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Chronique : Est-ce cela la vie en cité ?

Publié le dimanche 20 janvier 2013 à 22h42min

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Barricadés derrière des murs hauts, des portes closes et avec comme ange gardien, un chien méchant, certains habitants des cités dans les grandes villes choisissent délibérément de vivre repliés sur eux-mêmes. Suffisance ou crainte de l’autre ? En tous les cas, les habitants des cités ont la réputation de vivre en autarcie. Il y’en a qui n’ont pas le moindre égard pour les autres, pas même le voisin immédiat, parfois. Certains aménagent, s’installent et mènent leur vie, sans chercher à savoir qui est à côté d’eux. Or, on ne cesse de répéter à tout vent, que le voisin est le premier parent et que ce qui caractérise l’Africain, c’est son sens de l’humanisme, sa chaleur humaine…

Ces valeurs n’ont donc pas de sens pour certains résidants des cités ? Le simple bonjour se fait désirer entre résidants. Ce n’est peut-être pas une obligation pour certains, mais c’est le minimum qui puisse établir le contact avec autrui. Au moins, saluer permet d’aller vers l’autre en cas de besoin, sans trop de gêne.

C’est d’ailleurs la raison pour laquelle, ces individus renfermés sur eux-mêmes ne peuvent approcher autrui quand surviennent des pépins . Ils envoient leurs employés de maison demander des bricoles, ou encore ont le « culot » d’envoyer des cartes d’invitation aux enfants des autres pour l’anniversaire des leurs. Ils n’ont pas à l’esprit qu’un malheur peut leur arriver et qu’ils pourraient avoir une chance d’être secourus par les voisins, en attendant les sapeurs-pompiers et autres parents ?

S’ouvrir aux autres, c’est probablement vendre une partie de son intimité, mais on peut agrandir son cercle de relation, s’enrichir de la simplicité des autres. Des personnes de bonne volonté essaient, dans la plupart des cités, « d’humaniser ces quartiers de blancs », en créant des associations pour regrouper les résidents. Groupes de prière, visites, cotisations… Mais là encore, des gens ne se sentent aucunement concernés. Ils ont peut-être leur raison, mais le pire, ce n’est pas forcément les autres.

Assetou BADOH

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 21 janvier 2013 à 01:36 En réponse à : Chronique : Est-ce cela la vie en cité ?

    Mme, monter des murs hauts et fermer son portail, c’est se proteger de ce que vous savez, les voleurs. On peut le faire tout en etant ouvert aux voisins. Moi j’ ai mes murs hauts parce qu’ on m’ a vole a deux reprises. Mais je communique tres bien avec mes voisins de la cite, qui de toutes les facons, ne sont pas des necessiteux. Ils vivent aussi a Ouga 2000 comme moi. Alors, un peu de nuance dans votre vitriol.

    • Le 21 janvier 2013 à 07:24, par Nanoukda En réponse à : Chronique : Est-ce cela la vie en cité ?

      Vrai quant à ton raisonnement mais je crois pas que vous ayant fait un séjour à Ouaga 2000, même pas une seule nuit.

      • Le 21 janvier 2013 à 11:10, par habitante de la zone du bois En réponse à : Chronique : Est-ce cela la vie en cité ?

        Nanoukda ne soit pas aigri contre quelqu’un peut être qu’un jour par la grâce de Dieu tu quitteras ton non loti et tu iras habiter un quartier résidentiel Ok ?

    • Le 21 janvier 2013 à 07:29 En réponse à : Chronique : Est-ce cela la vie en cité ?

      Qui se sent morveux se mouche. C’est la pure vérité que la journaliste relate ici. La preuve est que pour le nettoyage de cette cité insalubre malgré le lustre de ces habitations, ce sont des jeunes d’une association et pas les voisins qui se sont mobilisés. Une action de ce genre aurait pu vous rapporcher mais comme d’habitude, vous ne voulez pas vous salir les mains.

    • Le 21 janvier 2013 à 08:29, par SAMSON En réponse à : Chronique : Est-ce cela la vie en cité ?

      Le problème ce n’est pas la hauteur des murs, mais l’attitude des gens envers leur voisinage. Elevé les murs de sa cours est tout à fait justifié avec la situation d’insécurité que l’on connaît à Ouaga. Cela fera bientôt deux mois que je réside à Ouaga 2000 . A mon arrivée, mon épouse et moi sommes passés dire bonjour à un voisin. C’était la seule villa qui était habité avant notre arrivée. Nous avons trouvé la femme (la trentaine environ) de ménage qui nous a informé que la famille vienait de sortir. A ce jour, soit trois semaines après notre passage, nous n’avons reçu aucun retour de cette famille. Je vois souvent un véhicule passé devant ma porte et qui entre ensuite dans la cours en question. Je suppose qu’il s’agit des résidents. Un autre cas, dans la villa en face de la mienne, cela fait bientôt deux semaines que je constate des mouvements mais jusqu’à ce jour j’ignore qui est mon voisin. Un jour en sortant de chez moi, j’ai aperçu un homme qui refermait le portail de la cours après avoir garé sa voiture. Il m’a regardé sans dire mot (même pas le simple bonjour). Ces deux exemples pour dire que la situation décrite est une réalité. J’ignore ce qu’ils ont à se reprocher mais personnellement, j’ai l’impression les cités constituent un réfuge pour certaines personnes.

    • Le 21 janvier 2013 à 10:09 En réponse à : Chronique : Est-ce cela la vie en cité ?

      qui se sent morveux se mouche. Sinon que tout est nuancé dans le fond

  • Le 21 janvier 2013 à 10:57 En réponse à : Chronique : Est-ce cela la vie en cité ?

    D’abord qu’entendez vous par "cité" ? Puisque les quartiers construits sous la révolution sont aussi nommés de ce même terme.
    Vous faites probablement allusion aux quartiers résidentiels huppés, si je me tiens aux premières réactions (résidents de Ouaga 2000).
    Par ailleurs, si le contact humain est le propre de l’Africain, la kpakpatoya est aussi une de ses principales caractéristiques, et je peux comprendre que ces personnes qui vivent recluses sur elles-même veuillent vivre tranquillement sans le voyeurisme et les mauvaises langues des voisins, car un problème est vite arrivé dans des situations pareilles.

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