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Le discours de la jeunesse du CDP à l’encontre des démissionnaires sert-il ou dessert-il le CDP ? Quelle issue honorable pour COMPAORE ?

Publié le vendredi 31 janvier 2014 à 00h44min

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Le discours de la jeunesse du CDP à l’encontre des démissionnaires sert-il ou dessert-il le CDP ? Quelle issue honorable pour COMPAORE ?

On attendait la jeunesse du CDP et enfin, son Responsable est sorti de son silence sur le site lefaso.net et avec quel effet, lui qui a toujours soutenu avec zèle, la modification de l’article 37 de la Constitution. Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette sortie ne semble pas aussi brillante, c’est-à-dire, à la hauteur des événements de l’heure, si on s’en tient au niveau de percussion à même d’entamer la crédibilité de l’adversaire décrié. Le lecteur du discours est donc amené à s’interroger de savoir s’il ne met pas à nu la faiblesse de l’argumentaire de son auteur et même de savoir si cette sortie en valait vraiment la peine.

Apprécions donc à travers l’analyse faite dans les lignes suivantes, i) le niveau de cohérence du discours, ii) le fondement de l’argumentaire, iii) les impératifs de la jeunesse burkinabè dans son ensemble, iv) la probable sortie des démissionnaires à l’issue d’une préparation minutieuse au su du CDP, v) les vertus de l’alternance et de la démocratie, vi) les travers à contrario de l’autocratie libérale, vii) les conduites à tenir par la jeunesse burkinabè, viii) les explications fort probables du départ des démissionnaires et enfin une proposition de piste d’issue honorable pour le Président COMPAORE.


Discours truffé d’incohérences - certes à dessein - se bornant à trouver fondé et normal le renouvellement des instances du CDP, chose totalement ignorée quand il s’agit de l’institution Présidence du Faso…Comme quoi, il est difficile d’aller contre la vérité, un fait têtu !

Cette sortie met du même coup à nu de par l’incohérences des propos, combien l’exercice de la parole et de l’écrit publics sont difficiles voire très difficiles et l’on devrait effectivement concéder à Monsieur Salam DERME ce qu’il décrie chez les aînés, barrons du parti, y compris les fidèles et les démissionnaires qui n’ont pas pu apporter à la jeunesse militante les ressources suffisantes, les savoirs-faires suffisants pour être à la hauteur des évènements de cette taille ! Un départ qui laisse sans doute, cette jeunesse presque orpheline, on le dire...

Pour autant, peut-on en vouloir à ces ex-barrons ? Jadis méga-parti, les cadres du CDP pouvaient-ils anticiper de si tôt sur des évènements de telles ampleurs, au point de préparer la jeunesse aux discours vigoureux. Pouvaient-ils vraiment prévoir de tels scenarii suffisamment costauds ? Même s’ils avaient prévu cela, oseraient-ils armer les jeunes pour menacer leurs propres intérêts plus tard ?
Sinon, comment peut-on comprendre que la jeunesse CDP se borne à trouver totalement justifiés la préparation de la relève et le renouvellement des instances du parti en intégrant les jeunes et ignorer totalement cette logique quand il s’agit de renouvellement au fauteuil de l’institution Présidence du Faso. Ce qui vaut pour celles-là, devrait valoir aussi sans exception pour celle-ci. C’est une question de démocratie non ?

Soit, on a l’impression que les politiciens, lorsqu’ils font leurs déclarations, pensent quelquefois que l’oreille du citoyen qui écoute gobe tout et croit à tout ce qu’elle entend sans moindre discernement…


La jeunesse doit s’auto-former politiquement : un impératif !

Une fois de plus, il appartient à la jeunesse de prendre elle-même conscience, de prendre son destin en main, et de se former, où qu’elle soit, du parti au pouvoir ou de l’opposition.

A ce titre, en toute vraisemblance, certains jeunes plutôt proches de l’opposition ou favorables à l’alternance, se sont mieux préparés quant à eux, quand on sait que longtemps déjà, certaines voix critiques du pouvoir en place disaient que « le Pouvoir d’aujourd’hui devait ménager l’opposition d’aujourd’hui parce que lui-même est appelé à être opposition demain ». Une vision qui semblait improbable, voire lointaine sous nos cieux il y a de cela seulement peu de temps !

Je conviens aussi que les faits sont têtus en ce sens que la jeunesse du CDP aurait fondé son argument sur une alternance apaisée dans un propos nuancé et moins frontal avec pour souci franc, accompagner le Président COMPAORE vers une sortie honorable et heureuse pour lui en premier, pour la jeunesse militante du CDP et pour le pays tout entier, elle serait probablement plus convaincante.


