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C’est un monde : Are you OGM or not ?

Publié le jeudi 4 octobre 2012 à 22h46min

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C’est un monde : Are you OGM or not ?

Le débat fait rage autour de la toxicité des Organismes génétiquement modifiés (OGM). En effet, ce ne sont pas moins de quarante chercheurs qui ont signé, mardi dernier, une tribune contre l’étude du Pr Gilles-Eric Séralini, estimant, dans l’hebdomadaire français Marianne, qu’elle relevait plus du « coup médiatique ». Issus du CNRS, de l’Inra et de l’Inserm, ces scientifiques, qui appellent à sortir de « l’opposition idéologique » à cette technologie, écrivent en effet que « cette étude doit être considérée plus comme un coup médiatique que comme une révélation de résultats scientifiques ».

Publiée le 19 septembre dernier, l’étude menée par le professeur Gilles-Eric Séralini a mis en cause « l’innocuité à long terme du maïs transgénique NK 603, mis au point par le groupe Monsanto ». Une étude déjà critiquée en raison, estiment les « détracteurs », de la « petite taille des effectifs par lot qui ne permet pas de tirer des conclusions statistiques sérieuses », du « manque de précisions sur la composition de la nourriture donnée aux rats », et de la « lignée de rats qui développent spontanément des tumeurs »... La question prend même une tournure de bataille rangée entre scientifiques, puisque près de 140 chercheurs ont également signé une pétition appelant à « un débat raisonné sur les OGM ».

En tout cas, pour sa défense, le Pr Séralini, lui, persiste et signe, affirmant dès le 24 septembre être « attaqué de manière extrêmement malhonnête par des lobbies, qui se font passer pour la communauté scientifique ». Et rejette les accusations portées contre la méthodologie de son étude : « Toutes les études du monde sont faites là-dessus [sur des échantillons de 10, Ndlr]. Le NK 603 a été autorisé sur cette base. Si on ne peut pas tirer de conclusions, il faut aussi tout de suite interdire tous les OGM. » Du reste, très amer, le Pr Séralini enfonce le clou : « Tous ceux qui ont aboyé [contre l’étude] sont à l’origine de l’autorisation de ces produits, et ils l’ont fait sur la base de tests sur la même souche de rats, avec des échantillons de 10 rats pendant seulement trois mois et pas avec autant de tests. »
Voilà qui promet de belles joutes scientifiques pro-et-anti-ogmistes !

Phil

Journal du Jeudi

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Vos commentaires

  • Le 5 octobre 2012 à 08:22, par Fasodeh En réponse à : C’est un monde : Are you OGM or not ?

    C’est vraiment suicidaire s’il s’avère que les études préliminaires pour valider les semences (OGM) sont seulement sur 3 mois. C’est en ça qu’il est important de savoir faire des expériences chez soit pour pouvoir accepter ou refuser les produits destinés à son peuple. La question qui me préoccupe actuellement est la suivante : Avons nous cet OGM au Burkina ? Certes, l’ études du Pr Séralini a des limites au vu des critiques que j’ai eu l’occasion de lire. Mais cette études reste à mon avis une alerte.

    • Le 5 octobre 2012 à 11:50 En réponse à : C’est un monde : Are you OGM or not ?

      Tu ignores jusqu’a présent que presque tout ce que nous mangeons est OGM maintenant dans ce pays ?Tu es bien en retard car ça commencé depuis 2003

  • Le 5 octobre 2012 à 09:18 En réponse à : C’est un monde : Are you OGM or not ?

    Séralini dérange les lobbyistes de tout poil. Ceux qui le critique devraient se regarder dans un miroir car ce sont les mêmes protocoles qu’ils utilisent généralement. Que dire des Monsanto avec leurs études bidonnées où ils testent sur des souris ou rats pendant 3 mois seulement ! Malheureusement, de plus en plus de chercheurs sont inféodés d’une manière ou d’une autre aux multinationales et ne sont plus réellement indépendant. Alors, pour le cas des OGM, ils ne voient que ce qu’ils veulent bien voir !
    Ces chercheurs nous proposent un débat raisonné sur les OGM. Ce sont les mêmes qui ont proposés il y a quelques années l’agriculture raisonnée (une vaste fumisterieà en France où on n’utilise les produits de traitement en raisonnant parce que avant on pulvérisait à tout va ! Résultat des courses : la quantité de produits déversée sur les cultures n’ont pas baissée. La biodiversité diminue et la moitié de la population des abeilles a été exterminée. Ces chercheurs critiquent Séralini et oublient le principe de précaution ! Ils le brandissent quant cela les arrange et l’oublie le reste du temps.

  • Le 5 octobre 2012 à 18:01, par le coq En réponse à : C’est un monde : Are you OGM or not ?

    Le 19 février 2008, le professeur Maxime Somé et l’ancien ministre des Ressources animales, M. Alassane Séré, tous deux membres du BBA (Burkina Biotech Association) ont donné une conférence de presse organisée par l’ISAAA (International Service for the Acquisition of Agri-biotech Applications) qui avait pour but de rassurer la population burkinabè au sujet des OGM en leur apportant une information "saine et juste". Après avoir qualifié le front anti-OGM de "rêveurs", ils ont déclaré que les négociations avec Monsanto s’étaient passées dans un climat de partenariat "franc et constructif". Selon ces accords, 70 % des bénéfices reviendront aux Burkinabè… Mais il n’est pas précisé la part qui reviendra aux cotonculteurs. De plus, pas un mot sur l’épineuse question des brevets. Qu’est-ce que l’ISAAA ? Elle se présente comme une organisation à but non lucratif qui a pour mission de soutenir le développement des pays du Sud. Mais internet nous permet rapidement d’établir ses liens avec Monsanto, avec la Fondation Rockefeller, et avec la Banque Mondiale. L’ISAAA est en fait une agence américaine qui dispose de fonds inépuisables pour promouvoir les OGM sur tous les continents. Elle offre des voyages d’études et des bourses à des scientifiques pour les former aux techniques du génie génétique dans les laboratoires privés et publics des Etats-Unis. Sa stratégie - qui est celle de l’USAID - consiste à cibler les élites d’un pays et à les gagner à sa cause par des arguments sonnants et trébuchants. Elle n’oublie pas les journalistes qu’elle traite bien et à qui elle dispense la bonne information - c’est-à-dire la sienne -donnée par des "experts" payés par la firme. Comment résister au chant des sirènes, quand on est un chercheur ressortissant d’un pays vraiment pauvre ? En réalité, seuls les instituts de recherche comme le BBA seront généreusement dotés. En contrepartie, il est normal que les chercheurs locaux servent les intérêts des Etats-Unis avant ceux du peuple burkinabè. C’est une nouvelle forme de colonialisme qui se met en place et qui transformera les petits exploitants africains en ouvriers agricoles livrés aux caprices de l’agrobusiness international. Kass El Diany (Source ATTAC) Nouvelle Libération du 18 juin 2008

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