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Si j’étais Blaise Compaoré…

Publié le samedi 11 janvier 2014 à 15h56min

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Si j’étais Blaise Compaoré…

C’était un mercredi 28 avril 2004, en prélude aux élections présidentielles de décembre 2005, j’écrivais un article d’opinion dans le quotidien burkinabè « L’Observateur Paalga nº6131 du 28/04/2004 ». Ma participation aux échanges socio-politiques était surtout axée sur la légitimé d’une possible participation de M. Blaise Compaoré aux présidentielles de 2005 alors qu’il était sur le point d’épuiser deux mandats de sept ans. En somme dans l’écrit publié, d’un style satirique, je souhaitais que le président du Faso renonçât tout simplement à briguer un autre mandat, quitte à revenir après. Car tout devait lui indiquer qu’il était temps de le faire ; maintenant ! Mais c’était en 2004.

Dix ans que les burkinabè vivent la même situation, mais en grand-format, où tous les débats (en plus, du Sénat) mènent sur l’article 37 de notre Constitution, sur la mauvaise répartition de la petite richesse du Burkina Faso, sur la candidature ou la non candidature de Monsieur Blaise Compaoré, toujours Président du Faso. Ma participation à ces échanges se veut d’une continuité du même style satirique.

La petite histoire nous a enseigné que la fin mal négociée des longs règnes provoque inéluctablement la déstabilisé d’un pays. Et pourtant, tout laisse percevoir que notre cher Faso à tous, est à la croisée des chemins. La sortie récente des démissionnaires du Parti gouvernemental vient attester de l’état grave de la situation socio-politique.

C’est pourquoi si j’étais Blaise Compaoré,

Même sachant que la majorité + 1 du peuple est en ma faveur pour le maintien du pouvoir, je me dirais : « après tout, que veux-je encore ? Mon pays m’a tout donné, mon pays m’a tout pardonné, je suis même fatigué après 31 ans, 5 mois, 6 jours de règne. Par conséquent si j’étais Blaise Comparé, j’allais plutôt voir cette démission fracassante de mes trois hommes de main et leurs compagnons comme une perche à moi, lancée ; sans rancune. Il est vrai que cette déchirure fut affligeante moralement, mais ne dit-on pas qu’a quelque chose malheur est bon ? Définitivement, je serais décidé à changer de stratégie politique…

Si j’étais Blaise Compaoré,

J’allais rapidement chercher à sortir de ce qui semble être un véritable merdier doublé d’une bombe à retardement. Sortir du merdier signifierait aussi sauver mon peuple des atrocités qui le menace. Alors, j’allais enfin offrir à mon peuple, mon talent d’illustre médiateur dans les conflits intra états, inter états et internationaux. Je commencerai par un discours à la Nation dans lequel je ferais un briefing de l’actualité politique tout en mettant en exergue mon souci de préserver tout ce que nous avons chèrement acquis ; ensemble.

Ce discours serait pour moi un moment de communion intense avec mon peuple ; je ne laisserais rien au hasard ; un discours écrit et lu par moi-même ! Je dois sortir de la mêlée.

Si j’étais Blaise Compaoré, j’allais donc faire cette Déclaration importante en direct sur les ondes audiovisuelles et avec retransmission simultanée dans toutes nos langues nationales. En ces termes : « mon mandat finit en 2015 et….je me retire tout simplement de la vie politique ! Et dès maintenant chers compatriotes de nos villes, nos campagne et de la diaspora, considérez-moi comme Médiateur pour préserver la paix et la stabilité que nous souhaitons tous pour notre Burkina Faso. ».

Si j’étais Blaise Compaoré, comme médiateur donc, je convoquerai une table ronde -ou n’importe quel machin du genre- qui réunirait l’essentiel des partis politiques et des organisations de la société civile. Maintenant, je dois faire les choses en grand et bien visibles. Certes cette rencontre serait des plus tonitruantes mais comme médiateur si j’ai vidé mon énergie pour des causes plus ou moins lointaines je pourrai sans doute gérer cette situation. Ne suis-je pas le père de ma nation ?

Si j’étais Blaise Compaoré j’allais donc proposer une révision constitutionnelle inclusive. Mon Objectif principal serait de blinder le caractère limitatif des mandats présidentiels qui resterait à deux mandats de 5 ans. Surtout pas de régime parlementaire ; car le régime parlementaire pourrait être une autre stratégie pour perpétuer la longévité au pouvoir. Certes, il apparait comme une forme plus démocratique de gouvernance mais n’est efficace que lorsque la conscience politique est bien ancrée dans les mentalités des gouvernants et des gouvernés. Hélas, mon pays a encore beaucoup à apprendre en matière démocratique. Pas de régime parlementaire pour l’instant !