Il n’est pas convenable d’assimiler le pouvoir burkinabè, de surcroît impersonnel par-dessus tout, au bien d’un citoyen quelconque !

Est-il besoin de rappeler que le Burkina Faso nous appartient à tous ! Il est un héritage que les très anciens ont emprunté à leurs devanciers et ont transmis avant leur retraite, aux anciens qui à leur tour ont transmis aux Blaise et compagnies. Le tour de ces derniers est arrivé et même déborde sur le temps, mais ils traînent toujours avec le témoin tendant donc à compromettre gravement la règle de la course au relais.

Les conséquences de cette violation de la règle du jeu est que toute une génération de jeunes a été sacrifiée, traversant toute sa jeunesse, sans espoir d’accéder au pouvoir. Et ça, personne, je dis bien personne ne saura le démentir !

De 1983 à aujourd’hui, soit 31 ans, c’était Blaise et son cercle - et pour dire plus large - sa génération qui a géré ce pays. C’est dire que ceux qui avaient 5 ans en 1983 donc enfants à l’époque - et non plus aujourd’hui aussi jeunes avec 36 ans si l’on reste dans certaines rigueurs car, étant jeunes au Burkina Faso les personnes de 35 ans et moins - ont été par la force des choses ou du régime en place, exclus du pouvoir !

Et surtout les termes du genre « ingrat, ingratitude » n’ont aucun sens ici dans les discours du moment, car le faire, c’est sembler signifier en d’autres termes que ce pays appartient à un citoyen ou un groupe quelconque, qui peut décider d’élever ou de rabaisser qui il veut. Cela ne paraît pas juste, et même, s’apparente à une aberration !

On ne peut ignorer aucunement que le Président COMPAORE a bénéficié de l’expertise des équipes qui l’ont toujours accompagné et aussi de l’accompagnement du peuple burkinabè. Et même à supposer que ces personnes à son service n’avaient pas un génie intellectuel exceptionnel, leurs seules loyautés et discrétions longtemps vouées à COMPAORE jusqu’à cet instant précis à la seconde près, demeurent inestimables. Pour mémoire, Salif DIALLO fut son Directeur de campagne 2005.

Autant les nouveaux mariés ne peuvent assumer leurs propres protocoles, ou prendre leurs propres photos pendant la célébration de leur mariages, autant, il est impossible pour le Président COMPAORE d’assumer à lui seul toutes les charges présidentielles et ministérielles à la fois…Pour avoir régné durant tout ce temps, il lui a bien fallu puisé dans les conseils des uns et des autres. Pour faire dans le langage courant ici, « on devient quelqu’un à cause de quelqu’un »...


Une démission préparée savamment, peut-être en peu de temps…bien sûr, au su du CDP

Au regard de ces insuffisances notables dans le propos, on ose dire que les choses sont allé trop vite en 2013 et les fractures entre factions et cliques du CDP se sont accélérées, renversant la vie tranquille, idyllique et peut-être obnubilant qui y prévalait, au point de ne pas permettre à la jeunesse d’anticiper sur les troubles éventuelles. Ou bien les fidèles ou les barrons du moment pensait-ils que les anciens allaient se laisser faire comme cela, abandonner un pouvoir sous leur mains, conquis durement et longuement ?

Sous un autre angle, on pourrait aussi dire que les anciens n’ont pas fait grande chose contre cet insouciance de la jeunesse, ou même y ont contribué, cependant, je suis moins de cet avis même si des éléments existent pour soutenir ce propos.

En effet, il y a de cela moins d’une année et demie, Roch Marc Christian KABORE n’a-t-il pas déclaré sur la Une des Editions le Pays, que l’article 37 en l’Etat était anti-démocratique ? Simon COMPAORE lui, n’a-t-il pas dit dans la presse que si cela lui venait en rêve d’être devenu Président, le lendemain à la première heure, il se serait précipité pour sacrifier des colas en bon africain afin que Dieu l’en épargne ? Bien sûr que pour des analystes politiques sérieux, de tels propos ne sont pas bien sûr à mettre au compte du sérieux ! Cependant son rappel ici semble fertile et opportun.

Les anciens qui sont les acteurs clés de ces rebondissements du moment, malgré le peu de temps, ont pu puiser dans leurs vieilles ressources pour réussir leurs sorties si l’on juge par leur accueil triomphal lors de la marche de protestation du 18 janvier 2014 de l’opposition politique contre notamment la modification de l’article 37 de la Constitution.

