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Autant le dire... : Pouah !, encore ces questions de lotissements ?

Publié le mercredi 16 octobre 2013 à 15h50min

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Il faut vite arrêter cette question de lotissement au secteur 26 de Bobo-Dioulasso qui, si on ‘y prend garde, risque de polluer pour quelque temps encore l’atmosphère dans la ville. Des habitants estiment qu’ils ont été lésés dans l’attribution de parcelles.

Il faut les écouter et s’il y a lieu, leur rendre justice. Car, à priori, les lotissements sont faits pour les populations qui sont réellement dans le besoin. Ce n’est pas plus compliqué que cela ! Seulement, si le gouvernement ne prend pas très rapidement ses responsabilités par rapport aux questions de lotissements et de terres de façon générale dans ce pays-là, il risque d’être surpris un beau matin. Car, quand on écoute les gens dans les secteurs et dans les villages, on se rend compte qu’ils en ont gros sur le cœur et n’attendent que la moindre occasion pour mettre le feu aux poudres.

D’abord dans les villes. Les lotissements ne sont pas faits comme il se doit. Si bien que les vrais bénéficiaires ne sont pas ceux à qui on attribue les parcelles. Ce qui fait que la terre en général, et les parcelles en milieu urbain, sont devenues un véritable moyen de spéculation financière. Autrement dit, celui qui a beaucoup de parcelles est riche. Il peut en vendre ou construire des habitations afin de les mettre en locations. Aussi, tant qu’on peut en avoir, on use de tous les moyens. N’est-ce pas les parcelles qui ont justifié l’acharnement et le combat souvent fratricide que certains postulants aux postes de maires ont mené pendant l’élection des maires de communes et d’arrondissements ? Il faut mettre un point final à cette situation ! Car, en vérité, pour des intérêts particuliers, on ne saurait remettre les acquis de paix et de concorde nationale en péril. On prend les champs de pauvres paysans qui n’ont que cela pour se nourrir. On leur donne en contrepartie quelques parcelles qu’ils sont obligés de revendre aussitôt à de modiques sommes, aux mêmes donateurs. Puis après, plus rien. C’est la déchéance, la pauvreté ! Pensons-nous que ces gens-là, ces « nouveaux pauvres » que nous fabriquons de toutes pièces, vont se laisser faire ? Tôt ou tard, les nouveaux riches, qui ont tiré leurs richesses des parcelles ou des terres, auront à répondre.
Ensuite, dans les campagnes, il est inconcevable de voir des gens dire gaillardement qu’ils possèdent 50, 100 ou 200 hectares de terre. Et ces mêmes gens de préciser qu’ils les ont achetées (sic !). Depuis quand la terre se vend-elle ou s’achète-t-elle dans nos campagnes (traditionnellement parlant) ? Et si cela devrait être le cas, à quel prix les achète-on ces terres ? Il faut arrêter cela ; et vite ! Car, ce n’est ni plus ni moins que de la dépossession.

Le Burkina Faso a une superficie de 274 200 km2 et une population de 16 241 811 habitants. Soit une densité de 59,2 habitants au km2. Autrement dit, 59 personnes se partagent un kilomètre carré.

Comment, et par quelle acrobatie, un seul individu peut-il à lui seul posséder 200 hectares soit 2 km2 ? Et le comble, c’est que très souvent, ces gens-là ne sont ni des producteurs, encore moins des agro-business men. En fait, ce ne sont pas des travailleurs de la terre. Si bien que les vrais producteurs, les agriculteurs manquent de terres pour produire. Les éleveurs manquent de terre pour le pâturage. Et finalement, avec les agriculteurs, ils se battent sur le peu qui reste. Créant ainsi ce qu’on appelle « conflits agriculteurs-éleveurs ». Il y a un véritable problème et l’urgence est bien là, qu’il faut apporter une réponse adéquate à la préoccupation. Ce qui se passe ailleurs pourrait bien se reproduire ici. Exactement comme dit l’adage, « ça n’arrive pas qu’aux autres ».

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

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