Si j’étais blaise Compaoré,

A partir de la date de cette déclaration je reformulerais personnellement mon agenda, mettant surtout en priorité les actions qui me permettraient de me réconcilier avec le Burkina profond. Je suivrais personnellement tous les grands chantiers lancés par mon gouvernement dans le cadre du programme pour lequel j’ai été élu pour 5 ans en 2010. Et comme il n’est jamais trop tard pour bien faire, je prendrais des mesures très strictes à l’encontre des auteurs de malversation et autres détournement avérés de fonds public.

Si j’étais Blaise Compaoré, j’allais ensuite négocier un pacte avec tous les candidats à la présidentielle 2015. Même si la loi sur l’amnistie est déjà adoptée, sait-on jamais… Ce serait ma seule réclamation comme partie prenante du conflit latent qui menace la Haute Volta, pays que moi-même j’ai contribué à rebaptiser BURKINA FASO. Et comme Médiateur à la fois, je ne manquerais pas d’argument pour obtenir un satisfecit en ma faveur. Si j’étais Blaise Compaoré, mon souci premier serait désormais de consolider surtout la Paix et de cette façon, je l’aurais démontré comme je l’ai déjà démontré à plusieurs occasion chez nos voisins et ailleurs… Tiens ! Feu mon beau-père spirituel ne disait-il pas, d’un ton nasal fort accentué, que la paix ce n’est pas des mots mais plutôt un comportement ?

Si j’étais Blaise Compaoré, obtenir la PAIX et la douce alternance au Faso serait mon ultime combat au niveau national. Et puis, comme tisserand de la paix, je ne puis tout de même pas habiller mes voisins alors que mes propres enfants, torse nu, grelottent de frayeur !

Définitivement si j’étais Blaise Compaoré,

Après les élections de 2015, je m’éclipserais comme un beau soleil couchant ; tout satisfais de ramener le compteur de la course au pouvoir transparent et à zéro. Ainsi, j’aurais fait le lit de la bonne gouvernance pour le président élu démocratiquement, peu importe son bord politique. Ne dit-on pas qu’on ne reconnait la valeur d’une chose que lorsqu’on l’aurait perdu ? Cela est valable pour préserver notre stabilité enviée mais aussi pour mon retrait du pouvoir. Je rejoindrais ma résidence privée pour enfin me reposer mais en gardant toujours un œil sur la gestion du nouveau maître de Kossyam. Tout en cultivant mon jardin, je poursuivrais mes actions de médiation des conflits partout où je serais sollicité.

Pour rentrer dans l’histoire de son pays par la grande porte il ne suffit pas d’y régner perpétuellement. Feu le Président Nelson Mandela, après avoir passé tant d’années embastillé dans une prison des plus lugubres, n’a pas voulu s’éterniser au pouvoir pour rattraper le temps perdu dans les geôles. Avec le recul, nous comprenons que Mandela n’était pas venu au pouvoir seulement pour les sud-africains. Il a utilisé plutôt son pouvoir comme un canal universel de transmission d’un message d’Amour, de Paix et de Solidarité aux populations les plus vulnérables de la planète. Cinq petites années et il s’était retirer de la politique ; alors qu’il aurait pu continuer au pouvoir ad-vitam., sous le couvert d’un plébiscite assuré. Cependant Il est venu, il a vaincu, il est parti. Que le Bon Dieu fasse les dirigeants africains s’inspirer de la sagesse de MADIBA.

Roland Zongo S.
Correspondant en Espagne pour Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 11 janvier 2014 à 16:12, par AD En réponse à : Si j’étais Blaise Compaoré…

    Si j"étais Blaise Compaoré j’allais chassé autour de moi tous ces hypocrite egoiste autours de moi et qui me souffle à l’oreille"Vas y on peut le révisé par referendum".
    Merci mon frère pour cette sagesse.Malheureusement votre interlocuteur ne lit pas Faso-net sinon il n’allait pas s’entêter.

  • Le 11 janvier 2014 à 16:14, par Calmos En réponse à : Si j’étais Blaise Compaoré…

    Très bonne participation au débat national .Texte bien écrit mon frère. No comment. Seras tu écouté ???????? Tu es un vrai burkinabé, Que DIEU veille sur toi en Espagne et sur nous au Faso

  • Le 11 janvier 2014 à 16:29, par le sorcier En réponse à : Si j’étais Blaise Compaoré…

    et les dossiers Thomas sankara et norbert et henry zongo etc......
    il n’est pas fou pour laisser le pouvoir.

