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Le pouvoir : divin ou terrestre ?

Publié le jeudi 24 avril 2014 à 22h45min

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Le pouvoir : divin ou terrestre ?

Au moment où la problématique de l’élection à la Magistrature suprême de notre pays se peaufine à l’horizon 2015 et taraude l’esprit des démocrates patriotes, il apparaît nécessaire de faire partager à la multitude une notion aussi populaire que même le petit Robert cerne difficilement puisqu’il trouve à cette notion floue qu’est le « pouvoir », de nombreuses conceptions étymologiques.

Définie au sens premier par le petit Robert comme un auxiliaire d’aspect servant à exprimer la modalité du possible, l’hypothèse, le souhait, le pouvoir c’est « avoir la possibilité de faire quelque chose » ou, dans un second sens, comme « le droit, la permission de faire quelque chose » puis, dans un troisième, quatrième et même cinquième ou sixième sens, ce que nous appréhenderons dans la présente analyse comme le pouvoir politique.

D’ores et déjà, c’est volontairement que l’auteur de cette monographie a choisi, dans cette analyse subjective des arcanes de la notion du pouvoir, de « choquer » croyants et non-croyants lesquels ne se sont d’ailleurs jamais accordés sur la question de la croyance, ou de la non croyance. Pour tenter vainement de concilier les deux « clans », disons d’emblée que la foi étant un don gratuit de Dieu, les non croyants ne sauraient, en aucun cas, souffrir de la foi des croyants et le « vivre ensemble » sans ou avec la foi doit impérativement prévaloir sur toutes autres considérations religieuses ou athées.

Le postulat est le suivant : si le pouvoir est une émanation du peuple, en raison des principes sacrés de la démocratie et de la République, en revanche, il pourrait être aussi permis de constater que, finalement, le pouvoir peut procéder mystérieusement, quelque part, selon certaines croyances, d’un Dieu. Dans cette hypothèse et selon les partisans de cette thèse, c’est donc Dieu lui-même, qui donnerait également le pouvoir.

1. Un constat indéniable : Des quatre chefs historiques de la Révolution du 4 août 1983, le Président Blaise COMPAORE est bel et bien le seul survivant. Peut-on alors oser affirmer béatement que son pouvoir est « divin » ou, au contraire, que ce pouvoir émane du peuple burkinabè selon les règles constitutionnelles en vigueur depuis le 2 juin 1991 ? La question ne mérite-t-elle pas d’être abordée sereinement à quelques encablures de la fin du mandat constitutionnel légal ? A chacun, sa liberté démocratique d’expression citoyenne !

2. Quand les chrétiens manifestent et renouvellent leur foi en priant ainsi : « je crois en un seul Dieu Créateur du ciel et de la terre, de l’univers visible et invisible,… à une seule église, sainte catholique et apostolique », il est permis de se poser la question de savoir si les non-croyants seront-ils également sauvés au jour promis de la résurrection. Houf ! pas de doute, la conviction de tous les chrétiens est que tout un chacun, croyants ou non-croyants seront nécessairement sauvés à la condition d’avoir une sincère introspection car, très paradoxalement, nombreux sont des non-croyants à une quelconque religion, bouddhiste, fétichistes, vaudouisme etc... etc… qui s’affichent plus charitables, plus tolérants, plus justes, meilleurs et plus crédibles dans leur moralité que certains croyants représentants et/ou détenteurs d’une quelconque petite parcelle de pouvoir.

3. Plus que jamais, celui qui a le pouvoir est fragilisé et doit faire preuve d’humilité et de sagesse pour en faire un meilleur usage tout en s’efforçant quotidiennement d’assumer la mission de service public et d’intérêt général assignés.

Ceux qui négligent ou méprisent les autres parce qu’ils sont investis temporairement d’une minuscule parcelle du pouvoir doivent prendre conscience que le pouvoir peut aussi être un choix de Dieu tout en étant parallèlement une émanation et un attribut du peuple. Si on veut faire prévaloir le caractère populaire (« émanation du peuple ») sur la conception « divine et mystérieuse » du pouvoir, les intellectuels, les commerçants, les ouvriers des villes et des campagnes, les habitants des villages et des hameaux doivent tous, impérativement, s’inscrire sur les listes électorales afin de faire prévaloir librement leurs choix.

