas d’expérience, laquelle expérience ils n’auront parce qu’ils n’ont pas de travail. Ainsi le serpent de l’impasse sociale se mord la queue. Les quelques rares promotionnaires qui gagnent du travail ne semblent pas toujours le gagner sur la base de ce qu’ils connaissent mais plus sur la base de ceux qu’ils connaissent. De même, il ne suffit plus de travailler dur ou d’avoir le sens de l’épargne. Et ce sont ces mêmes jeunes, véritables « damnés de la terre » sous la 4ème République que l’on voudrait transporter dans les stades moyennant quelques francs cfa, comme du bétail électoral.

La globalisation est là, la corruption, le népotisme et les passe- droits aussi, avec la culture de la facilité partout, ce qui jette dans la confusion beaucoup de jeunes qui sont désemparés, sans repère, se demandant qui suivre, qui ne pas suivre. Le préjudice fait à notre peuple est énorme. Nous sommes en pleine crise de représentation, peut- être orchestrée à bon escient. Essayez de monter une affaire sans un aval au sommet et vous comprendrez ce que la croix et la bannière veulent dire. Vive le libéralisme made in Burkina, un libéralisme qui bouche tous les horizons, même les horizons de la démocratie, et les espoirs de la jeunesse qui se trouve touchée de plein fouet.

Il y a un danger réel de désespoir dans cette jeunesse. Debrsèoyir Kwesi Christophe Dabiré (c’est lui qui a levé le lièvre du libéralisme il y a quelque quatre mois ici et nous lui devons une fière chandelle pour ce débat théorique mais combien pratique qui n’est pas de trop), un philosophe qui raisonne en utilisant les outils précieux de sa discipline dont le scepticisme premier à l’ égard de toute vérité, des grands récits, et ne prêche pas sciemment le faux par cupidité, l’a souligné avec beaucoup de bonheur dans l’ une de ses contributions séminales sur Lefaso.net. Il a mis en lumière le fait que les gens de ma génération—cinquantenaires et au-delà— avons été abrutis par la brutalité de la culture politique d’antan. L’homme était traité comme un vulgaire moyen, pas comme une fin en soi, contrairement aux objurgations kantiennes. Nous ne savons pas où les Burkinabè, d’habitude si paisibles, ont “choppé” ce virus de la violence et du mépris de l’autre. On ne saurait le mettre sur le compte d’individus, surtout pas sur les absents. On ne discute pas aisément avec quelqu’un qui a une Kalach et qui a la gâchette facile, surtout quand vous n’êtes pas sûr qu’il sait qu’il existe une relation de parenté à plaisanterie entre vous deux. Vous voyez bien que le Député Dermé n’a pas innové en disant que les armes se trouvent du côté du CDP.

Le Burkina- Faso et sa nouvelle Jeunesse Intrépide

Passe encore que nous ne puissions pas nous exprimer comme nous le voudrions ; nos besoins physiques fondamentaux étaient toujours satisfaits avec une bourse qui dépassait de loin le salaire de beaucoup de fonctionnaires de la catégorie D. Par instinct de survie, nous nous sommes donc sublimés en canalisant furieusement nos énergies dans les études, ce qu’une analyse présentiste verrait comme du carriérisme. Quand les chasseurs politiques tirent sans rater, ne reprochez pas à l’oiseau de voler sans se percher, pour paraphraser Chinua Achébé dans Le monde s’effondre. L’homme a cette capacité fabuleuse de s’adapter ou de s’accommoder. Je me rappelle encore que lors d’ une conférence à l’ Université de Ouaga (j’ étais déjà jeune fonctionnaire), bien avant la furia meurtrière et traumatisante du 9 décembre 1991, un rescapé de ce braconnage humain urbain qui n’ a laissé aucune chance au professeur Oumarou Clément Ouédraogo, tentait de relever le fait que les étudiants de l’époque n’avaient plus d’engagement politique. Ce n’était pas la comparaison des mieux inspirées car on ne compare pas des oranges et des mangues. Un étudiant lui a opposé le fait qu’à l’époque où leurs devanciers pouvaient librement « thèser » sur le Mouvement National Populiste (MONAPOL) ou le Nouveau Courant politique Liquidateur (NCOL), les régimes ne les suivaient pas avec des kalach. Cette réponse aussi verte qu’à propos, n’a pas manqué de mettre le professeur interloqué dans tous ses états. Moralité : comparaison n’est forcément pas raison.