  • Le 11 janvier 2014 à 16:34 En réponse à : Si j’étais Blaise Compaoré…

    A la fin il fallait ajouter : "mais je ne suis pas blaise compaoré"

  • Le 11 janvier 2014 à 16:59, par un patriote de Québec En réponse à : Si j’étais Blaise Compaoré…

    MONSIEUR ZONGO,

    Tes conseils sont les plus sages, sincères et très utiles pour blaise et lui même il sait où se trouve la vérité. Cependant il refuse d’emprunter ce chemin parce qu’il est sûr que toute ses médiations ne sont que du folklore et qu’il lui serait difficile d’échapper aux tribunaux nationaux et internationaux pour les crimes qu’il a perpétré. Mais que voulez vous les dettes vis-à-vis de DIEU seront obligatoirement payée !

  • Le 11 janvier 2014 à 17:09, par vérité no 1 En réponse à : Si j’étais Blaise Compaoré…

    Bravo ! Nos journalistes ont peur de dire la vérité à Blaise car beaucoup reçoivent des enveloppes de la part du pouvoir. Vous savez, nos grand parents au village préféraient mourir de faim que d’accepter de l’argent sale, c’est ça aussi être integre. Si j’étais journaliste, je ne peut pas voir cette mascarade et rester indifférent. Il est temps que Blaise parte. Webmaster laisse passer.

  • Le 11 janvier 2014 à 17:13, par CITOYENS En réponse à : Si j’étais Blaise Compaoré…

    si j’étais à la place de BLAISE,j’allais poursuivre mon chantier de médiation et de développement car je sais que le peuple est avec moi

  • Le 11 janvier 2014 à 17:20 En réponse à : Si j’étais Blaise Compaoré…

    vous semblez ignorer que blaise compaoré n’est pas un homme politique. il est d’abord un militaire sans culture politique qui est venu au pouvoir par les armes de façon sanglante. de la même façon il ne peut pas quitter le pouvoir si ce n’est par la force. donc arrêtez vos littératures lénifiantes qui n’intéressent pas blaise compaoré car son niveau intellectuel ne lui permet pas.

  • Le 11 janvier 2014 à 17:29, par MASKIOUD En réponse à : Si j’étais Blaise Compaoré…

    No coment ,tout est bien dit et j’espere que le grand frere de sayouba va en faire un bon usage !

  • Le 11 janvier 2014 à 17:33, par togsida En réponse à : Si j’étais Blaise Compaoré…

    voilà que c’est bien dit .Il appartiendra à l’intéressé de bien lire cette missive car il n’est jamais tard de mieux faire.

  • Le 11 janvier 2014 à 17:52, par L’article 37 En réponse à : Si j’étais Blaise Compaoré…

    Mon frère si tu étais Blaise Compaoré,on va t’appeler assassin de Thomas Sankara...

  • Le 11 janvier 2014 à 18:12, par verité nr.2 En réponse à : Si j’étais Blaise Compaoré…

    merci W.com pour cette analyse satirique. J’espère que Blaise se prendra pour toi et t’ecoutera pour le bonheur du Faso et de la Sous-région

  • Le 11 janvier 2014 à 18:22, par Tapsoba R (de H) actuellement en Allemagne En réponse à : Si j’étais Blaise Compaoré…

    Blaise Compaore a du mal a se liberer de ses illusions ou son entourage ne souhaite pas qu il s en libere.Si seulement il savait, comme nous l enseigne Romain Guillaumes,que "Liberee du poids de ses illusions ,la vie d un homme ne tient qu a un fil,celui qui le relie a la societe".

  • Le 11 janvier 2014 à 19:00, par Alphonse En réponse à : Si j’étais Blaise Compaoré…

    Mon oeil !!!, si tu était Blaise toi même tu allais modifier l’article 37 . LE POUVOIR EST BON QUAND ON EST LABA !
    Avec des SI, on fait un MONDE !

  • Le 11 janvier 2014 à 19:08, par Kaboré En réponse à : Si j’étais Blaise Compaoré…

    En effet toi et Blaise c’est la "jour" et la "nuit" ! vous n’avez rien de commun !

  • Le 11 janvier 2014 à 19:35, par Champion En réponse à : Si j’étais Blaise Compaoré…

    je pense ke les commentaires ne sont necessaire, les plus malins se piègent tt seul, le bon finira un jour (sûre), la vie a une limite. Observons la suite si tte fois ns avons longue vie. Merci !

