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Autant le dire… : Et s’ils « s’unissaient », se « rassemblaient » ou « s’alliaient » pour « changer » ?

Publié le vendredi 14 décembre 2012 à 03h02min

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Quand j’ai pris connaissance de la liste des partis politiques ayant pris part aux dernières élections municipales et législatives couplées du 2 décembre, deux choses m’ont « choqué ». Sur les 74 partis politiques, seulement … ont eu des élus. Dans certaines communes, des partis n’ont eu le moindre siège de conseiller municipal. Et cela ne surprend pas dans la mesure où d’autres ont carrément eu zéro voix dans des bureaux de vote ou dans des villages. C’est dire que les candidats n’ont pas voté pour eux-mêmes. Ce qui pourrait se comprendre par le fait que soit, ils n’ont pas confiance en ce qu’ils font, soit on les aurait contraints à être candidat.

L’un dans l’autre, c’est tout simplement scandaleux. Malheureusement, ce sont ces mêmes partis, et ils sont au nombre de 12, qui se sont présentés uniquement dans une seule commune où ils n’ont pas un seul siège de conseiller municipal. Des partis de ce genre, doivent être rayés de la liste des bénéficiaires de la subvention de l’Etat pour activités politiques. En vérité, ils ne représentent rien et ne participent pas à l’animation de la vie politique.

Le deuxième constat, qui est aussi malheureux que le premier, est celui-ci : six partis politiques portent le mot « ALLIANCE » dans leur appellation ; quatre « CONVENTION » ; huit « MOUVEMENT » ; sept « RASSEMBLEMENT » ; seize « UNION », ainsi de suite. Quand l’un s’appelle « Le Faso Autrement » et l’autre « L’Autre Burkina/PSR), quelle est la différence ? Pour preuve, les six « alliance » totalisent 1856 voix, les quatre « convention » ont engrangé 541 voix ; les huit « mouvement » 122 ; les seize « union » 2567 suffrages et les sept « rassemblement » seulement 325.

Aussi, si ces partis avaient eu la « petite intelligence » de s’allier ou de s’unir afin d’avoir une véritable convention, ils auraient pu faire mouvoir la démocratie vers le changement ou le progrès que chacun d’eux prône. En clair, le Burkina Faso n’a pas besoin d’une telle pléthore de partis politiques pour affirmer sa démocratie. Un parti politique qui n’arrive pas à convaincre des électeurs pour obtenir ne serait-ce qu’un siège de conseiller municipal doit être exclu des registres du ministère de tutelle des associations et partis politiques. Cela contribuera à unir les populations dans les villages et secteurs et à fédérer davantage les énergies pour avancer vers un développement endogène durable.

Des partis politiques, sans aucune envergure ou assise, ont réussi à « diviser » des habitants dans un même village ; ils ont réussi à « diviser » des voisins ou même des familles par un langage qui ne concorde pas du tout avec les aspirations du peuple burkinabè. Faut-il permettre à des partis de ce genre de continuer à nous « diviser », pire, à nous opposer les uns aux autres ? Si nous voulons bâtir une grande démocratie comparable à celles que nous aimons « singer » comme la France, les Etats-Unis ou encore le Royaume-Uni, nous devons aller progressivement vers la réduction du nombre de partis politiques. D’ailleurs si j’avais été un homme politique dont le parti n’a pas obtenu un poste de conseiller municipal, je ne me présenterai plus jamais devant des électeurs. A condition que ce soit en alliance ou en union avec d’autres partis.

La prochaine Assemblée nationale, en collaboration avec les trois grands partis de l’opposition, doivent prendre leur courage et discuter sérieusement de la question. Exactement comme cela a été fait pour le « nomadisme politique ». Pourquoi ne pas, par exemple, définir des critères de création de parti politique ? Il n’y a pas de honte à cela car à un moment donné de son évolution, on doit prendre des décisions, même si elles font mal. En tout cas, pour la paix sociale et le développement harmonieux du pays, cela en vaut bien la peine.

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

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