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Trafic d’armes : Toujours la même histoire sur le Burkina

Publié le jeudi 13 septembre 2012 à 00h00min

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Le Président par Intérim du Mali, Dioncounda Traoré a donc demandé officiellement, le mardi 4 septembre dernier, l’appui de ses pairs de la sous-région pour reconquérir militairement le nord du pays bien occupé par les groupes rebelles. Pendant ce temps, des accusations assez graves sont portées à l’encontre de la médiation burkinabé. Selon des informations de nos confrères de Jeune Afrique, les services de renseignements français pensent que le Mouvement pour l’Unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO) a acquis des armes dont le transport s’est effectué à travers le Burkina Faso.

Pour ce faire, les Français se méfieraient de Ouagadougou car " des camions chargés d’armes " ne pourraient " traverser le Burkina sans l’aval " de nos autorités. Cette information a été relayée par des confrères au niveau du Mali qui pensent que le médiateur ne joue pas " franc jeu " en pointant essentiellement l’accueil réservé aux militants du Mouvement National de Libération de l’AZAWAD. Depuis leur déroute face au MUJAO, certains cadres du MNLA sont réfugiés à Ouagadougou. Une partie de l’opinion malienne ne comprend pas le geste " spectaculaire " du Burkina qui a sauvé la vie à certains responsables du mouvement qui réclame l’indépendance au Nord et l’accueil remarquable réservé à des gens qui ont pris les armes contre leur pays.

Pour nos confrères du 22 septembre, un journal malien, " ce comportement du médiateur se comprend, puisqu’il bénéficie des prébendes de cette rébellion. En effet, depuis le déclenchement de la crise au Nord du Mali, (…) les marchés burkinabè sont inondés d’objets volés par les membres du MNLA et vendus à des prix défiant toute concurrence. Les motos, véhicules et autres biens volés dans des boutiques au Nord Mali sont bradés aux Burkinabé au vu et au su des autorités du pays des hommes intègres. Pire, il semble que l’argent des banques pillées dans le septentrion malien soit en train d’alimenter des comptes dans celles du Burkina Faso. En clair, c’est un véritable partenariat gagnant / gagnant entre le Burkina et les rebelles, sur le dos de notre pays, qui continue de fermer ses yeux sur cette mafia organisée ".

Ces accusations à l’encontre de notre pays ont besoin d’être infirmées ou confirmées, preuves à l’appui, pour que l’opinion nationale, celle malienne et même internationale fassent la part des choses ou tout au moins en aient une idée claire. Malgré qu’elles ne soient pas nouvelles, les allégations sur le Burkina interpellent les consciences car fondées ou pas, elles ont le même effet : une représentation du Burkina comme un pays “voyou”, allié de rebelles, partisan de pratiques sordides déstabilisant ses pairs. Cela fait longtemps que ces genres d’accusations pèsent sur notre pays : de l’UNITA en Angola au RUF en Sierra-Léone en passant par Charles Taylor au Libéria et les Forces Nouvelles en Côte d’Ivoire, notre pays n’est pas épargné d’accusation d’implications diverses. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, l’image d’un pays “voyou” est en contradiction avec celle d’une nation dont les premiers responsables sont reconnus pour leurs talents de médiation.

Entre ces deux images parallèles, le Burkina Faso et son peuple voudraient que leurs pairs d’Afrique et du monde entier retiennent la bonne : celle du pays de paix dont les rayons de lumière illuminent les autres peuples. Nous avons bien peur que cette image soit la moins partagée ; à notre grand désarroi. Or, notre pays ne doit pas continuer à traîner une queue de déstabilisateur de peuples amis et cela, au nom de la paix et de l’avenir de notre nation. Le Burkina Faso ne peut pas nier son implication ou son mauvais rôle dans certaines crises vécues par des pays frères en Afrique. Des faits existent et personne ne pourra les effacer.

Mais nous ne pensons pas que nos autorités permettront que des armes puissent transiter par le territoire national pour renforcer des groupuscules que la CEDEAO, le Burkina en premier, s’apprêtent à attaquer et alors que l’armée régulière du Mali a du mal à se procurer des armes qu’il lui faut. Autant dire qu’il serait absolument absurde de penser un seul instant que les groupes rebelles/terroristes puissent avoir des facilités pour transporter leur arsenal à travers notre territoire. Mais qui sait ! La guerre et les intérêts géostratégiques militaires ou politiques ont des raisons que notre raison a du mal à appréhender.

