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Il faut le dire : La hausse des prix, un ralentisseur de l’économie

Publié le mercredi 20 février 2013 à 01h57min

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La vie devient de plus en plus chère au Faso. Cette situation semble profiter aux commerçants, à ceux qui exercent des professions libérales et aux acteurs du secteur informel. Ils augmentent les prix des produits à leur gré, de sorte que le coût de la vie augmente de jour en jour, réduisant ainsi le pouvoir d’achat du consommateur. Cela n’est pas dû seulement à la loi de l’offre et de la demande, mais aussi à des situations de pénurie créées artificiellement par certains opérateurs, pour se faire le plus d’argent possible. Egalement en période de fête, on constate que des produits tels que la viande, la volaille, le poisson, l’igname et la pomme de terre entre autres, voient leurs prix grimper.

Mais une fois la fête passée, au lieu que ces prix reviennent à leur ancien niveau, ils accusent une légère hausse par rapport au prix initial. Pour en donner l’illustration, prenons par exemple la viande de bœuf au moment où le kilo était 1000 FCFA. Pendant la fête, ce prix montera, disons à 1300 F pour après, redescendre et stagner à 1100 FCFA. La même stratégie sera appliquée dès que l’occasion se présentera, sauf que cette fois, de 1100 F, le kilo de bœuf atteindra 1400 FCFA pendant les réjouissances, pour ensuite baisser et stagner à 1200 F, et ainsi de suite.

Aujourd’hui, le prix du kilogramme de boeuf est de 1750FCFA, voire plus sur certains marchés de Bobo-Dioulasso. On a parfois l’impression que par secteurs d’activité, les acteurs se concertent entre eux pour augmenter les prix au grand dam des autorités. La dernière en date de ces augmentations est le prix des tickets de parking à Ouagadougou et à Bobo-Dioulasso. Un relèvement qui a un impact sur la vie des populations : 100 F CFA pour une mobylette au lieu de 50F comme de par le passé, et 50 F CFA au lieu de 25 F pour les vélos, soit une hausse de 100%.

De quoi limiter les courses en ville, s’il faut chaque fois payer 100 FCFA pour faire garder sa moto. Au regard des différentes hausses, il y a lieu de se demander comment le simple citoyen arrive à joindre les deux bouts ! Réalise-t-on que l’augmentation systématique des prix constitue un frein au développement de l’activité économique ?

Les opérateurs économiques ici ne se rendent peut-être pas compte de cette situation ! Une analyse de l’augmentation récente du prix des hydrocarbures au Burkina Faso en 2011 révèle qu’il y a eu 50 F CFA sur le prix du litre pour le gasoil, le super. La conséquence, c’est que le prix du ticket de voyage qui était 6000 FCFA pour Bobo-Ouaga, est passé à 7000F, soit du coup une augmentation de 85,71% avec des répercussions sur les prix des denrées alimentaires et autres biens de consommation … Même si le gouvernement a jugé nécessaire de maintenir le prix de certains produits de base comme le sucre, l’huile.

Tout l’impact de ces différentes hausses, personne ne l’imagine sur l’activité économique. D’une part elles entrainent la baisse de la consommation de façon générale, chacun essayant de « serrer la ceinture » et de ne s’en tenir qu’au strict minimum. Ce qui sous-entend une détérioration des conditions de vie de la population qui pourtant, a des besoins. D’où la ruée vers les produits de moindre qualité, mais accessibles à toutes les bourses. Par ailleurs, les gens préfèrent ce qui vient de l’extérieur parce que moins cher, comme ce fut le cas pour le sucre ou les piles électriques. Et bonjour la fraude ! Si les produits locaux sont boudés, il va de soi que le tissu économique national se fragilise.

Et si la population passe tout le temps à consommer des produits de qualité douteuse, il n’est pas étonnant qu’elle soit incapable de fournir de bons rendements dans tous les secteurs.
D’autre part, la vie chère entraine nécessairement un nouveau type de rapport entre individus : la solidarité disparait, l’égoïste prend le dessus.
Quand il y a inflation, le pouvoir d’achat des hommes s’en ressent. Le travailleur qui continue de percevoir un même salaire malgré le renchérissement de la vie, n’arrive plus à s’en sortir. L’esprit du partage se meurt de jour en jour. Chacun ne s’occupe plus que de soi même et de sa petite famille. On ne travaille plus pour le développement du pays, mais uniquement pour se remplir les poches.

Finalement, seuls quelques individus s’enrichissent, alors que le pays entier s’appauvrit, toute chose qui ne fait que tirer l’économie en arrière. Ce qui n’est pas à souhaiter.

