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Evènements de Gaoua et chasse aux Peuls : L’association Tabital Pulaaku Burkina (TPB) condamne

Publié le dimanche 2 septembre 2012 à 22h39min

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Depuis sa création, l’association Tabital Pulaaku Burkina (TPB) n’a cessé d’apporter sa contribution à la résolution des conflits agriculteurs- éleveurs, devenus récurrents et de plus en plus meurtriers dans cette dernière décennie, en attestent les multiples conférences organisées dans certaines régions de notre pays sur cette problématique.

A cet effet, TPB a, à maintes reprises, attiré l’attention des autorités compétentes sur le fait que ces conflits prenaient de plus en plus l’allure d’attaques ciblées contre la communauté peule. Au cours de la dernière audience que Monsieur le ministre de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité (MATDS) a bien voulu accorder à notre association le 30 mai 2012 autour du massacre d’éleveurs peuls à Sari en territoire malien, nous avons particulièrement mis une emphase sur cette dérive sécuritaire inquiétante.
Nous avons encore réaffirmé cette opinion au cours de l’atelier de formation de la chaine de commandement organisé les 12, 13 et 14 juin 2012 par le MATDS sur la question des conflits intercommunautaires.

Mais, voilà que seulement deux mois après cette importante rencontre, des événements tout aussi douloureux viennent de se produire à Gaoua mettant encore à rude épreuve la cohabitation pacifique entre les principaux groupes ethniques de cette zone du Burkina.

En effet, la population de Tonkar, suite à l’assassinat odieux de Francis KAMBOU a exercé sa vengeance sur les communautés peul et mossi présentées par leurs assaillants comme les auteurs présumés de ce crime. TPB déplore la mort atroce de ce jeune garçon qui vient allonger la liste des meurtres odieux avec prélèvement d’organes que connait les populations du Burkina Faso et souhaite que des enquêtes soient menées afin de démasquer les coupables et les punir à la hauteur de leur crime, et par la même occasion, elle condamne fermement la chasse perpétrée aux allogènes du Sud-Ouest, et particulièrement à la communauté peule car aucune enquête n’a révélé que le présumé coupable est un Peul.

Pour preuves, des cars ont été arrêtés et fouillés pour en sortir d’éventuels passagers Peuls, des Peuls ont été arrêtés en brousse pour être molestés ou tués, 224 Peuls ont été déplacés jusqu’à Bobo-Dioulasso. Ils sont hébergés à l’Ecole Centre A et TPB remercie la population de Sya pour l’accueil et tous les dons faits à ces déplacés de Gaoua.

Pourquoi fallait-il déplacer des centaines de Peuls, dont des vieillards, des enfants, des femmes enceintes, des commerçants, des élèves et des étudiants en vacances, etc, abandonnant tous leurs biens jusqu’à Bobo-Dioulasso pour un conflit qui éclate à Gaoua (plus de 200 km) ?

Sans aucune raison, rien ne peut justifier que les allogènes ou considérés comme tels deviennent la cible d’une telle colère. Et par la même occasion TPB refuse d’admettre que des peuls soient des réfugiés dans leur propre pays, que toute la communauté peul soit attaquée, massacrée, déplacée et ses biens et son bétail saccagés à chaque conflit, et en appelle au sens élevé de responsabilité des gouvernants pour mettre fin à cette situation inacceptable.

L’Etat Burkinabè doit prendre toutes ses responsabilités pour assurer la sécurité de tous les citoyens là où ils vivent, au lieu d’en faire des réfugiés ; c’est son devoir régalien.

Tabital Pulaaku Burkina réitère toute sa disponibilité à appuyer les autorités compétentes dans la recherche d’une cohabitation harmonieuse intercommunautaires indispensable au développement socio- économique de notre pays et souhaite que les coupables de la mort atroce du jeune KAMBOU soient retrouvés et punis, et que les auteurs des violences soient démasqués et traduits devant les juridictions compétentes.