Pour s’en convaincre, qui ne se rappelle pas à Ouagadougou du départ de Simon COMPAORE qui a été suffisamment bruyant de par les medias au point de susciter l’interrogation du journaliste et historien Rémi DANDJINOU, de savoir si le maire sortant n’en faisait pas trop pour un départ ! Le même Simon alors maire n’a-t-il pas affirmé qu’il préférait vider les dossiers le concernant au sujet d’une éventuelle malversation à la mairie ? Ne fussent pas un début de préparation de sa sortie en futé politique ?

Salif DIALLO, lui, avait déjà annoncé les couleurs dès 2009 avec son entretien avec l’Observateur Paalga, quand il proposait une 5ème République avec un régime parlementaire, sans manquer de dénoncer « précocement on ose le dire, » la « patrimonialisation du pouvoir » montrant ainsi son souci d’une sortie honorable pour Blaise, et montrant aussi qu’il pensait déjà au départ de ce dernier.

Aussi, peut-on dire qu’ils ne sont pour rien dans la diligence observée pour la modification du statut de l’opposition, chose qui leur évite de notifier leur appartenance à l’opposition par leur déclaration auprès du Chef de file de l’opposition politique. Une démarche qui s’apparenterait à une allégeance auprès de Zéphirin DIABRE et qui pèserait sans doute trop comme une corvée pour leurs trempes ! Les choses vont très vite ! Avec la récente création du Front républicain, ils méritent un fort bénéfice du doute et même qu’ils peuvent en être blanchis…

Enfin, la préparation de leur sortie massive – qui est stratégique à plusieurs titre, pour éviter à chacun la cristallisation d’éventuelles sanctions et représailles du Président COMPAORE - ne saurait jadis, longtemps être ignorée par ce dernier, lui dont les hommes de sécurité bénéficient d’une forte notoriété auprès de l’opinion en terme de surveillance. Et aussi pour la simple raison qu’une telle hémorragie militante qui aura nécessité une bonne préparation, suffisamment de concertation et d’échanges téléphoniques dans le réseau des démissionnaires ne saurait passer inaperçu.


Les vertus de l’alternance et de la démocratie

Après tout, ce n’est pas des troubles de telles gravités que les leaders du groupe démissionnaire n’ont pas connu ! L’avènement de la Révolution burkinabè tout comme la chute du CNR le Président SANKARA était terriblement plus grave ! Une fois de plus, les vertus de l’expérience sont en évidence.

Cette même vertu de l’expérience vaut aussi pour l’alternance et la démocratie. En effet, c’est une évidence que l’alternance permet aux citoyens et plus particulièrement aux jeunes générations de connaître diverses facettes de l’expérience et de forger le caractère pour faire face aux situations exceptionnelles pour tenir le coup et continuer à vivre et à faire avancer le pays.

Une maxime populaire africaine se prête bien pour illustrer ce propos. On dit en effet que « tant la grenouille ne tombe pas dans l’eau chaude, elle ne sait pas qu’il y a deux sortes d’eau » D’autres maximes populaires proches quand bien même moins illustratives disent : « tant qu’on ne coupe pas la queue du margouillat, il ne sait pas où se trouve son trou » ; « chat échaudé craint l’eau froide ».

En un mot, les vertus de l’alternance et de la démocratie sont entre autres que chaque génération assume ses responsabilités au pouvoir selon ses aspirations et ses orientations souveraines devant l’Histoire.


Les travers de l’autocratie libérale et du pouvoir à vie : l’exclusion des jeunes générations

Parler d’autocratie libérale peut être discutable, mais c’est la qualification que donnent certains auteurs à notre régime politique de la 4ème République sous le Président COMPAORE dont une caractéristique frappante et la velléité d’un pouvoir à vie.

En effet, le pouvoir à vie qui est l’enjeu majeur des débats actuels sur l’article 37 de la Constitution burkinabè obstrue toutes les vertus et possibilités ci-dessus énumérées, maintient le peuple dans la routine, maintient les inégalités non moins illégitimes en l’état, estompe toute forme d’espoir pour les uns et les autres aux plus hautes fonctions de l’Etat, et gangrène par conséquent toutes les structures de l’Administration, de mêmes que toutes les sphères socio-économique.

Pour faire le parallèle à travers seulement quelques deux exemples, regardons la situation qui prévaut 2000 à l’Université de Ouagadougou : c’est le chevauchement de plusieurs années académiques abandonné à dessein, tout comme le blocage et le statu quo actuel à la Présidence du Faso. Et si l’Université fait quelque peu mieux en connaissant l’alternance à sa tête quand bien même trop rapprochée et frisant avec l’instabilité destructrice, la Présidence du Faso, elle fait pire en n’ayant qu’un seul homme aux commandes en 27, voire 28 ans, une stabilité vicieuse ! Et tous ces travers sont à mettre sur le compte du même régime.