Rabalyan Paul OUEDRAOGO

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 20 février 2013 à 08:11, par solo En réponse à : Il faut le dire : La hausse des prix, un ralentisseur de l’économie

    vous avez oublié le cas des loyers.qui est plus grave. mon fère OUEDRAOGO, le journaliste vous allez beau parler mais tant que nous même le peuple ne réagissons pas iren ne sera fait.les opérateurs économiques sont les mêmes qui sont au pouvoir.si le peuple veut qu’il meurt de faim.ils s’en balle.courage et cherchons à vivoter.

  • Le 20 février 2013 à 08:33 En réponse à : Il faut le dire : La hausse des prix, un ralentisseur de l’économie

    franchement on en a raz le bol !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! on paye la bouteille de gaz de 06 kg chez certains commerçants à 2500 fcfa. ils prétextent souffrir avant de l’avoir. c’est vraiment de l’anarchie.

  • Le 20 février 2013 à 08:46 En réponse à : Il faut le dire : La hausse des prix, un ralentisseur de l’économie

    Bravo pour l’article. C’est la vérité ! Pour de la cupidité et de la rapacité nous sapons sans le savoir les bases de notre économie. Il faut que nous marchions pour que l’Etat nous dise comment concrètement il compte rétablir l’autorité de l’Etat. On parle, on parle et on ne voit rien !!! Comment se fait-il que le prix du parking soit maintenu à 100 F malgré la sortie du maire de Ouaga. Il y a un vrai problème d’autorité dans ce pays !!!!!!!!!!!!!!!!

  • Le 20 février 2013 à 09:28, par phantom En réponse à : Il faut le dire : La hausse des prix, un ralentisseur de l’économie

    Merci pour votre article, sincèrement où va la vie chère au faso ? Chaque jour que Dieu fait les prix ne font que grimper.
    Je paye chaque fin de mois un sac de riz mais chaque mois à son prix pour le même sac de riz. Le commerçant te dit que " liguira passa mai" (le prix a monté) à quel niveau, il ne peut te le dire, ce qui est sûr lui aussi a augmenté son prix même s’il dispose d’un vieux stock. Ceci est l’exemple du riz, il en ait de même pour les autres produits.
    Les choses se compliquent et il faut que le ministère du commerce prenne ses responsabilités sans quoi, un jour, on ne reconnaitra plus le burkinabé. Le magma est en effervescence, il ne tardera pas à jaillir si rien n’est fait.

  • Le 20 février 2013 à 09:32, par phantom En réponse à : Il faut le dire : La hausse des prix, un ralentisseur de l’économie

    Merci pour votre article, sincèrement où va la vie chère au faso ? Chaque jour que Dieu fait les prix ne font que grimper.
    Je paye chaque fin de mois un sac de riz mais chaque mois à son prix pour le même sac de riz. Le commerçant te dit que " liguira passa mai" (le prix a monté) à quel niveau, il ne peut te le dire, ce qui est sûr lui aussi a augmenté son prix même s’il dispose d’un vieux stock. Ceci est l’exemple du riz, il en ait de même pour les autres produits.
    Les choses se compliquent et il faut que le ministère du commerce prenne ses responsabilités sans quoi, un jour, on ne reconnaitra plus le burkinabé. Le magma est en effervescence, il ne tardera pas à jaillir si rien n’est fait.

  • Le 20 février 2013 à 10:11, par Machavel En réponse à : Il faut le dire : La hausse des prix, un ralentisseur de l’économie

    chapeau bas à Rabalyan OUEdraogo. tu as tout dit sur la vie chère. J’évoquerai en plus trois problèmes :
    - le problème de chômage : A la fin des années 90 des instituts supérieurs privés commençaientt à naître comme des champignons. Au lieu que l’état recadre la livraison des diplôme, en organisant les examens de fin de cycle, on a laissé chaque institut livrer des DTS en lieu et place des BTS dans les domaines en lien avec la gestion, la comptabilité et les finance( car on a pas besoin de laboratoire qui coute cher pour ouvrir son institut). Aujourd’hui on assiste impuissamment à la dévalorisation des diplômes supérieurs. que vaut un BAC+5 de nos jours surtout dans ces domaines ?
    - problème d’homosexualité féminine qui se développera dans les années à venir : A cause des aides nos dirigeants acceptent voter certaines lois ; actuellement on tend vers le vote de la monogamie. et pourtant les statistiques de naissances depuis 2000 font 3 garçons pour 7 filles. que ce passerait -t-on donc dans 10ans ? femmes célibataires ? lesbiennes ? le deuxième cas est probable car chacun à besoin de plaisir.
    - inadéquation entre croissance démographique et croissance économique : selon le recensement de 2006, près de 50% de la population ont un âge inférieur à 16 an. c-a -d que dans 10 ans 7500000 personnes seront à la recherche d’emploi. or de nos jours l’Agriculture qui occupe 87% est à l’état embryonnaire et ne peut nourrir 40% de la population. le secteur de commercialisation est familial et non développé. Le secteur industriel est presque inexistant. au lieu d’adopter une méthode efficace de planification familiale, l’état ne dit rien.oubliant que "le Burkinabé produit du sexe que des mains".
    Dans tout ça, un jour qu’on le veut ou pas les Burkinabé en côte d’ivoire seront rapatriés car les autorités ivoiriennes feront face au difficultés sociales. et ce sera le Chaos total
    voici mon apport non détaillé