Il est vrai que nous avons été tous coupables d’un manque d’imagination sociologique pour parler comme C. A. Mills (1958), et partant, politique. Nous n’avons jamais su que la répression qui s’ abattait sur les individus ne s’abattait pas sur eux parce que c’était eux, mais que c’était dans la nature même de la bête de refuser une ontologie de la différence politique et idéologique, de récuser une autre façon de penser l’ espace public ou de faire la politique. Ce qui a créé ce déficit politique qui a érodé davantage les libertés individuelles et collectives, car en politique plus qu’en d’autres choses, l’espace inoccupé est vite occupé. La nature politique a horreur du vide. C’était le branle-bas général, le sauve- qui- peut où personne ne pouvait malheureusement se sauver tout seul, mais où tous nous ne pourrions nous sauver qu’en tant que nous pensions collectif.

Est-ce vraiment différent aujourd’hui avec l’entêtement à toucher à l’Article de tous les dangers ? Veulent – ils seulement essayer pour voir si le peuple est au sérieux ? A chacun de répondre à cette question. Malheureusement, on ne fait pas les expérimentations dangereuses sur des êtres vivants, car on ne pourra jamais rattraper les conséquences néfastes et douloureuses. C’est un manque de respect et d’amour pour notre peuple et pour notre communauté destinale. Or, hors la communauté, point donc de salut, que ce salut soit économique, physique, psychologique, et tout ce que vous voulez, car nous devons abandonner le mythe de l’individu libre et libre de toute attache en société et qui agirait comme si ses actions n’auraient pas de conséquence sur l’ensemble de la communauté.

Caïn, que veux- tu faire de ton frère ?

Toutes les Écritures Saintes ont fait l’apologie de l’homme comme le gardien de son frère (sœur). Cela est encore plus vrai aujourd’hui qu’ hier. Les balles perdues ou pas ne trient pas entre membres de l’opposition et membres de la majorité politique. Il y a plutôt un lien organique invisible entre tous les membres de notre société, encore mieux, de notre communauté de destin, et cela, quelles que soient nos préférences idéologiques et ce que nous faisons dans la vie. Benedict Anderson ne disait- il pas que la nation est une communauté imaginée où les individus, sans pouvoir se connaître tous individuellement, s’abreuvent au même sentiment d’appartenir à un ensemble plus grand que leur famille, leur village, leur clan, leur région et autres unités affectives plus restreintes ? Ce n’est pas une vue de l’esprit que de déifier la communauté, chose qui ne nie pas en essence l’existence de l’individu, mais le protège encore mieux.

Par exemple, qui ne sait pas que la montée du banditisme met à rude épreuve la paix de ceux qui s’ en tirent relativement ou apparemment bien sur le plan économique, même s’ ils méritent amplement leur situation ? Nos déchets scolaires, la mauvaise maîtrise de l’urbanisation, les mauvaises répartitions des fruits de la croissance, notre justice dysfonctionnelle, l’éclatement des valeurs familiales et de solidarité pour ne citer que ces cas-ci, tous contribuent à faire le nid des inadaptés sociaux qui vivent en marge de la société et ils peuvent la traumatiser et vont la traumatiser sans frémir car sentant les fils qui nous connectent tous ensemble se casser, ces mêmes fils qui n’auraient jamais dû se casser.

