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Blaise Compaoré : Médiateur francofrustré ?

Publié le dimanche 28 octobre 2012 à 21h45min

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Blaise Compaoré : Médiateur francofrustré ?

Invité au dernier sommet de la Francophonie tenu en République démocratique du Congo (RDC), Blaise Compaoré et sa suite ont joué les premiers rôles chez Kabila fils. Ils n’ont d’ailleurs pas hésité à vendre les mérites d’une diplomatie de crise dont ils sont devenus les spécialistes. Aux côtés de François Hollande, Blaise Compaoré a tranquillement pris ses points comme on dit sous les tropiques, en dépit de la conjoncture politique et diplomatique. Il aura été sans aucun doute l’un des chefs d’Etat les plus sollicités à “Kin” lors des retrouvailles de la famille francophone. A cela deux raisons principales peuvent être trouvées.
La première tient au menu principal de ces rencontres, qui aura fait encore une fois la part belle à la gestion et à la résolution des crises sur le continent africain.

Et plus particulièrement à l’intérieur de cet espace géographique, politique et culturel construit autour de la langue de Molière. Dans cette logique, le conflit malien pouvait-il ne pas être au centre des débats entre les dirigeants réunis pour la circonstance ? Difficile à imaginer, surtout que la question (malienne) a pris une tournure très internationale, avec l’implication directe et sans concession des Nations unies et de son Conseil de sécurité dans la recherche de solutions rapides, pouvant permettre au Mali de recouvrer son unicité territoriale.

Naturellement, tous les pays de la zone sont concernés par cette affaire et ont donc tout intérêt à ce que les négociations aboutissent le plus rapidement.
Dès lors, et en sa qualité de Médiateur dans le conflit, l’homme du 15 octobre 1987 (il vient de célébrer officiellement le 25e anniversaire de son accession au pouvoir) s’est retrouvé sous le feu des projecteurs.
Place de choix parmi le “syndicat” des Présidents “francofilés”, service VIP, sollicitations permanentes avec un agenda surbooké, en un mot le capitaine était à son aise de l’autre côté du continent, au pays des Patrice Lumumba, Mobutu, Kabila père et autres dirigeants qui ont marqué l’histoire de l’Afrique, chacun à sa manière et avec des fortunes diverses bien entendu.

Loin des tapages de la rue ouagalaise, loin des contradictions politiques entre acteurs manifestement incapables de prendre et d’assumer leurs responsabilités devant l’histoire, loin des délestages et des pénuries de gaz si ce n’est de la vie chère, Blaise Compaoré s’est plutôt livré, comme à son habitude, à une entreprise de séduction de la communauté internationale. En montrant notamment qu’il reste un élément essentiel dans les discussions sur le sort du septentrion malien.

Cette zone, faut-il le noter, est vaste de plus de 800 000 km2, soit plus de quatre fois la superficie du Burkina à recouvrer de gré ou de force, dans des conditions particulièrement hostiles. Plus facile à dire qu’à faire, surtout que les dernières informations disponibles font état d’une mobilisation massive de renforts dans les deux camps, dans la perspective d’une confrontation éventuelle.

Militaire de formation et doyen des chefs d’Etat de la sous-région ouest-africaine, le facilitateur burkinabè ne pouvait qu’avoir son point de vue sur la question. Un point de vue tourné et retourné dans tous les sens, afin d’y déceler le moindre indice.
On en aurait presque oublié qu’il y a encore quelques semaines de cela un pavé médiatique lancé dans la mare prétendait que des armes avaient été opportunément livrées via le Burkina aux rebelles du Mujao. Une information derrière laquelle une partie de l’opinion et proche du pouvoir en place croit voir une main française. L’objectif de cette manœuvre étant selon, elle, de mettre les bâtons dans les roues de Ouagadougou afin de mieux reprendre la main.

L’on notera au passage que les dirigeants français et burkinabè, à travers leurs présidents respectifs, ont pu (enfin) se rencontrer officiellement à l’Elysée. Ce qui avait coupé court aux rumeurs.
Quant à Laurent Fabius et Djibril Bassolé, les deux chefs de la diplomatie, ils n’ont de cesse de multiplier les cadres d’échange, même si parfois les sourires sont de circonstance. En effet, comment ne rien laisser paraître alors que les couacs se multiplient entre les deux capitales ? Pas si simple...

C’est dans ce contexte qu’il faut situer le “discours de Kinshasa”, à l’opposé de celui de Dakar. Dans ses bonnes feuilles, le socialiste a cherché ainsi, cinq ans après, à effacer l’image désastreuse laissée par le “néogaulliste” aux Africains. L’adresse de François Hollande prônant de nouveaux types de rapports fondés sur le respect des principes démocratiques a été en fin de compte diversement appréciée. Saluée par les uns, rejetée par les autres, elle a au moins gagné sur un point précis : ne pas faire l’unanimité contre elle, comme ce fut le cas avec les déclarations de Nicolas Sarkozy en 2007.

