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Déclaration du collectif des femmes pour la défense de la constitution (COFEDEC ) à l’occasion de la journée internationale de la femme

Publié le samedi 8 mars 2014 à 09h46min

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Le 08 mars 2014, le monde entier célèbre la journée internationale de la femme dont le thème de cette année est .

Au delà des djandjobas et autres manifestations festives auxquels nous sommes habitués dans notre pays, que revêt cette journée pour la femme et pour la société en générale ?

Il ne sera peut-être pas inutile de rappeler que cette journée a été pour la première fois décretée par Lénine le 08 mars 1921 en honneur aux femmes qui manifestèrent les premières le 08 mars 1917 à Petrograd lors du déclenchement de la révolution russe. Cette journée ne sera officialisée qu’en 1977 par les Nations Unies, invitant chaque pays de la planète à célébrer une journée pour les droits des femmes. Illustrant le thème de cette année, M. Ban Ki-moon, Secrétaire Général des Nations Unies déclare à juste titre « Les pays dans lesquels les femmes sont traitées sur un pied d’égalité avec les hommes jouissent d’une meilleure croissance économique. Les entreprises qui comptent des femmes parmi leurs dirigeants affichent de meilleurs résultats. Les accords de paix qui font intervenir des femmes s’avèrent viables à plus long terme. Les parlements où siègent des femmes adoptent davantage de lois portant sur des questions sociales fondamentales comme la santé, l’éducation, la non-discrimination et les allocations familiales. Il ne fait donc pas l’ombre d’un doute que l’égalité entre les femmes et les hommes est un avantage pour tous. »

Cette journée offre donc l’occasion de dresser un bilan des progrès réalisés, d’appeler à des changements et de célébrer les actes de courage et de détermination accomplis par les femmes ordinaires qui ont joué un rôle extraordinaire dans l’histoire de leur pays et de leur communauté .

Au Burkina Faso, le thème affiché cette année est . Ainsi placardé, c’est sans conteste un sujet d’importance pour les femmes burkinabé. Mais hélas ! sans surprise, et une fois encore, le folklore a pris le pas à Banfora au détriment d’une réflexion réelle sur le thème, à même de déboucher sur des propositions pertinentes pouvant améliorer la condition de vie de la femme burkinabé. En guise de Forum national des Femmes, l’on a assisté à un show de femmes triées sur le volet en raison de leur allégeance au système, posant des questions apprises par coeur sous le contrôle du ministre de tutelle sur un fond de scandales politico-financiers. Ce qui a donné l’occasion à Blaise Compaoré et à son gouvernement au complet pour la circonstance, de faire un bilan peu flatteur de l’action gouvernementale.

Pour le COFEDEC, cette journée est l’occasion de dresser un bilan des progrès réalisés, d’appeler à des changements et de célébrer les actes de courage et de détermination accomplis par les femmes ordinaires qui ont joué un rôle extraordinaire dans l’histoire de leur pays et de leur communauté.

Dans ce sens,le COFEDEC affirme avec force qu’il n’y a de possibilité d’épanouissement pour la femme dans une société sans justice sociale, où une minorité seulement jouit des richesses nationales tandis que la grande majorité croupit dans la précarité et la misère. Il n’y a pas d’épanouissement envisageable pour la femme dans une société où, volontairement les services sociaux de base (éducation, santé ) sont délabrés, une societé où la corruption, le népotisme, la fraude constituent le mode de reproduction politique et sociale du système.

Le COFEDEC déclare que les mesurettes préconisées à Banfora pour résoudre les problèmes d’insertion socio-économique de la femme ressemblent à des pansements au mercurochrome employés pour traiter un cancer évolué.

C’est pourquoi le COFEDEC invitent les femmes du Burkina Faso à mettre à profit cette journée pour mener la réflexion autour des préoccupations réelles des femmes qui s’énoncent comme suit :
- scolarisation effective et maintien des filles à l’école
- lutte contre les discriminations sexuelles de toutes sortes
- accès de la jeune fille à la science
- accès au travail des femmes, sous réserve d’une formation professionnelle adéquate
- accès des femmes aux ressources ( y compris la terre), qui ne se fera pas sous forme d’aumône comme prescrit à Banfora, mais en vertu de la solvabilité effective de la femme selon l’orthodoxie des institutions financières.
- respect des droits politiques des femmes qui ne se limite pas seulement à l’utopique quota genre.

Il ne sera pas superflu de rappeler que le thème de la célébration de cette année est gravé dans la Constitution du Burkina Faso qui reconnait que la promotion du genre est un facteur de réalisation de l’égalité de droit entre hommes et femmes. C’est pourquoi le COFEDEC appelle au respect de cette Constitution, en ce qui concerne toutes ses dispositions, des droits fondamentaux reconnus aux citoyens jusqu’aux droits politiques y compris le droit d’alternance prescrit lui aussi par la Constitution.

À l’occasion de cette journée, le COFEDEC remercie toutes les femmes qui se sont mobilisées dans la lutte contre la vie chère, contre la mise en place du sénat (frauduleusement inscrit dans la Constitution) et la modification de l’article 37.

L’égalité ne sera pas octroyée, arrachons la !

Pour le COFEDEC

La Présidente

Marie Madeleine Somda
70 14 12 32
cofedecbf@yahoo.fr

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