Le banditisme signale la banqueroute sur le plan social, éducatif, culturel, et politique de nos sociétés, fait le procès de notre mal- développement et de la mauvaise gouvernance en général, en même temps qu’il est le réquisitoire le plus vibrant contre nos capacités individuelles et collectives à voir grand, à mettre la jeunesse au centre de toutes nos préoccupations car c’est la relève de demain. Nous n’avons pas le droit de détruire notre cher pays en hypothéquant les espoirs de la jeunesse en nous amusant à nous faire peur avec des règles de vie commune sacrées arrêtées d’ accord partie.

Touorizou Hervé Somé, Ph. D.
Sociologie de l’Éducation/Éducation Internationale Comparée
Maître de Conférences (Associate Professor)
Ripon Collège, Wisconsin
États- Unis
burkindi@gmail.com

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Vos commentaires

  • Le 11 septembre 2014 à 21:09, par vérité no1 En réponse à : Réticence démocratique au Burkina Faso : La solution par la jeunesse réveillée ? 1/2

    Professeur, rien à ajouter, un écrit très clair. Pour moi, les députés ont pris des enveloppes lourdes au détriment de leur peuple. Si j’étais député du CDP, j’allais démissionné et en partant, je passe par les vitres pour exprimer mon ras-le-bol. Ma famille voulait voir ...... pour qu’on me propose candidat CDP dans ma région et je me suis opposé, d’ailleurs je gagne mieux qu’un député, donc pas la peine de me salir.

  • Le 11 septembre 2014 à 21:37, par vérité no1 En réponse à : Réticence démocratique au Burkina Faso : La solution par la jeunesse réveillée ? 1/2

    Je vais vous rendre visite un jour pour un échange fructueux. Je suis souvent à Silver Spring et la distance entre Silver Spring-Madison ( Capital de Wisconcin ) est d’environ 1400 km, ce qui n’est pas très loin à cause du highway, environ 15 h de conduite.

  • Le 11 septembre 2014 à 21:57, par LION ELECTRONIQUE En réponse à : Réticence démocratique au Burkina Faso : La solution par la jeunesse réveillée ? 1/2

    NO COMMENTS.
    MERCI POUR CETTE DOUCHE FROIDE A L’EGARD DE LA COMPAOROSE

  • Le 12 septembre 2014 à 00:28, par Le patriote En réponse à : Réticence démocratique au Burkina Faso : La solution par la jeunesse réveillée ? 1/2

    Merci de prendre une partie de votre précieux temps pour nous servir de temps en temps ces écrits que d’aucun qualifie de nourriture intellectuelle. J’ai toujours été épaté de voir mes esclaves (je viens de Banfora) sortir des écrits de ce calibre. Il est temps que la jeunesse burkinabè se réveille de son long sommeil (même si on sent de plus en plus les choses bouger). Le gros problème c’est que le système au Burkina finalement conduit la jeunesse à auto-censurer ses ambitions.
    Une petite anecdote : J’ai fais une bonne partie de mes études à l’UO avant de bénéficier d’une bourse (étrangère) pour aller suivre une programme d’excellence dans l’une des meilleures universités européennes. Quand je suis renté, je me suis dit que j’allais quand-même pas aller passer les concours de la fonction publique encore que mes promotionnaires qui sont rentré plus tôt à la fonction publique étaient déjà à des postes de responsabilité. J’ai passé un bon moment à chercher en vain du boulot jusqu’à ce qu’un de mes profs en Europe m’aide à déposer mon CV sur une plate-forme internationale. 3 jours après, des gens d’une organisation me contactent et me disent qu’ils apprécient mon profil et qu’ils veulent discuter avec moi. En tout une semaine après (apres un entretien), ils me proposent un contrat de 3000$/mois pour aller travailler sur un de leurs projets dans un autre pays africain, et tout ceci, alors que je cherchais quelque chose de l’ordre de 500$ au pays. Maintenant quand je fais des présentations lors de certains séminaires internationaux, les gens me prennent pour un génie alors que j’ai des promotionnaires plus brillants à l’école que moi qui sont toujours à faire des enquêtes au Burkina, en attendant un hypothétique premier vrai emploi.
    La famille présidentielle à caporalisé notre économie : aucune entreprise privé ne peut atteindre un certain standing sans que le petit président ne soit derrière. Ils ont créé le conseil présidentiel pour l’investissement afin que les investisseurs miniers n’aient d’interlocuteur qu’eux. Le secteur minier est devenu le dépotoir de leurs enfants qui ont échoué à l’école. J’en connais un qui a fait 4 ans en Europe avec une bourse alors qu’il n’a eu que 10,3 de moyenne au bac. Au finish, il n’a eu aucun diplôme et est rentré au pays sur insistance de son patelin. Maintenant il officie dans une mine avec un salaire de plus du million de FCFA. Jeunesse du BF, passez le temps à prendre les 1000F pour aller aux meetings. Quand le gouffre de laurent Bado va s’ouvrir, vous (nous) serrez les premières victimes.