Au-delà de tout, le Burkina Faso doit travailler à vivre autrement, comme celui d’un pays tourné vers la promotion de la paix et de la concorde entre les peuples. Nous avons tout à fait intérêt à oublier notre état “voyou” en esprit ou en vérité.

Il est inutile de dire que nos partenaires et nos amis d’autres pays nous attendent au tournant des évènements et de l’histoire. Chacun pense que ce pays ne pourra pas échapper au principe du " renard passe passe ". Nous devons éviter que notre tour arrive parce que ceux des autres nous ont suffisamment instruits. A nos décideurs ou responsables et mêmes aux citoyens dont les actes posés au quotidien ont imposé cette image de " voyou " de prendre note et de se conduire en conséquence. Les hommes passent mais le Burkina demeure.

Par Michel NANA

Par Bendré

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Vos commentaires

  • Le 13 septembre 2012 à 09:37, par Yamsoba En réponse à : Trafic d’armes : Toujours la même histoire sur le Burkina

    Cher NANA, que croyez-vous ? avec la crise actuelle aucun pays n’est épargné. Le BF ne fabrique pas des armes, il n’est qu’un maillon de la chaîne des pays qui cherchent des solutions à cette crise : en vendant des armes en alimentant des crises.
    Avec un Président de la trame de Compaoré, il fallait s’attendre à ça. L’histoire retiendra qu’en 25 ans de pouvoir BC est un fin connaisseur de la politique et des relations qui régissent les Etats.

  • Le 13 septembre 2012 à 11:08 En réponse à : Trafic d’armes : Toujours la même histoire sur le Burkina

    mon petit journaliste ya un adage ki dit : quand une personne te dit tu es vilain, une 2 eme , puis une 3 eme personne , va te mirer. en cote d’ivoire nous étions mediateur , l’offensive des pro ado avec les 4*4 flambant neuf issu de CFAO BFsont pas tombé du ciel. que dieu sauve mon pays. va à l’hotel lydia ce sont que des toureg

  • Le 13 septembre 2012 à 11:16, par oued.ar En réponse à : Trafic d’armes : Toujours la même histoire sur le Burkina

    bonjour cher parent burkinabé, tout d abort le burkina est un pays qui est connu dans la sous regions comme pays mediateur, son president blaise compaore est l un des chefs d etats qui se sacrefie et consacre la pluapart de son temp a apporté son savoir et sa sagesse dans la resolution des crises en afrique, ses mediations ont donnés le soulagement a certains peuples qui etaient meurtris,je ne comprend pas pourquoi les autorités francaises parlent de camions traversés le burkina vers le mali avec des armes, ils faut qu ils aprennet a nous respecter car ses propos sont de veritables mensonge pour salir la mediation de blaise compaore car ils savent que notre pays pourra reussi sa mediation dans cette crise, aux journalistes qui ecrivent n importent quoi sans preuvent doivent etre poursuivient car le peuple burkinabé est fatigié d etre toujour acusé, il est temp car nous n allons plus acepté de betises, le burkina est un pays qui est en vois de developpement, c est un pays respecté et son president un homme integre et fort. courrage mon burkina

  • Le 13 septembre 2012 à 11:35, par Samy En réponse à : Trafic d’armes : Toujours la même histoire sur le Burkina

    Vivement que les choses soient clarifiées pour plus de quiétude et de tranquillité pour tous.

  • Le 13 septembre 2012 à 12:27, par O En réponse à : Trafic d’armes : Toujours la même histoire sur le Burkina

    Si vous voyez les nations occidentale grands aujourd’hui, c’est parce qu’ils sont anges le matin et diable le soir. Les maliens n’ont qu’à dire même que c’est Blaise qui est le chef des rebelles, sa les regarde. C’est même une fièrté pour nous si nous savons gérer les chose comme ça. Même les USA doivent nous envier alors ! Burkina Faso avec Blaise, puissance africaine, il fait la loi dans tous les pays d’afrique, si tu n’est pas d’accord, il envoi des rebelles te déloger, tout comme Bush en Irak et Sarkosi en Lybie.