De tels travers sont contre-nature en ce sens qu’ils se placent en travers même de la marche de l’Histoire et la travestissent du moment où dame Nature a horreur du statisme.

N’est-ce pas que tout change dans la vie ! Pour exemple, si l’on sort un peu du cadre politique, les artistes-musiciens Manwdoé et Smarty ont vu leurs chemins se croiser un jour et aujourd’hui, ils se sont séparés ; pour autant, il ne sied pas à distance, d’invoquer l’ingratitude de l’un par rapport à l’autre et inversement.

Pour revenir avec des exemples politiques, la Révolution sankariste a fait son temps et a cédé à d’autres modes de gouvernance aujourd’hui ! Qui peut nier qu’on avait cessé de monter les couleurs nationales dans les services, pratique jadis hebdomadaire et répandue pendant le CNR et avec laquelle on veut renouer aujourd’hui.

Aussi, le Président COMPAORE a accédé au pouvoir dans la trentaine et aujourd’hui il est dans la soixantaine. Les petits de 13 ans en 1987 en ont 40 ans aujourd’hui, soit 5 ans écoulés déjà, depuis l’expiration de leur jeunesse ! Ces changements sont dans l’ordre naturel fondamental de la Nature.

Pour qui sait lire entre les lignes, disons que notre génération de la tranche de 36 ans à la quarantaine a vu sa jeunesse sacrifiée, écartée injustement du pouvoir politique à cause de certains aînés, suffisamment gourmands, qui lui ont fermé durablement ce à quoi eux-mêmes ont pris part assez tôt, sinon précocement. C’est donc un abus que de dire ou de penser que Monsieur Salam DERME est jeune ! A ma connaissance, il atteint aujourd’hui la quarantaine si l’on reste toujours tatillon dans la rigueur des 35 ans !

Une comparaison sous régionale des jeunes aux affaires ou dans des postes de responsabilités, suffirait à nous désillusionner très vite, nous burkinabè !

L’un des exemples les plus frappants, c’est Guillaume SORO qui a pratiquement gravit tous les échelons du pouvoir en Côte d’Ivoire (Ministre d’Etat, Premier Ministre) et même que le perchoir a dû attendre qu’il vieillisse un peu tant il était jeune, pour atteindre 40 ans, aux fins d’occuper le fauteuil présidentiel de l’Assemblée nationale ! Dans cette même Côte d’Ivoire, les Directeurs généraux JEUNES sont très nombreux ! Au Sénégal, c’est le même constat ! Les jeunes cadres sénégalais occupant des grands postes de responsabilité sont très nombreux et non moins compétents et impressionnants à l’oral, au point de mettre nos compatriotes dans des situations de gênes lors de missions et séminaires à l’extérieur. Les fonctionnaires internationaux sénégalais abondent au point d’étendre leur champ d’influences et leurs présences jusqu’au Burkina Faso !

Entretenir l’absence d’alternance ou le continuisme à l’image de ce qui se passe dans notre pays est une erreur grossière et suffisamment grave !

En effet, plus le temps passe, plus le fossé s’approfondit et l’éloignement s’établit entre les générations au point de rendre presqu’improbable la confiance et la proximité entre certaines générations.

Et en matière de gestion du pouvoir politique, cela se traduit par le statuquo, le statisme, de sorte que sur la scène politique, ce sont les mêmes que l’on voit et les changements apparents ne sont que des illusions, s’effectuant toujours de façon horizontale comme dans un cirque.

Les changements verticaux, qui sont les vraies marques d’ascension et des chances ouvertes au petit peuple, s’il y a lieu, sont rarissimes et exceptionnels.

Pour être illustratif, regardons autour de nous les dirigeants politiques : Roch a été Premier Ministre, Président et Président de l’Assemblée nationale, etc. Simon, lui a été maire, maire, et maire, pendant 17 ans ! Quant à Salif, il a été Ministre d’Etat au côté de Blaise, faisant quelque fois l’ombre même au Ministre des affaires étrangères, notamment dans des missions en Côte d’Ivoire à l’époque, super Ministre de l’Environnement, super Ministre de l’agriculture, etc. Zéphirin, pour avoir occupé le poste de ministre tout au plus pendant cinq ans selon une interview, bénéficie quant à lui, au moins de circonstances atténuantes...