Nouveau type de collaboration, nouvelle approche linguistique, nouveau mode d’emploi ? En tout cas, le chef de l’Etat burkinabè n’a pas craché sur l’anglophonie. Sans forcer le passage, comme certains de ses pairs qui ont préféré s’attacher d’autres partenariats stratégiques, Blaise Compaoré préfère pour l’instant mettre en avant la nécessité d’une ouverture sur un monde de communication. Fidèle à sa démarche habituelle, il ne tranche pas la question de manière directe. Bien évidemment, ses propos pourraient bien être interprétés dans un sens comme dans un autre...

A. TraorÈ

Journal du Jeudi

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Vos commentaires

  • Le 29 octobre 2012 à 01:13, par levisionnaire En réponse à : Blaise Compaoré : Médiateur francofrustré ?

    je ne comprends pas ce cop à l’âne mr le journaliste. vous parlez de la crise malienne et vous finissez en établissant un parallèle entre le discours de kinshasa et de dakar. expliquez moi aussi quel est le rapport entre le titre et le contenu du texte.

  • Le 29 octobre 2012 à 05:27 En réponse à : Blaise Compaoré : Médiateur francofrustré ?

    un honneur pour notre pays

  • Le 29 octobre 2012 à 05:31 En réponse à : Blaise Compaoré : Médiateur francofrustré ?

    Je n’ai compris a cet article ambigu : vraiment j’ai pas pige l’interet de cet article : un vrai gribouilli.

  • Le 29 octobre 2012 à 06:13, par Djandju En réponse à : Blaise Compaoré : Médiateur francofrustré ?

    Il n’y a pas eu un seul Président Africain suffisamment sincère et honnête pour dire à Kabila que c’est un tricheur et un assassin ! Le bal des faux-culs !

  • Le 29 octobre 2012 à 07:56, par çak sida En réponse à : Blaise Compaoré : Médiateur francofrustré ?

    Mr COMPAORE profites-en, occupes-toi de soigner tn image plutôt que de défendre les intérêts du Burkina.Le colonel Kadhafi avait hérigé sa tente sur les champs-élysée à l’époque !!! on a vu ce qu’il a subit^plutard !!!
    Vivement 2015

  • Le 29 octobre 2012 à 08:54, par WAPASSI En réponse à : Blaise Compaoré : Médiateur francofrustré ?

    À SEM Monsieur Le Président,
    Quand bien même je sois bien ignorant des Affaires Politiques et Diplomatiques, je viens par la présente non seulement vous féliciter pour ce que vous aviez fait et faites et surtout pour la doigté avec laquelle vous aviez toujours su vous acquitter des missions à vous confiées dans le cadre des Intermédiations nécessaires à la Paix en Afrique, vous dire "BRAVO" n’en déplaise aux spéculateurs et autres chercheurs de sensations. Depuis lors, vous en vos "Envoyés" n’ont ménagé de vos efforts pour le retour de la Paix dans les pays concernés tels, le Dufour au Soudan, le Togo, la Côte d’Ivoire etc. et le Mali frère. Je pense.que.contrairement à ce qui semble paraitre dans l’écrit ci-dessus, il n’y à aucune raison pour s’y sentir frustré car, c’est plus facile à partir d’une Table. une Chaise, une feuille.et un stylo. analyser, déduire et commenter que de se retrouver devant des belligérants et de réussir de rapprocher des antagonismes. Et comme on le dit dans le Jargon moaga "C’est celui qui est assis qui sait comment lutter". Et cela, mes esclaves SAMO ne me dementiront pas.
    Si oui que l’Internationalisation du conflit a nécessité les interventions d’Instances plus puissantes en moyens matériels, militaires et financiers qui vous permettent de souffler et de vous occuper d’autres choses contrairement à ce.que pensent certains qui y entrevoient de la "frustration", ben ! tant mieux. Le temps.que y aurez consacré à ce bourbier dont l’essence n’est pas d’aujourd’hui et qui à.été principalement causé par des fautes et erreurs humaines (de bonne ou de mauvaise foi), mettez-le SVP à vous occuper de nos problèmes internes et intérieurs car il y en à beaucoup et sont intervenus des faits de personnes en qui vous aviez mis votre totale confiance et qui malheureusement en ont trop abusé pour leurs propres intérêts.
    BON COURAGE ET BON VENT.

