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Autant le dire... : Ainsi, le CSC n’en pouvait plus !

Publié le mercredi 9 octobre 2013 à 14h35min

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Visiblement, la situation nationale ou si vous voulez le langage national était en train d’amorcer un virage dangereux pour la préservation de la paix au Burkina Faso. Que ce soit dans les journaux, sur les ondes de radios ou de télévisions, sur Internet (surtout dans les forums). La tolérance était en train de foutre le camp. Faisant place à la calomnie, à la diffamation pure et dure, aux injures, à la médisance, à l’intolérance totale. C’est dans une atmosphère aussi surchauffée et délétère (langagièrement parlant) que le Conseil supérieur de la communication, en tant qu’organe de régulation des communications au Faso a décidé de rappeler chacun à son rôle. Tout simplement.

En fait, le collège des conseillers membres du CSC après avoir « constaté de graves manquements dans le traitement de l’actualité nationale, tant par les médias publics que par les médias privés », des manquements qui « prennent la forme de propos ou d’écrits injurieux, calomnieux et haineux traduisent une montée de l’intolérance vis-à-vis des opinions contraires et portent atteinte aux sensibilités religieuses » a décidé de « rappeler aux professionnels des médias et des citoyens intervenant dans les médias que le respect des dispositions légales et réglementaires ainsi que des règles de l’éthique et de la déontologie doit demeurer un impératif constant ».

Autrement dit, la presse ou les médias d’une manière générale ne doivent pas servir de canaux pour régler des comptes personnels entre deux individus. Même entre conquérants du pouvoir d’Etat, le langage politique doit être policé de manière à ne pas menacer le pluralisme et la différence des tons. Et partant la démocratie et la paix sociale.
Une décision sage et responsable qui renvoie, une fois de plus, chaque Burkinabé devant ses responsabilités. Que veut-on faire de notre pays ? Voulons-nous la paix, la quiétude, le développement ? Le matraquage ou encore lynchage médiatique tel qu’il est donné de le constater en ce moment est-il compatible avec l’Etat démocratique que nous voulons construire ? Si la démocratie permet à chacun de s’exprimer librement, cette liberté doit s’exercer en conformité avec les lois et règlement qui l’autorisent.

C’est pourquoi, l e CSC appelle les médias à s’abstenir de diffuser ou de publier des propos discourtois, injurieux, diffamatoires et haineux ; heurtant les sensibilités religieuses ; à vérifier et recouper les sources de l’information et à veiller à l’équilibre et à la pluralité des opinions. Les citoyens sont également appelés à s’abstenir de tenir des propos du même genre.

Fallait-il attendre que le Conseil supérieur de la communication nous rappelle tous à l’ordre ? Sans doute que non. Aussi, le plus important ici n’est pas de revoir la copie de nos déclarations et propos discourtois, mais de faire en sorte que de par nos actions quotidiennes, le Burkina Faso soit un pays de paix, de concorde, de démocratie et de développement.

Les Burkinabé ont besoin de vivre en communauté. Tel que cela l’a toujours été. Et cela requiert de chaque acteur de la vie politique notamment, à cultiver des valeurs et des comportements qui favorisent un climat apaisé. Mais cela ne signifie nullement qu’il faut remettre en cause des acquis tels que le pluralisme des opinions. Indispensable pour l’expression et la vitalité de la démocratie. Ce serait donc malheureusement et très regrettable que de par nos propos et nos actions, nous mettions en péril la cohésion sociale. Dans tous les cas, la responsabilité sera partagée, quand bien même chacun s’y reconnaîtra au cas où…Pour l’instant, le CSC a décidé de prévenir.

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

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Vos commentaires

  • Le 9 octobre 2013 à 23:08, par LINCOLN-Le Plombier En réponse à : Autant le dire... : Ainsi, le CSC n’en pouvait plus !

    Peut-on avoir un climat appaisé dans l’injustice ? On crie toujours au scancale,s’etonnant de voir la jeunesse manisfester son ras-le-bol alors qu’on est à la base de ce arrive. Tous ces propos traduisent la haine dans ce pays.

  • Le 10 octobre 2013 à 03:21, par YO En réponse à : Autant le dire... : Ainsi, le CSC n’en pouvait plus !

    Je n’ai pas vu propos "haineux" dans la synthèse du rapport du CSC. Du reste, pour tous ces termes ambigus, variables selon la sensibilité des uns et des autres, le CSC pourrait donner des exemples précis. Là, même si on est pas d’accord avec lui, on a au moins une idée de ce qu’il entend par ces termes.

  • Le 10 octobre 2013 à 07:24, par verite no 1 En réponse à : Autant le dire... : Ainsi, le CSC n’en pouvait plus !

    Grand merci a madame Damiba pour sa sagesse. Ne dit-on pas qu’un vieillard meme assis voit plus loin qu’un enfant debout ? Que les gourous du pays aussi respectent les regles du jeux.

  • Le 10 octobre 2013 à 07:25, par verite no 1 En réponse à : Autant le dire... : Ainsi, le CSC n’en pouvait plus !

    Grand merci a madame Damiba pour sa sagesse. Ne dit-on pas qu’un vieillard meme assis voit plus loin qu’un enfant debout ? Que les gourous du pays aussi respectent les regles du jeux.

  • Le 10 octobre 2013 à 08:40 En réponse à : Autant le dire... : Ainsi, le CSC n’en pouvait plus !

    Le pays est tellement miné par l’injustice avec une justice à 2 vitesses où les voleurs aux cols blancs se pavanent dans la ville tandis que les petits voleurs sont mis en prison. La paix est menacée aujourd’hui par le climat délétère provoquée par un pouvoir usé par un quart de siècle aux commandes dont sa gestion est caractérisée par la malgouvernance que tout le monde constate chaque jour. La majorité veut le changement mais ne sait pas comment il peut se faire démocratiquement en 2015 quand on connait le niveau de corruption, d’achat des consciences, la tricherie aux élections.... Et, c’est là, tout le drame actuel de ce pays dont la projection sur l’avenir s’arrête à 2015 car personne ne peut dire ce qui va se passer après.

  • Le 10 octobre 2013 à 11:56, par DUFOUR En réponse à : Autant le dire... : Ainsi, le CSC n’en pouvait plus !

    Ne cherchons pas plus loin que cette volonté de mise en place du sénat. Je vous assure que tout se qui se lit, se dit ou se fait aujourd’hui, n’est que la résultante de la vonté de mettre en place un certain sénat. Une décision ferme et claire quant à sa suppression de notre ordonnancement juridique, calmera bien de rancœur ! Et les fameux propos incriminés ne sont que des droits de réponse aux discours que l’on tient en face. Alors commencez par faire taire ou au moins faire réfléchir certains caciques de ce pouvoir avant d’ouvrir la bouche. Mais pour l’essentiel, tata BEA, on t’a compris !

  • Le 10 octobre 2013 à 12:09, par le clairvoyant En réponse à : Autant le dire... : Ainsi, le CSC n’en pouvait plus !

    Quand je vois un écrit de cet individu, je ne me donne pas la peine de le lire car d’office je connais son contenu bien plat et plein de griots affamés. N’mporte quoi en fait.
    Si on se dit journaliste aussi, alors tout le monde est journaliste

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