En tout état de cause que le pouvoir soit divin ou populaire, il n’est pas concevable que le vote de quelques 2 500 000 burkinabé puisse imposer des dirigeants, soient-ils les plus intelligents de notre beau pays sur les 17 000 000 de burkinabé à l’intérieur et les 10 000 000 de burkinabè qui vivent à l’étranger.

Il est donc de la responsabilité politique collective que les citoyens s’inscrivent sur les listes électorales afin de faire valoir leurs droits civiques légitimes issus de la Constitution ? Les partis politiques de toutes obédiences ainsi que la Société civile doivent donc jouer leur partition afin que dans le secret de l’isoloir, un choix responsable et citoyen puisse se faire librement car, finalement, chacun doit se sentir, au nom des principes républicains et démocratiques, (en sus de nos croyances divines) titulaire d’une parcelle du pouvoir d’Etat qui n’est rien d’autre que la manifestation du suffrage individuel.

L’adage populaire nous enseigne que « le pouvoir peut rendre fou, et le pouvoir absolu peut rendre absolument fou ». Ceux qui tentent légitimement de se convaincre que le pouvoir est une émanation de Dieu ne peuvent, en aucun cas abuser de ce pouvoir « divin » car ils doivent aussi, incontestablement, prendre conscience que si ce pouvoir procède de Dieu, il est, avant tout, l’émanation « terrestre » des hommes et des femmes et donc, du peuple.

Paul KÉRÉ
Avocat au Barreau de Nancy

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Vos commentaires

  • Le 24 avril 2014 à 15:41, par vérité no1 En réponse à : Le pouvoir : divin ou terrestre ?

    Mr Keré, ce qu’on demande à Blaise, c’est de libérer Kosyam après 2015. Trop c’est trop et nous voulons une aalternance !!!!!

    • Le 24 avril 2014 à 21:46 En réponse à : Le pouvoir : divin ou terrestre ?

      Me Kere, votre ecrit n’ a ni queue ni tete.

      • Le 24 avril 2014 à 22:50, par Yako1 En réponse à : Le pouvoir : divin ou terrestre ?

        Me Kere existe c,est un fait.Seulement il ignore que le Monde politique est une belle dame qui ne se laisse pas seduire x une simple declaration d,amour.Tu as interet a rentrer au Faso et affronter les realites du terrain.

  • Le 24 avril 2014 à 16:27, par faisons un effort de réflexion En réponse à : Le pouvoir : divin ou terrestre ?

    Le pouvoir vient de Dieu ,et nul ne saura dire le contraire ,alors papa Blaise n est pas camarade de quel qu un il l a reçu de Dieu alors mon cher n ose pas le contester ,longue vie papa BLAISE

    • Le 24 avril 2014 à 17:51 En réponse à : Le pouvoir : divin ou terrestre ?

      Petit rappel : Le pouvoir de Blaise lui a été donné par les armes un certain 15 octobre 1987 en tuant Thomas Sankara. Vous êtes encore du temps des croisades qui se faisaient au nom (ou sur le dos) de Dieu comme les djihadistes au Nord Mali aujourd’hui. Un peu de sérieux dans vos élucubrations.

    • Le 24 avril 2014 à 17:54, par Omed En réponse à : Le pouvoir : divin ou terrestre ?

      Toi tu fais pitié à la longue avec tes declarations tapageuses et honteuses...tu rappele un certain Lagui Adama...Vive 2015.Vive le changement.Vive le Burkina Faso debarrassé de la vermine.A bon entendeur,salut.

    • Le 24 avril 2014 à 18:54 En réponse à : Le pouvoir : divin ou terrestre ?

      Cherche ta vie et ne passe pas ton temps à souhaiter longue vie à Papa Blaise !!!

    • Le 24 avril 2014 à 21:14, par AA En réponse à : Le pouvoir : divin ou terrestre ?