  • Le 29 octobre 2012 à 11:05, par Imothep Vizir du Pharaon En réponse à : Blaise Compaoré : Médiateur francofrustré ?

    Au moins dans cette rencontre à Kinshasa l’Homme noire s’approche maintenant un peu de l’histoire. Quel bond périple ? Il faut que les Africains prennent un peu conscience. Suivez bien le terme : franco-Africains, je me demande quel jour viendra le terme Africano-Européen. J’encourage surtout les chefs d’Etats Africains à s’organiser d’avantage pour l’épanouissement du continent. On accuse le Burkina de tord et de travers dans la crise Malienne, à ce que je sache le Burkina ne fabrique pas d’armes, ni de drone, ni d’appareils de surveillance, soyons réalistes regardons sur les armes de Mujao ou Ansar Dine portent-elles la marque made in Burkina Faso ?. C’est encore la France qui fait, défait, refait et manipule les informations. La france possède un puissant lobbi médiatique capable de destabilisé n’importe quel haut responsable Africain surtout francophone. Mais je pense que nos leaders doivent faire beaucoup attention à la politique française. Nombreux sont les chefs d’Etats qui ont été trahis à la fin. Ce sont eux qui poussent nos chef d’Etats à rentrer dans un faux circuit, puis ils les court-circuitent après.

  • Le 29 octobre 2012 à 11:08, par Imothep Vizir du Pharaon En réponse à : Blaise Compaoré : Médiateur francofrustré ?

    Au moins dans cette rencontre à Kinshasa l’Homme noire s’approche maintenant un peu de l’histoire. Quel bond périple ? Il faut que les Africains prennent un peu conscience. Suivez bien le terme : franco-Africains, je me demande quel jour viendra le terme Africano-Européen. J’encourage surtout les chefs d’Etats Africains à s’organiser d’avantage pour l’épanouissement du continent. On accuse le Burkina de tord et de travers dans la crise Malienne, à ce que je sache le Burkina ne fabrique pas d’armes, ni de drone, d’appareils de surveillance, soyons réalistes regardons sur les armes de Mujao ou Ansar Dine portent-elles la marque made in Burkina Faso ?. C’est encore la France qui fait, défait et refait et manipule les informations. La france possède un puissant lobbi médiatique capable de destabilisé n’importe quel haut responsable Africain surtout francophone. Mais je pense que nos leaders doivent faire beaucoup attention à la politique française. Nombreux sont les chefs d’Etats qui ont été trahis à la fin. Ce sont eux qui poussent nos chef d’Etats à rentrer dans un faux circuit, puis ils les court-circuitent après.

  • Le 29 octobre 2012 à 11:13, par lbbd En réponse à : Blaise Compaoré : Médiateur francofrustré ?

    J’ai rien compris dans cet article. Mal écrit.

  • Le 29 octobre 2012 à 12:13, par mouss En réponse à : Blaise Compaoré : Médiateur francofrustré ?

    pourquoi tous jour la guerre avant la paix

    • Le 29 octobre 2012 à 13:21, par Djagoundy En réponse à : Blaise Compaoré : Médiateur francofrustré ?

      Un article sans tête ni queue. Encourager nous a vous lire.

    • Le 29 octobre 2012 à 14:24, par cdt massoud En réponse à : Blaise Compaoré : Médiateur francofrustré ?

      merci mr le president. il est temps maintenant que vous donniez les bons ordres a ceux qui gerent les missions onusiennes au Faso pour que tous ces merites glanes sur le plan international se concretisent par une plus grande representation du Burkina Faso dans les missions onusiennes. ne serait-ce pas ussi une facon de lutter contre la pauvrete ? Juste une proposition parce que je sais que vous etes tres bien ecoute dans ces instances

  • Le 29 octobre 2012 à 14:36, par Bèb-Riîmbda En réponse à : Blaise Compaoré : Médiateur francofrustré ?

    Son excellence notre aimable président du Faso- Paix et salut sur lui-. Que deviendrait l´Afrique sans Blaise Compaoré- Gloire éternelle sur lui- ? Ce grand visionnaire que les mauvaises langues qualifient de criminel, cet homme de paix, ce soleil du XXIème siècle est incontestablement l´unique homme d´état dont le continent a besoin. Je ne comprends pas les Burkinabès qui par leurs écrits montrent une haine démesurée envers cet homme. Que lui reproche t-on au juste !? D´avoir démocrasché le Burkina ou de vouloir faire du Burkina un pays émergeant à l´horizon de 2150 !? Nous devrions plutôt être fiers de lui au lieu de perdre le temps à critiquer ou à dénigrer sans pour autant proposer mieux. Courage mon président, le vrai Burkina a besoin de vous !

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