Aucun crime ne doit rester impuni et chaque burkinabè doit pouvoir jouir de tous ses droits, surtout du droit à la vie !

Par la même occasion TPB invite tous les burkinabè épris de paix et de justice à prendre toute la mesure de la gravité de la situation afin de mettre un terme à ces violences.

Pour le Bureau national
Le président
El Hadj Hassane Barry

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Vos commentaires

  • Le 2 septembre 2012 à 20:14, par Barké En réponse à : Evènements de Gaoua et chasse aux Peuls : L’association Tabital Pulaaku Burkina (TPB) condamne

    Merci à cette association de donner de la voix pour attirer l’attention de nos autorités sur les problèmes que rencontrent nos frères peul.Je voulais aussi attirer l’attention de cette association sur le comportement de cetains peul qui sont généralement à l’origine des conflits.Tenez,à kaïbo sud v5(un village des avv de bindé,pov zoundwéogo),les éleveurs ne font pas des enclos pour garder leurs bovins,ils les laissent à l’air libre la nuit tombée et l’agriculteur qui ne veille pas dans spn champ n’aura que ses yeux pour pleurer.Et si un agriculteur veille la nuit dans son champ et arrive à arrêter un troupeau,si le berger arrive,il pousse un certain crie et les animaux se dispersent.Ce que je dis est vérifiable.
    1-poursuoi un agriculteur qui a passé toute sa journé à travailler est-il encore obligé de passer la nuit ds son champ ?
    2-pourquoi malgré les sensibilisations menées par les différents préfets et autres agents d’agriculture et d’élevage,cette situation perdure ?
    3-pourquoi les autres peul sont souvent solidaires des récidivistes,sachant bien q ce sont des comportement qui mettent à mal la paix sociale ?

  • Le 3 septembre 2012 à 07:07 En réponse à : Evènements de Gaoua et chasse aux Peuls : L’association Tabital Pulaaku Burkina (TPB) condamne

    Bien dit mon Président !

  • Le 3 septembre 2012 à 08:19 En réponse à : Evènements de Gaoua et chasse aux Peuls : L’association Tabital Pulaaku Burkina (TPB) condamne

    Dans une nation en construction, ces genres d’association n’ont pas de place. Le MATS ne doit pas délivrer de récépissé de reconnaissance à des association de ce type. Chacune des ethnies qui compose le Burkina Faso a certainement une bonne raison de constituer une association pour n’importe quelle raiison pour défendre n’importe quoi. Quelle unité nationale peut-on espérer dans de telles conditions ? Moi, ministre de l’administration du territoire, je ferai interdire ces genres d’association. Il ya mieux à faire au Burkina.

  • Le 3 septembre 2012 à 10:18 En réponse à : Evènements de Gaoua et chasse aux Peuls : L’association Tabital Pulaaku Burkina (TPB) condamne

    Je félicite cette association pour le ton et le langage utilisé cette fois-ci. L’on se rappelle que lors d’une de leur sortie médiatique il y’a quelques mois, cette association avait dans un langage inapproprié en pareil circonstance dénoncé les exactions commises à l’endroit de la communauté peulh.
    Bref, les évènements de Tonkar nous interpellent tous et il est du devoir de tous de s’impliquer à la recherche de solutions durables à ces crises qui au fil du temps risquent de créer plus de ressentiments de part et d’autre.
    Le véritable problème dans notre pays ; c’est que la justice a si longtemps été du côté des éleveurs que les agriculteurs partout ne font plus confiance en elle et préfèrent se rendre justice eux-mêmes. Ceux qui ont servi en milieu rural savent que le plus grand déshonneur qu’un Peul craint, c’est la prison ; voilà pourquoi il fera tout pour s’y soustraire.
    Or, une justice bien dite, contraint toutes les parties à la retenue. En effet, en sachant qu’ils ne seront pas couverts, les uns évitent d’engager des troubles et surtout l’usage d’armes, les autres sachant que la justice sera dite sur la base des faits constatés ; iront directement se plaindre à la préfecture si un cas de trouble se présentait, au commissariat, gendarmerie, palais de justice, plutôt que de se faire justice.
    Il est donc du devoir des autorités de suivre de prêt d’abord comment la justice est rendue dans les commissariats, les brigades, les palais et autres surtout dans les zones rurales. Sensibiliser, sensibiliser et toujours sensibiliser, c’est ce que tout une chacun de nous a à faire pour éviter que ces genres de crises ne dégénèrent.
    Avant de terminer j’ai une question à poser à cette association. Je suppose qu’en plus des messages du type « me faire entendre » ; cette association a entrepris des actions sur le terrain. Peut-elle alors me dire ce qu’elle a déjà eu à prendre comme initiatives auprès de sa communauté pour permettre une cohabitation pacifique aves les autres communautés surtout autochtones là où elle s’installe ?
    Tous mes encouragements à l’association.

