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Mujao-Burkina : Honni soit qui arme y pense...

Publié le dimanche 16 septembre 2012 à 23h14min

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« Les premiers seront les derniers... », comme dirait le prophète. Et on dirait bien qu’au Mali, le MNLA, par qui la partition de fait du territoire est arrivée, se trouve désormais au second plan, comme explosé en plein vol par Ansar Dine, le Mujao et consorts. D’ailleurs, un mouvement chassant un autre, on ne parle plus que du Mujao dans cette galère de crise politico-militaro-islamo-terroriste. Mais entre les armes et le Mujao, il faut savoir ne pas mettre les doigts de l’enfant terrible de Ziniaré.

Tout est gnagami sur les bords du Djoliba. Panique à bord du paquebot de l’armée régulière, qui tire sur tout ce qui bouge. Pendant ce temps, le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) poursuit impunément, jusque-là, son œuvre de charcutage de mains et de pieds des « infidèles ». Un Mouvement qui nargue d’ailleurs tout le monde et qui pousse le bouchon de sa zone d’occupation en direction du sud. Il aura ainsi fallu la prise de Douentza, dans le centre du Mali, pour que le gouvernement sorte un peu de sa torpeur et demande l’intervention des forces armées de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao). Et là encore, les balafons du pays de Soundiata Kéita sont loin de s’accorder.

La seule chose sur laquelle tout le monde est en revanche d’accord, c’est qu’il n’y a que des désaccords et une vraie pagaille dans la gestion de cette sale affaire ! Un gouvernement d’union nationale qui ne réussit pas à susciter l’union sacrée, Ansar Dine et le Mujao, alliés d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui professent le jihad à profusion et amputent les membres de populations autrefois en paix, et le MNLA (Mouvement national pour la libération de l’Azawad) qui se cherche une nouvelle voie charismatique. Et voilà qu’on parle à présent à tout-va d’armes qui auraient atterri dans les arrière-gardes du Mujao après avoir transité par... Simonville ! Non, mais...

L’affaire fait évidemment grand bruit d’autant que l’information émane des « services de renseignements français », selon lesquels « des armes auraient récemment été livrées, via le Burkina Faso, au Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), implanté dans la région de Tombouctou, au Mali ». Dites donc, cette chansonnette-là devient récurrente dès lors que l’enfant terrible de Ziniaré s’évertue à jouer les pompiers dans les “difficilitations” bizarres et compliquées qu’on lui demande de démêler. Si on croit qu’on va flétrir ainsi sa jolie couronne de lauriers tressée au fil de longues nuits de médiations-facilitations tous azimuts...

D’ailleurs, l’homme qui porte promptement la parole du gouvernement n’y est pas allé de langue morte. Fidèle à sa réputation, le sinistre cracheur de verbes et de vérités gouvernementales a balayé l’accusation d’un revers de phrase et a martelé qu’« il faut éviter de se faire insulter ». Et pour ne pas répondre au coup de pied de l’âne, le sinistre burkinabè de la Communication rappelle, si besoin en était encore, que... « Blaise Compaoré a été le seul chef d’Etat invité par la Cour pénale internationale pour partager son expérience en matière de médiation dans les conflits ».Voilà qui devrait en boucher un coin à tous ceux qui ignorent encore que, assurément, « le président Blaise Compaoré est très respecté à travers le monde entier ».

Donc, en un mot comme en mille, honni soit qui « Burkina arme Mujao » y pense ? Surtout ces écrivaillons qui « relaient de telles informations », données avec assurance par un kôrô des kôrôs appelé « Jeune Afrique », même si l’info est signée « Services de renseignements français » ? Evidemment, puisque le sinistre ne comprend vraiment pas que vous -oui, vous, et vous aussi, et vous là-bas- « puissiez croire que le Burkina va s’ingérer dans de telles affaires » ! Euh... Cela veut tout de même dire que quelqu’un a dit un gros mensonge. Alors, qui ? Qu’on l’attrape vite fait et qu’on lui coupe la langue vite fait !

Journal du Jeudi

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Vos commentaires

  • Le 17 septembre 2012 à 03:53, par AFRICAIN En réponse à : Mujao-Burkina : Honni soit qui arme y pense...

    Une chose est certaine, le MUJAO et Ansar Dine sont soutenus par des puissances étrangères. Je doute cependant que le PF qui cherche à se construire une notoriété auprès des occidentaux puisse cautionner de telles forfaitures. Si c’était « dans son avant », pas de débat. Mais actuellement, je doute qu’il soit personnellement favorable à une livraison d’armes au nord du Mali via le Burkina. Mais ces informations doivent être commentées avec la prudence, surtout au niveau du Gouvernement. En effet, prenez les voies d’accès au Mali comme celle qui passe par Ouahigouya, il n’y a pas de contrôle sérieux des passagers et des marchandises. C’est dire que des armes peuvent effectivement transiter par le Burkina sans que le PF ou le Gouvernement le sache. Si le PF lui-même et des Membres du Gouvernement ignorent le prix du riz au Burkina (pourtant les commerçants ne cachent pas pour vendre le riz), il n’est pas évident qu’ils puissent Controller la circulation d’armes vers le Mali. Monsieur le Premier Ministre, bien gouverner, ce n’est pas seulement couper les perdiems des séminaires en cas de crise alimentaires, c’est aussi être capable de protéger les citoyens. Car, si des armes ont effectivement transité par le Burkina, ces mêmes armes pourraient aussi être stockées au Burkina pour des fins inavouées.

    • Le 17 septembre 2012 à 05:09 En réponse à : Mujao-Burkina : Honni soit qui arme y pense...

      Le service de renseignement francais mention le burkina, mais pourquoi il mentionne pas que ces la france meme qui a livrer les armes au terroristes lors de la guerre en Lybie

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