La jeunesse citoyenne doit être non seulement vigilante mais aussi active et canalisatrice de son combat pour sortir de la marginalisation

Au regard de ces développements, un observateur averti reconnaîtra que la démission de ces anciens barrons du système est certes salutaire et opportun pour la démocratie et les perspectives d’avenir pour notre pays cependant, la jeunesse ne devrait pas vite jubiler. Au contraire, elle devrait non pas seulement les observer avec vigilance mais se déterminer plutôt à canaliser la lutte pour le pouvoir dans un suivi rapproché et constant vers ses attentes pour ne pas être dépossédée de son succès certain et être désenchantée à la fin comme c’est le cas en Tunisie, en Egypte et en Lybie !
Après tout comme le slogan du Balai citoyen le dit, « notre nombre est notre force » !


Ces départs au CDP s’expliquent par une volonté pour les démissionnaires de jouer un rôle politique national de premier plan et donc un refus d’aller au « garage » du CDP !

Nous convenons donc en partie avec à Monsieur DERME que les raisons avancées par les démissionnaires ne sont pas suffisantes notamment l’argument d’absence de démocratie interne du parti du CDP, l’ingérence de la FEDAP-BC dans les affaires du parti, mais que pouvaient-ils dire d’autre de politiquement acceptable dans la forme, encore que ce n’est point un secret qu’ils étaient mis à l’écart dans les instances du parti, dans un second rôle de conseiller politique dont les attributions restent des plus floues et inadéquates de surcroît pour leurs carrures !

Que la jeunesse du CDP s’efforce donc de nous exposer les raisons des démissions de leurs camarades aînés d’antan, sans pour autant y parvenir habilement, c’est tomber dans la répétition de ce que nous savons tous déjà. Pour faire un peu dans la mode, ça ressemble un peu à un « non évènement » !

Les démissionnaires sont passés à la rupture tout simplement parce que leur groupe ou encore leur génération est marginalisé(e) avec une intention de les mettre au garage à un moment où ils pensent qu’ils ont encore de la force et des choses à prouver. On est même tenté de penser qu’une seule personne serait ajoutée au groupe et l’on dirait avec raison que le CDP tout entier a démissionné ou que le CDP a abandonné le pouvoir !

Et l’argument de protester contre le sénat, contre le référendum et contre la modification de l’article 37 s’offre merveilleusement comme une aubaine « opportun-iste » à ces démissionnaires qui refusent d’aller au garage, encore qu’ils ont cette conscience d’avoir en leur sein des personnalités « présidentiables » et l’avantage de bien connaître et de mesurer les points et moments faibles du Président !

Encore une fois, ils donnent raison à la théorie de la Pyramide des besoins d’Abraham MASLOW : après avoir satisfait les besoins primaires, biologiques de survie et de sécurité, ils aspirent NATURELLEMENT à la satisfaction du besoin de réalisation, de l’estime de soi, de l’accomplissement et du prestige, chose tout à fait NATURELLE, hormis le débat politique et politicien. Ils ont certes fait des erreurs comme tout le monde, y compris Blaise lui-même, mais nul ne peut les condamner pour l’expression de ce besoin tout à fait NATUREL.


La meilleure décision pour Blaise, pouvant conduire à une meilleure issue probable pour tous sans exclusive…

Un dernier point, le Président COMPAORE redoutait que les campagnes présidentielles ne soient engagées pour 2015, ce qui justifiait son refus de se prononcer sur son éventuelle candidature, au risque de compromettre l’exécution sereine de son programme quinquennal. Déjà que les choses sont déjà engagées malgré cette réserve, si l’on juge par l’alerte en cours dans les partis politiques et l’annonce des premières candidatures pour 2015, notamment celle du PAREN.

N’est-il pas mieux qu’il nous sorte de l’incertitude qui n’est que trop nuisible pour notre économie, déjà que le STN-SCADD prévoit une baisse notable de la croissance en 2014 du doute pesant sur le plan politique !

Pour ma part, accepter partir au terme du présent mandat, préparer sa succession dès à présent au vue du peu de temps encore disponible, épargner le peuple burkinabè des confrontations inutiles avec les forces militaires et de sécurité, économiser ces violences, assumer son passé devant le Peuple et l’Histoire, ne peuvent qu’élever le Président COMPAORE et le conduire dans l’Histoire par la Grande Porte au côté d’autres grands qui l’ont précédé comme son ami SANKARA !

Pour ce faire, absolument lui seul COMPAORE, indépendamment de toute personne extérieure, frère, famille, clan, parti, détient la décision.

Pour Platon, la clé de cette décision, c’est d’accepter de devenir Philosophe et pour le Christ, c’est de renoncer aux biens matériels, combien superflus et éphémères de ce Monde…

Danielle C. TRAORE
Juriste-politiste
Courriel : ceciletraore7@gmail.com

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