  • Le 3 septembre 2012 à 11:39, par pdg En réponse à : Evènements de Gaoua et chasse aux Peuls : L’association Tabital Pulaaku Burkina (TPB) condamne

    Bonjour. Je m’adresse à l’association TPB, vous aviez dit "TPB refuse d’admettre que des peuls soient des réfugiés dans leur propre pays, que toute la communauté peul soit attaquée, massacrée, déplacée et ses biens et son bétail saccagés à chaque conflit" ; vous voulez qu’on les envoie au GHANA ou en RCI ? Je pense que l’état a bien fait de prendre cette décision qui est la plus urgente.Imaginez vous si on ne faisait pas déplacer cette communauté en attendant de trouver la solution, ça allait être une vraie guerre entre les deux communautés. L’association TPB est la bienvenue mais il faut de temps en temps rencontrer les agriculteurs et les éleveurs ensemble pour une franche cohabitation. Bon vent à l’association TPB.

  • Le 3 septembre 2012 à 17:46, par Pour mon pays En réponse à : Evènements de Gaoua et chasse aux Peuls : L’association Tabital Pulaaku Burkina (TPB) condamne

    Je pense que que ces genres d’associations créent plus de problèmes qu’elles n’en resoud. Pensez vous que chaque ethnie doit se constitué en association au Burkina. Le problème de l’exclusion concerne toutes les ethnies au Burkina meme si je reconnais que nos frères peuls sont les plus touchés. Cependant cela ne devrait pas etre un argument de se constitué en communauté à part "dans leur propre pays" comme ils l’ont su bien dit. Il aurront peut plus de voix si ils posaient le problème de facon genéral. Burkinabè sauvons notre pays sinon nos dirigeants sont fatigués. Ils ne peuvent plus !

  • Le 5 septembre 2012 à 19:17, par Lynxsom En réponse à : Evènements de Gaoua et chasse aux Peuls : L’association Tabital Pulaaku Burkina (TPB) condamne

    Nous avons confié notre sort commun à l’État pour qu’il nous gère pour le bien de tous. Si cet État est incapable ou impuissant je crois que nous sommes suffisamment raisonnables pour nous gérer nous-mêmes. Si l’État lui-même puise souvent dans nos valeurs traditionnelles, ancestrales, culturelles pour résoudre des crises (réconciliation nationale) pourquoi nos communautés ne se servent-elles pas de ces richesses au lieu d’attendre toujours de l’État. Que fait-on de nos légendaires pactes interethniques, familiale, royales... qui garantissaient le respect et la paix sociale ainsi que la solidarité ? Si l’État est fatigué, ne le soyons pas nous aussi, sinon nous sommes morts. Les grands conflits fratricides ou génocidaires sont toujours le résultat de petites colères et aigreurs accumulées au fil des ans. Je rêve d’entendre deux communautés s’asseoir pour s’établir des clauses de cohabitations et donner l’exemple à l’État. C’est un rêve..!

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