Lors de la mise en place des démembrements de la Commission électorale indépendante en 2009, l’opposition était à l’époque représentée par seulement trois personnes que beaucoup ont découvertes à cette occasion. Très discrètes, elles appartenaient à l’Alliance pour la démocratie et le progrès/Rassemblement démocratique africain (ADF/RDA), un parti politique se réclamant de la majorité !

Cinq ans plus tard, la donne a complètement changé. L’Union pour le progrès et le changement (UPC) est entre temps apparue sur la scène politique, devenant même la première formation politique de l’opposition, et une bonne partie de militants du CDP est allée créer le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP).

Dans la perspective de la présidentielle de 2015, la mise en place des commissions électorales indépendantes d’ambassade et de consulat (Voir Lefaso.net du 8 juillet) a donné lieu à des tractations cette fois, entre l’UPC, le MPP et l’UNIR/PS, le représentant de l’ADF/RDA ayant rejoint le camp de la majorité.

Certes, pour l’instant, il n’y a pas de manifestations pour ou contre le référendum en France, mais on connait à présent les visages qui incarnent les partis politiques burkinabè sur les bords de la Seine. Le 10 novembre 2013, le CDP a renouvelé ses structures et le poste de Secrétaire général qui était assuré par Yves Millogo a été confié à Joël Compaoré, professeur de Maths Physiques appliquées. Depuis son élection, on l’a entendu sur les ondes de la radio Africa N°1 défendre les positions de son parti sur la pertinence de la révision par référendum de l’article 37 de la constitution. Il lui faut cependant reconstituer son bureau et pourvoir les postes laissés vacants avec le départ de certains camarades qui ont rejoint le MPP.

En France, les dirigeants de cette formation politique créée fin janvier dernier s’affairent à la mise en place de la section France, après celle de la sous section Paris/Île de France en juillet. « Dans les jours à venir, notre agenda prévoit la mise en place des bureaux des sous-sections, puis le bureau de la section France, une rencontre avec les Burkinabè vivant en France et une conférence de presse », détaille Sibiri Célestion Nabaloum, le point focal du MPP en France. Toutes ces manifestations devraient avoir lieu durant le week-end du 20-21 septembre.

Du côté de l’Union pour le progrès et le changement (UPC), les choses se sont accélérées. Après une rencontre informelle avec les Burkinabè de France le 19 février 2011, Zéphirin Diabré, qui doit animer une rencontre avec les Burkinabè de France le 13 septembre prochain (Voir Agenda), peut à présent s’appuyer sur un bureau de la section France formé le 3 mai et présidé par Edouard Sanou, un informaticien et chef d’entreprise installé à Paris.

Quant à l’Union pour la renaissance/Parti Sankariste (UNIR/PS), elle a désormais un visage qui l’incarne en France, en la personne de Mme Germaine Pitroipa, une ancienne Haut commissaire sous la révolution et qui fut proche du président Thomas Sankara. C’est en tout cas au nom de cette formation présidée par Maitre Stanislas Bénéwendé Sankara qu’elle s’est exprimée lors de la mise en place des démembrements de la CENI en France le 6 juillet dans les locaux de l’ambassade du Burkina à Paris. A cette même occasion, l’ADF/RDA était représentée par Paul Kéré, avocat à Nancy et bien connu des fasonautes.

Lefaso.net vous proposera dans les prochaines semaines, les portraits des principaux responsables des partis politiques représentés en France. Dans la perspective de la présidentielle de 2015, et peut-être de l’organisation d’un référendum, tout laisse penser que l’agitation qu’on observe depuis quelques mois au Burkina affectera la diaspora burkinabè de France.

Joachim Vokouma
Lefaso.net (France)