    • Le 13 septembre 2012 à 13:39, par Proust En réponse à : Trafic d’armes : Toujours la même histoire sur le Burkina

      Salut Frère, je suis désolé que tu puisse penser ainsi. Chez nous on dit que quand la case de ton voisin prend feut, il faut l’aider à l’éteindre. Si tu penses que ton président au contraire allume le feu, ne soit pas étonné qu’un jour la case du Burkina prenne feu. On ne démeurre pas éternellement puissant et ont atteint l’apogée tôt ou tard. Un homme ne doit regarder au délà de son bout de nez et poser des actions en tenant compte de sa progéniture. Quand Blaise ne sera plus, qui sait ce que deviendra le Burkina ?

  • Le 13 septembre 2012 à 12:34, par Mazawa En réponse à : Trafic d’armes : Toujours la même histoire sur le Burkina

    Je m’attendais à ce que ce sujet soit abordé lors des traditionnels points de presses avec le gouvernement, mais comme à son habitude, Blaise est resté silencieux...

  • Le 13 septembre 2012 à 12:38, par Lady Gaga du Faso En réponse à : Trafic d’armes : Toujours la même histoire sur le Burkina

    "Les hommes passent et le Burkina demeure", nous dites-vous, cher journaliste ? c’est vrai mais sachez aussi que après le passage de certains hommes, vient le chaos ! à en croire ce qui se dit ailleurs, cette affaire de "pyromane -pompier" comme l’a chanté TIKEN doit avoir sa pat de vérité ! Un journal de la trempe de JAE ne peut pas se permettre de relayer des allégations de façon "fortuite"....
    Pour ma part, lors de plusieurs déplacements hors du pays j’ai été témoin de phrase du genre : "vous les burkinabé là, vous n’avez pas dit que vous créez la zizanie chez les autres, votre tour viendra, bientôt" ! et j’avoue que à certaines frontières tu as peur d’exiber ta CNIB, pas par honte mais par crainte : l’intégrité est devenue un mot difficile à défendre dans notre pays ! je suis fière d’être burkinabé mais j’ai vraiment peur pour mon pays ! et mes frères et soeurs qui vivent dans les pays comme le Mali, la RCI etc à l’heure actuelle là

    • Le 13 septembre 2012 à 13:23 En réponse à : Trafic d’armes : Toujours la même histoire sur le Burkina

      J’espère que les services français là on fait des photos avec tous les moyens dont ils disposent. Sinon c’est facile d’avancer ces genres de choses. Il suffit que ces gens là (les occidentaux), ne soient pas dacor avec un leader d’un de nos pays, ils vont créer toute sorte d’accusations. Je crois que rien ne les empêche d’apporter la preuve de leurs accusations. Aussi quand une certaine presse malienne avance que des produits maliens innondent les marchés burkinabè, vous pensez que c’est sérieux ? Vous chers lecteurs, avez rencontrer ces biens maliens en vente ? (on n’allait plus parler de vie cher dans notre cher faso). Arrêtez de nous divertir ! Qu’est-ce que le Mali a que le Burkina n’ait pas ? (Bien sûr nous n’avons pas de militaires trouillard).

  • Le 13 septembre 2012 à 13:41 En réponse à : Trafic d’armes : Toujours la même histoire sur le Burkina

    je ne crois aucun mot cet article..mon cher,si tu as ete paye pour publier des choses de ce genre,vas te faire voir..Tu ne mesures pas tes propos ou quoi..Ne ois tu pas la realite..Ils veulent salir le nom du BF et nous mettre en conflit..Freres je vous prie..ouvrez les yeux

  • Le 16 septembre 2012 à 01:21, par GRACE DIVINE En réponse à : Trafic d’armes : Toujours la même histoire sur le Burkina

    BIGOT nous avait prévenu qu’après le Mali, le chaos sera pour le Burkina. Plus le temps passe, plus j’ai peur pour mon pays. Si au moins on l’avait écouté, il nous aurait donné la solution. Pauvres de nous-mêmes.

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