  • Le 12 septembre 2014 à 05:35, par Le jeune Burkinabe En réponse à : Réticence démocratique au Burkina Faso : La solution par la jeunesse réveillée ? 1/2

    Très bel article, merci pour votre genereuse et très riche contribution à l’éducation politique de nos peuples. Soyez en sur que le fruit de tout le travail que vous faites ne sera pas vain. Nous n’allons pas nous tuer pour faire plaisir à une famille ou encore à un individu. J’ai confiance au peuple du Burkina qui a su par le passer balayer les fossoyeurs de la republique.
    Que Dieu vous benisse

  • Le 12 septembre 2014 à 10:12, par ACHILLE DE TAPSOBA En réponse à : Réticence démocratique au Burkina Faso : La solution par la jeunesse réveillée ? 1/2

    Bonjour Mr SOME

    Merci pour votre belle intervention et soyez béni Mr SOME au nom du SEIGNEUR. Que les députés sachent une bonne fois qu’il n’y aura pas de referendum car le peuple croupit dans la misère la plus extrême : ça c’est la réalité l’équation à plusieurs inconnues à résoudre.
    En quoi le maintien au pouvoir à vie d’une seule personne après 28 ans sans partage ou d’un clan peut-il être UNE QUESTION D’INTÉRÊT NATIONAL au point de vouloir tromper le pauvre peuple avec un faux referendum inutile et budgétivore ? Juridiquement et moralement le referendum est un faux débat qui ne tient constitutionnellement pas la route. C’est une course aveugle masquée d’intérêts égoïstes et personnels à protéger par une certaine classe.

    1-Le Burkina n’a pas besoin de referendum mais a besoin des hôpitaux des équipements médicaux et des dispensaires pour se bien soigner : ça c’est un intérêt national.
    2- Le Burkina n’a pas besoin de referendum mais a besoin des amphis des bibliothèques et des restaurants universitaires pour ces étudiants pour bien étudier : ça c’est un intérêt national
    3-Le Burkina n’a pas besoin de referendum mais a besoin du travail pour ces millions de jeunes sans emploi pour sortir de misère permanente : ça c’est un intérêt national.
    4-Le Burkina n’a pas besoin de referendum mais a besoin des écoles pour ces millions d’enfants qui ne connaissent pas le chemin de l’école : ça c’est un intérêt national.
    5-Le Burkina n’a pas besoin de referendum mais a besoin des équipements agricoles pour les paysans extrêmement pauvres pour accroitre leurs rendements : ça c’est un intérêt national
    5-Le Burkina n’a pas besoin de referendum mais a besoin des routes bitumées pour se développer : ça c’est un intérêt national
    C’EST CA QUI EST LA VÉRITÉ.