  • Le 20 février 2013 à 11:11 En réponse à : Il faut le dire : La hausse des prix, un ralentisseur de l’économie

    Bravo Paul ! Un très bon papier. Courage à toi.

  • Le 20 février 2013 à 11:24, par CVG En réponse à : Il faut le dire : La hausse des prix, un ralentisseur de l’économie

    vous savez, nous n’avons rien vu d’abord. vous avez parlé du riz le sucre et autres, combien de personnes peuvent l’exportée.Après les troubles,ils avaient fait semblant de libéraliser mais après, les choses sont encore plus verrouillées.Vous parlez de produits locaux d’où vient les pagnes 8 mars qui sont à chaque feux tricolores ? n’est ce pas plus économique si ns avons nos propres usines de textile... prions le bon dieu pour qu’il pleuve cette année 2013 encore sinon ns allons tous fuir mais fuir allez où ?( je parle des 97% de la population )

  • Le 20 février 2013 à 11:48, par pval En réponse à : Il faut le dire : La hausse des prix, un ralentisseur de l’économie

    ah !!! très belle analyse. Tu as aussi l’œil d’un économiste M le journaliste.

  • Le 20 février 2013 à 12:04, par Uncitoyen En réponse à : Il faut le dire : La hausse des prix, un ralentisseur de l’économie

    C’est ça le burkina émergent . Chapeau bas au journaliste pour avoir décrire le mode de vie des burkinabé émergeant.

  • Le 20 février 2013 à 15:03, par Yabyoure En réponse à : Il faut le dire : La hausse des prix, un ralentisseur de l’économie

    Il n’ y a aucun secret.

    1- Il faut produire localement ce que nous consommons ;
    2- Il faut réguler les prix pour permettre aux commerçants/producteurs de bien gagner leur vie et aux consommateurs de réduire le cout de leur panier.

    A bon entendeur, salut.

  • Le 20 février 2013 à 16:07, par coupon En réponse à : Il faut le dire : La hausse des prix, un ralentisseur de l’économie

    Si le gouvernement est malin, il n’a qu’à commencé à chercher des solutions sur ces hausses ; sinon le commerçant sans faut mais c’est le gouvernement qui prendra la grogne sur la gueule. Sans jouer à l’oiseau de mauvaise augure.

  • Le 20 février 2013 à 17:15, par VV En réponse à : Il faut le dire : La hausse des prix, un ralentisseur de l’économie

    Belle analyse ! Mais la vraie cause de l’inflation est l’argent sale (corruption, blanchiment). Ce qui fait qu’une minorité est débordée d’argent et ne marchande pas. Là ou nous pleurons le prix du kg de viande, eux misent le double. Qui dit mieux ! Regardez un peu l’immobilier ou ils achetent tout. Le problème n’est donc pas l’opérateur mais la mafia économique.

  • Le 20 février 2013 à 17:15, par Bob En réponse à : Il faut le dire : La hausse des prix, un ralentisseur de l’économie

    Très bonne analyse. Ouvrez les yeux maintenant nos chères autorités car demais risque d’être trop tard.

  • Le 21 février 2013 à 09:13, par Burkitalie En réponse à : Il faut le dire : La hausse des prix, un ralentisseur de l’économie

    Très bel article ; très instructeur. Ainsi avançons-nous vers la léthargie économique et sociale. Chères autorités, sauvez le pays. Je propose qu’on renforce sérieusement l’effectif et les capacités d’intervention de la police pour veiller au grain et traquer tous les anarqueurs qui prospèrent aux dépens de la pauvre gente. Chers puissants politiciens, travaillez à mettre en place une vraie concurrence sur le marché, pour le bien des citoyens. TOUT LE MONDE y gagne ; vous aussi.
    Premier présuposé pour vous, chers grands du pays : ne fondez ni ne financez des sociétés prète-nom ou des sociétés occultes. Vous fausseriez tristement la loi du marché et c’est 85% de la population qui est condamnée à croupir dans la misère sans espoir d’en sortir.

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