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Autant le dire - Mort de Kadhaffi : Un an après l’Afrique est condamnée

Publié le jeudi 18 octobre 2012 à 23h48min

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Autant le dire - Mort de Kadhaffi : Un an après l’Afrique est condamnée

« Mort de Kadhafi : L’Afrique libérée » c’était la grande “Une” de l’hebdomadaire Jeune Afrique l’intelligent après la disparition du guide. Une année plus tard les faits sont parlants. Allègrement, on constate que de l’exploration à la liberté version 2011 en passant par la colonisation, l’indépendance et la démocratie l’Afrique est toujours sortie plus affaiblie, dépendante et partant, plus que jamais redevable. Pour faire tomber Kadhafi les Occidentaux ont surtout avancé la thèse du dictateur sanguinaire prompt à exécuter tout son peuple. Oubliant que toutes les puissances ou grandes démocraties ont eu comme leviers des dictateurs et des pages noirs. La Chine a pris son envol après Mao Ze Dong qui n’avait cure de la démocratie. Pour arriver à la démocratie les Français, les Américains… sont passés par des carnages internes.

Ces peuples ont souffert le martyr, ils ont tous supporté avant de dire non pour de bon. Les allemands bien que vaincus après la seconde guerre mondiale ont épousé la démocratie à partir d’une remise en cause interne. Et plus près de nous, sans intervention armée et sans transition conflictuelle, les Ghanéens ont été modelés à la démocratie par des Ghanéens. Chez nous les choses ont commencé à bouger après l’assassinat du journaliste Norbert Zongo. Ces exemples auraient servi la Libye si sa révolution était foncièrement nationale. Puisque des doutes subsistent quant à la genèse de cette crise.

Alimentée et instrumentalisée par des propagandes de média et de chancelleries occidentales, son dénouement a été ce que les pourfendeurs de Kadhafi ont voulu qu’il soit. Maintenant il n’est plus, mais l’Afrique demeure le « souffre douleur » du monde. Une incursion dans l’histoire et on constatera qu’en pleurs ou en joie, les Africains se sont toujours trompés d’adversaire. Ils s’entretuent et croient toujours aveuglement que le monde sera meilleur. Le cas échéant, c’est le voyeur blanc qui tue ou aide à tuer pour un monde meilleur. Et pourtant, avant d’être assassiné, Kadhafi a eu le temps de planter sa tente dans l’enceinte de l’Elysée. De griller des foies de chameaux, de prendre du thé et de boire du lait dans le beau palais de la liberté, de la fraternité et de l’égalité.

Tout dictateur qu’il était, le gouvernement français et d’autres puissances ne se sont pas fait de scrupules pour lui vendre des armes à la hauteur de ses pétrodollars avant que l’on ne décrète son arrêt de mort. Tout comme beaucoup de dictateurs, il avait de très bons rapports avec la France et les Occidentaux tant que les contrats d’armement, les explorations de champs de pétrole étaient au profit du monde occidental. Accusé à tort ou à raison d’être le bras armé des rebellions et du terrorisme en Afrique, ses bourreaux ont fini par s’occuper de lui à cause de son penchant pour l’Afrique. Si un individu ou un pays devrait disparaître pour avoir eu à financer des rebellions, on se demanderait aujourd’hui combien de président français, russes et anglais mériteraient de vivre ? Malheureusement et comme toujours, la vérité sur le « gâteau libyen » émanera des re« chercheurs » occidentaux après la disparition ou la mort politique des « acteurs/actionnaires ».

En attendant, les amphithéâtres de Kadhafi servent toujours les étudiants de l’Université de Ouagadougou de même que ses routes goudronnées. Mais s’en est fini pour le riz parce que désormais la Libye appartient à ceux qui ont fait la guerre à Kadhafi. « A quand l’Afrique ? », disait le professeur Joseph Ki-Zerbo.

Ousséni Bancé

L’express du Faso

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