    QUE LE SEIGNEUR BÉNISSE LE BURKINA. AMEN
    PAIX ET JOIE A TOUS LES BURKINABÉS. AMEN
    NON AU SÉNAT.
    NON A LA RÉVISION DE l’A37
    VIVE LE PEUPLE BURKINABÉ
    VIVE LA DÉMOCRATIE A 2 MANDATS
    VIVE L’ALTERNANCE 2015

    ACHILLE TAPSOBA LE BOBOLAIS
    Partisan inconditionnel de l’alternance

  • Le 12 septembre 2014 à 10:42, par Rhidock En réponse à : Réticence démocratique au Burkina Faso : La solution par la jeunesse réveillée ? 1/2

    Juste pour confirmer mon admiration pour les écrits de ce brillant professeur qui fait la fierté du Burkina Faso. J’ai beaucoup de plaisir a lire vos écrits dont la contribution dans le débat politique est d’une inspiration exemplaire, pertinente et dont bon nombre de politiciens devraient s’en inspirer. Le Burkina Faso a besoin d’homme de cette trampe afin de repositionner le pays sur la liste des Etats digne de confiance. De ce fait le nom du pays retrouvera son vrai sens a savoir "Pays des hommes intègres"perdu depuis l’avènement de la soit disant rectification depuis le 15 octobre 1987. Nul besoin de peindre la situation actuelle déjà dénoncer par beaucoup d’écrits de personnes bien inspirer. Le constat n’est guère rassurant quant a l’avenir de ce beau pays dont l’envole depuis le 4 août 1983 avait susciter beaucoup d’espoir pour un peuple qui depuis son indépendance était reste dans l’ombre, brusquer stopper en octobre 1987. Depuis le pays excelle dans l’impunité, la corruption, incivisme, la précarité le tout orchestre par des politiciens veureux soucieux seulement de se servir que de servir le peuple. Il es donc légitime que ce brillant sociologue dénonce les tares de ce régimes et tire la sonnette d’alarme quant aux velléités a modifier notre constitution afin de pérenniser un régime responsable de nos misères aujourd’hui et incapable de promouvoir un vrai développement.Le peuple est vigilent et est prêt a tout sacrifice pour redorer le blason de son intégrité perdue afin que le Burkina Faso retrouve la vraie croissance et sa dignité d’antan. vivement que le changement advienne !!!!!!!!!!

  • Le 12 septembre 2014 à 11:02, par k En réponse à : Réticence démocratique au Burkina Faso : La solution par la jeunesse réveillée ? 1/2

    Les députés avez vous lu cet article. Si vous rentrez chez vous, prenez le temps de vous asseoir et de penser et repenser à cet article. Après quoi tout haut jugez vous vous même.

  • Le 12 septembre 2014 à 11:56, par Aiucune Concession sur le dos de la Constitution En réponse à : Réticence démocratique au Burkina Faso : La solution par la jeunesse réveillée ? 1/2

    Merci, Collègue. Je vous félicite pour votre engagement sans faille contre l’imposture des députes qui ne parlent plus au nom du peuple mais au nom de celui qui les a nommés. Mis moi je suis fatigué de parler. C’est pourquoi je me suis tu et j’ai déjà ma philosophie. Blaise n’ a pas dit qu’ il va modifier quoi qu’ il soit. Il n’a même pas fixé de date. Donc, moi je réserve mes forces et j’attends. Je sais que quand il va le faire, il doit être sûr que son hélico est prêt pour décoller comme quand il tuait son plus que frère car il ne va pas reconnaître ce peuple. Même si la théorie de l’homme fort devait être vérifiée, est-ce que c’ est une seule femme qui met au monde des hommes forts ? Quand même. Sur 16 millions d’habitants, pensez- vous qu’on ne peut avoir qu’ un seul homme fort ? Que tous ceux qui nous emmerdent sachent que cette fois, non seulement, il y aura des millions d’hommes forts insoupçonnés, mais il y aura aussi des millions de femmes fortes, des millions d’enfants forts et même que nous aurons droit à une nature forte parce que Blaise veut violer et les lois naturelles et les lois de la raison. Encore une fois de plus, je vous félicite pour votre engagement mais je vous dis que moi je suis fatigué de parler à des arbres. Parce que plus on parle, plus ils pensent qu’on s’amuse.
    LOP

