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Autant le dire.... : Ces bennes pleines de sable, « engins de la mort » jusqu’à quand ?

Publié le mardi 24 septembre 2013 à 13h00min

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Il y a juste un an, un enseignant sur le chemin du retour, alors qu’il était parti inscrire son enfant dans une école, a été écrasé en pleine route par une benne qui n’avait pas respecté le feu tricolore. Faute de système de freinage. C’était sur l’avenue du Général De Gaulle à Bobo-Dioulasso. Chacun s’était plaint de la conduite des chauffeurs de bennes dans la ville. Et on s’était arrêté là ; pas plus.

Lundi dernier, ce sont deux jeunes gens, à la fleur de l’âge qui ont été écrasés en pleine circulation sur la nationale n°10, en face du marché de Niéniéta. Alors qu’ils se rendaient au cimetière (situé un peu plus loin) pour apporter de l’eau à leurs camarades qui y creusaient la tombe de leur grand-mère dont le corps se trouvait à la morgue. Sur le champ, les deux jeunes gens ont trouvé la mort. C’est leur engin, encastré entre les roues de la benne qui a servi à celle-ci pour s’arrêter. Faute de système de freinage ? En tout cas, les populations qui n’ont pas apprécié, ont voulu mettre le feu à l’engin tueur. Le chauffeur lui, ayant vite compris que les choses pouvaient tourner mal pour lui, avait vite « pris la tangente », pour se sauver. On s’est, une fois de plus, énormément plaint. Et les choses sont restées-là ; pas plus.

Quand, en provenance de Ouagadougou sur l’avenue de l’Union européenne (encore elle !), vous n’avez pas la chance de suivre à moto ou à vélo une benne remplie de sable ou de divers agrégats, vous avez les yeux pleins. Car, non couvert, le sable ou la terre soulevé par le vent finit sur votre face. Engendrant ainsi des dommages aux usagers (maux d’yeux) ou des accidents. En outre, les restes de sable ou de terre sur le bitume le dégrade, constitue de la poussière et rend la circulation pénible pour les usagers et le voisinage. Mais, ni les plaintes des usagers, ni les tentatives de règlementation de la circulation des bennes n’ont réussi à dissuader les conducteurs et propriétaires de ces engins qui sont en passe de devenir « des engins de la mort ».

Quand des usagers sont stationnés à un feu ou à un stop, quand surgit une benne, tout le monde se sauve. Parce qu’il est de plus en plus reconnu que ces engins, pour la plupart n’ont pas un bon système de freinage. Souvent, le chauffeur qui est au volant est soit le fils du propriétaire, soit un apprenti chauffeur dont le permis de conduire est bien douteux. Constituant ainsi un danger pour la circulation, ces bennes ne doivent pas, en vérité se retrouver là où elles circulent. Et pourtant…

Que faire ? Peut-on s’interroger. Puisque les conducteurs font la sourde oreille. Aussi, dans une discussion sur la question, quelqu’un a tout simplement dit : « il faut que les usagers commencent à brûler ces engins ; comme cela, les propriétaires et conducteurs vont comprendre ». Faut-il véritablement en arriver là ? N’y-t-il pas d’autre solution ? Les services chargés de la sécurité des usagers en matière de circulation ou de mobilité urbaine sont interpellés pour une fois de plus procéder à des sensibilisations. A défaut, adopter de fortes sanctions pour tout contrevenant. Il faut le faire, le plus vite possible car, les usagers ne sauraient attendre encore plus longtemps. Les accidents mortels sont de plus en plus fréquents. Malheureusement, tout le monde semble impuissant face à la question. Par conséquent, il ne faudrait donc pas être surpris ou dire, au cas où, que c’est de l’incivisme, de l’intolérance ou de la justice par soi-même alors qu’on n’a pas pris à temps les mesures pour l’éviter. Conseil à qui de droit.

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

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Vos commentaires

  • Le 25 septembre 2013 à 10:58 En réponse à : Autant le dire.... : Ces bennes pleines de sable, « engins de la mort » jusqu’à quand ?

    Bravo ! Mr Kani. j’attendais impatiemment ce moment ; car de tout le temps je me suis posée mille et une question concernant des écrits pareils. je me suis demandé si toutefois est-ce que c’est pas moi-même qui ai des problèmes d’yeux, parce que chaque fois qu’un camion benne me dépasse dans la rue, j’ai du mal à ouvrir les yeux. Et il faut forcement les fermer à mes risques et périls. parce décidément, j’ai l’impression que c’est uniquement moi qui ai du mal à ouvrir les yeux tant ce camion vous foudroie de sable et de poussière sur tout le corps y compris bien sûr les yeux qui constitue presque tout pour l’homme. Et je n’ai pas encore vu de nulle part dans un écrit de nos journalistes pour dénoncer le comportement des autorités qui ont en charge le contrôle permanent de ces engins et de leurs conducteurs ; et d’autre part, personne ne parait se soucier de la question. Il ne se passe une année sans que ces camions n’écrasent des citoyens. alors je me suis posé plusieurs questions : est-ce que les autorités qui ont en charge le contrôle de ces véhicules se rendent t-ils vraiment compte que la vie est sacrée ? ( bon, en occident oui ! mais peut-être pas chez les Nègres) ? est-ce que je joue pleinement mon rôle en tant qu’autorité en charge de cette question ?
    Par ailleurs, il faut savoir que la plupart de ces engins n’ont jamais connu de contrôle au niveau du CCVA. et une moindre panne en pleine circulation cause toujours des dégâts inimaginables - surtout les pertes en vies humaines. ce qui fait que dès qu’un camion benne arrive juste derrière vous à un feu tricolore, la panique commence à s’installer. tu te demandes : est-ce mon tour qui est arrivé de me faire écraser ? certains responsables de ces camions sont en partie fautives parce qu’ils savent pertinemment qu’en ne faisant pas de contrôle, non seulement le conducteur est exposé aux dangers, mais aussi la vie des honnêtes citoyens l’est. Ces camions bennes qui ramassent constamment du sable pourraient avoir également pitié de la population qui en est le consommateur, en essayant néanmoins de couvrir le sable avec de l’imperméable ou bâche avant d’emprunter les voies. Malheureusement, on a l’impression que la raison du plus fort est toujours la meilleure.

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