      C’est votre droit de penser que le pouvoir du Président Blaise COMPAORE est divin.
      Mais souffrez qu’il ait été élu au suffrage universel de tous les burkinabè en âge de voter. Ce sont des compatriotes aveuglés comme vous qui vouliez induire notre Président en erreur alors qu’il pourrait sortir par la grande porte en étant incontestablement le père de la nation. Epargnez-nous de votre conception éclectique du pouvoir ou de la divinité. Le respect de la parole donnée fait également partie des préceptes divins.

  • Le 24 avril 2014 à 17:23, par KingBaabu En réponse à : Le pouvoir : divin ou terrestre ?

    Cher Me, j’avoue que j’ai du mal à voir où vous voulez en venir.Trop de circonlocutions, trop de tournures alambiquées qui ne vous rendent pas comprehensible. On a l’impression que vous avez écrit ce papier pour jeter dans la mare, un pavé de demi-vérités qui ne font que mieux embrouiller notre comprehension de la question du bien-fondé d’un maintien de Blaise COMPAORE au pouvoir après novembre 2015. Des 4 chefs historiques de la Revolution, Blaise seul est survivant et cela n’est ni de par la volonté de Dieu ni de celle du Peuple. Vous connaissez vous-même la réponse, M. Kere : qd on a usurpé le pouvoir en se débarassant de ses camarades pour rester le seul maître à bord, on ne peut parler de la volonté populaire encore moins de la volonté divine ! Mon cher Maître, Dieu n’est pas sadique, pas plus qu’il ne cautionne l’imposture, et vous le savez très bien.Je fais le parallèle suivant pour mieux illustrer mon propos : MENGISTU Haile Mariam, malgré son allure angélique, quelle caution avait-il quand il faisait assassiner ses camarades du DERG (AMAN-ANDOM, ATENAFU et TEFERI BANTE) pour rester seul au pouvoir en Ethiopie ? C’est vrai que pour vous autres qui avez élu domicile à Paris depuis belle lurette, le discernement peut être fortement altéré, parce que le regard que vous posez de temps à autre sur le paysage politique burkinabé est un regard en diagonale.
    S’il vous plait,Evitons de parler de Dieu dans cette affaire de l’alternance au Burkina et servez-nous quelque chose de plus digeste la prochaine fois parce que d’habitude-quand vous ne faites pas le choix dangereux des contorsions intellectualistes- vous êtes plutôt une belle plume.
    Sans rancune et que Dieu veille sur le Burkina Faso.

  • Le 25 avril 2014 à 02:18 En réponse à : Le pouvoir : divin ou terrestre ?

    J’ ai relu trois fois cet article mais je ne comprends pas jusque -la l’ objectif que poursuit Me Kere.Quelqu’ un peut- il me resumer l’ essentiel du texte ? Qu’ est-ce qu’ il tient a passer aux lecteurs ? Je susi un peu perdu. Il parle de pouvoir terrestre et il dit aussi que le pouvoir peut venir de Dieu. Comment un democrate peut dire que le pouvoir vient de Dieu ? Est-ce que Dieu impose aux hommes une maniere d’ organiser leur collectivite ?Si c’est ca, pourquoi on parle des pouvoirs temporels et des pouvoirs spirituels alors ?

  • Le 25 avril 2014 à 06:25, par AGIR EN AMONT En réponse à : Le pouvoir : divin ou terrestre ?

    Toi KERE, en te regardant, tu penses avoir le monopole de pouvoir embrouiller les gens. Blaise même sait que s’il prête son flanc avec des personnages comme vous autres, il récoltera les pots cassés. Quand on a le verbe, on pense que ça n’arrive qu’aux autres. Regardent autour de toi kéré, il des gens qui ont fait du mal dans le vrai sens du mot et à un certain âge ce sont eux qui rotent dans les mosquées, églises et temples croyant pouvoir tromper Dieu et parvenir au paradis. Mais peine perdue, le passé les rattrape toujours.
    Mr Kéré on ne s’amuse pas avec un égoïste ou un groupe d’égoïstes, tu sais de quoi je parle.

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