  • Le 12 septembre 2014 à 12:30, par BEN KERFA En réponse à : Réticence démocratique au Burkina Faso : La solution par la jeunesse réveillée ? 1/2

    cette opinion ne m’étonne point, venant de l’homme. Ce Monsieur m’a tenu en anglais en 5e au C.E.G de solenzo entre 1993-1994 et en 1ère année de droit, il m’a tenu en cours d’Introduction au Droit Anglo-Saxon (IDAS) à l’U.O. Il est très accessible et très disponible, toujours à l’écoute de ses élèves et étudiants.
    Vérité n° 1, vous ne regreterez pas d’avoir fait tout ce chemin pour le renconter, je peux vous l’assurer.

  • Le 12 septembre 2014 à 12:33, par MEHDI En réponse à : Réticence démocratique au Burkina Faso : La solution par la jeunesse réveillée ? 1/2

    BIEN DIT PROF. JE SUIS SUR QUE LES JOURS A VENIR NOUS SERONS DANS LA RUE. IL FAUT QUE CES DÉPUTÉS QUI ONT UNE MISÈRE DE LA CONSCIENCE COMPRENNENT QUE LE JOUR DE L ADOPTION DE CETTE LOI NOUS ALLONS ENVAHIR L A.N. ET NOUS PASSERONS A UNE AUTRE ETAPE DE LA LUTTE. PROVOQUEZ LE PEUPLE VOUS VERREZ

  • Le 12 septembre 2014 à 12:55, par DEZ SO En réponse à : Réticence démocratique au Burkina Faso : La solution par la jeunesse réveillée ? 1/2

    Salut Kôrô Tourouz. Chapeau pour ta tribune. Ca fait un bout de temps. Moi je suis au pays. On mouille le maillot national, je constate que tu le fais formidablement du reste comme Christ depuis la France. L’initiative des députés CDP, c’est la griserie de fin de banquet. Ca sera pénible d’ici bientôt. As tu déjà vu un régime de ce genre finir en paix ? A moins que l’exception du notre ne confirme la règle. Je te contact hors micro.

  • Le 12 septembre 2014 à 17:23, par Salam En réponse à : Réticence démocratique au Burkina Faso : La solution par la jeunesse réveillée ? 1/2

    Cet ecrit montre bien que le Burkina a de grands hommes qui sont cachés au Burkina et quelque part dans ce monde.
    Ce regime a vraiment coupé l’elan du peupe amorcé en 1983.Nous allons redonner de l’espoir a nos enfants dans les semaines a venir.In challah

  • Le 12 septembre 2014 à 19:43, par Faucon du désert En réponse à : Réticence démocratique au Burkina Faso : La solution par la jeunesse réveillée ? 1/2

    Mon philosophe,c’est ennuyeux comme article et c’est long !!!il ne suffit pas d’aligner les gros mots pour faire un article,encore faut-il que cela révèle un sens !vous gagnerai mieux à écrire un bouquin philosophique pour y fourrer tous vos n’importe quoi.

  • Le 12 septembre 2014 à 23:09, par le realiste En réponse à : Réticence démocratique au Burkina Faso : La solution par la jeunesse réveillée ? 1/2

    Il faut que Blaise et son CDP comprennent que même s’ils forcent pour s’accrocher au pouvoir, il ne pourront plus gérer ce pays jusqu’à subir une chute libre à la Khadafi. Ils feraient mieux de négocier une voie de sortie honorable.

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