  • Le 11 janvier 2014 à 19:39 En réponse à : Si j’étais Blaise Compaoré…

    C´est bien beau frere Roland, mais malheureusement vous n´etes pas Blaise Compaore´. Blaise a raison car etant un cabri mort il n´a plus peur de couteau. ca passe ou ca casse.

  • Le 11 janvier 2014 à 20:04, par zeda amadou En réponse à : Si j’étais Blaise Compaoré…

    Si Blaise était toi, nous aurions eu un homme d’Etat a hauteur de notre pays intègre et debout ! İl ne l’aurait pas abîmé et nous aurions compté sur notre sol des hommes fauchés par une violence incompréhensible. Des hommes intelligents, des hommes de foi et d’espérance ! Si Blaise était toi, le Burkina Faso aurait eu encore 20 fois plus de chance ! Malheureusement, de sa génération ce sont les plus violents, les plus cancres, les plus bornés, les plus tordus qui ont pris le pouvoir ! Pauvres de nous ! Que Dieu benisse le Burkina Faso !

  • Le 11 janvier 2014 à 20:37, par Babelt En réponse à : Si j’étais Blaise Compaoré…

    Article ou révelation ? Bravo à l’auteur !

  • Le 11 janvier 2014 à 20:51, par Le patriote En réponse à : Si j’étais Blaise Compaoré…

    Bravo ! cher compatriote.
    Vous être bien avisé et inspiré de la politique du pays quand bien même vous vivez à des milliers de Km ( en Espagne)
    Merci pour votre réflexion dans un style particulier for utile pour notre cher pays.
    Puisse votre message être bien compris et accepté par qui de droit.
    C’est seulement en cela que vous aurez été utile et on pourras dire enfin que vous n’avez pas prêché dans le désert, pardon dans la savane du Burkina Faso.
    A bon entendeur, salut !

  • Le 12 janvier 2014 à 01:09 En réponse à : Si j’étais Blaise Compaoré…

    Si vous étiez Blaise Compaoré, il y a longtemps que vous vous serez repenti, retiré de la vie politique ou de la vie tout court (une balle dans la tête, comme un officier digne). Vous imaginez vous tous les poids que supporte sa conscience ? Vos meilleurs amis passés par les armes sans état d’âme !!! Toutes les malversations que vous taisez !!! Je crois que la responsabilité à ce niveau est très lourd et demande plus que ce que nous voyons. Alors faisons des choix plus judicieux.

  • Le 12 janvier 2014 à 02:15, par man En réponse à : Si j’étais Blaise Compaoré…

    Ah oui ! votre écrit est convainquant . es ce qu’un sourd peut-il l’entendre ?

  • Le 12 janvier 2014 à 02:45, par Dosso En réponse à : Si j’étais Blaise Compaoré…

    Ces mots sont plus utiles à l"entourage du président,merci pour votre analyse.

  • Le 12 janvier 2014 à 19:20, par ali En réponse à : Si j’étais Blaise Compaoré…

    Si j’etais blaise compaore, j’allais dire à françois, tu la ferme, à mes conseillers de deposer leur demission, à la FEDAP/BC que j’ai decouvert son plan" de ma liquidation", je laisserai l’histoire me donner raison, je permettrrai au peuple de me "chercher avec torche en plein jour". Heureusement pour moi, je ne serai jamais...

  • Le 12 janvier 2014 à 20:54, par laloi En réponse à : Si j’étais Blaise Compaoré…

    Simplement merci

    • Le 13 janvier 2014 à 11:05, par le sophos En réponse à : Si j’étais Blaise Compaoré…

      ça , ça s’appelle l’allégorie de la caverne. tu sais mon frère Zongo lors que l’ on est de l’ autre coté du mur on entend pas on ne voit pas. si tu étais Blaise tu allais faire pire que lui. tu sais le pouvoirs est Diabolique , lorsque tu est au pouvoir tu ne te possédé plus ( surtout après avoir fait 26 ans de règne tu vas descendre mémé si on te nomme premier Ministre tu voit que tu es le plus grand chômeur au monde (comme le disais Omar Bongo) ). ce que tu prétend faire est ce que voit tout citoyen lambda mais eux non. puisse Dieu le tout puissant le ramène a la raison .et que Dieu bénisse le Burkina Faso amène.

  • Le 13 janvier 2014 à 10:02, par Le Burkina D’abord En réponse à : Si j’étais Blaise Compaoré…

    Franchement, si j’étais Blaise !! Et là je m’ouvrirais un boulevard d’une retraite paisible et d’un Burkina à jamais en paix et perpétuant un acquis démocratique irréversible : l’alternance comme aux USA, au Ghana, en France, au Sénégal, etc.

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