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Musique guinéenne : Le retour à la source

Publié le jeudi 30 août 2012 à 17h52min

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Musique guinéenne : Le retour à la source

Jadis à la tête des hits parades africains et internationaux, la musique guinéenne a longtemps primée sur plusieurs autres du continent, en s’adjugeant la place de choix tant convoitée dans l’arène musicale.
C’est certain donc que la musique guinéenne a connue ses instants de gloire parmi tant d’autres mélodies, qui aujourd’hui la surpasse en lui reléguant presqu’au dernier plan et cela au grand regret de ses nombreux admirateurs de par le monde.

La musique guinéenne a été conçue, valorisée et interprétée à travers des instruments modernes, jumelés à ceux ordinaires ou traditionnels, sur la base des sonorités et rythmes authentiques embellis par des compositions aux thèmes variés, qui ont véhiculé des messages instructifs et sensibles à l’écoute.

A l’écoute des sonorités musicales de ces inspirés ‘’musiciens du devoir’’, chaque mélomane se reconnaissait dans son quotidien et en tirait profit des consolations et appels de ces artistes du peuple, qui ont véritablement joué leur rôle de conservateurs et de responsables de la tradition orale, musicale et poétique.

Surplombant tantôt la Rumba zaïroise ou congolaise, le High life ghanéen, le Makossa camerounais, le Xhosa sud africain, le Ziglibgiti ivoirien, la juju music et Afro beat nigérian et que sais-je encore ; la musique guinéenne à travers son folklore riche et varié (le Yankadi, Makrou, Tupu sèsè, Yolé,Zaguira…) a séduit plusieurs mélomanes et a pu hisser la Guinée à multitudes reprises, au premier rang des festivals africains et mondiaux.

A travers de constantes recherches, les musiciens guinéens ont valorisé le patrimoine culturel lors de nombreuses rencontres culturelles en Afrique et dans le monde.

Du festival d’Alger 1969 au festival panafricaine de la jeunesse de Tunis en 1973, en passant par celui de Cuba appelé festival mondial de la Jeunesse et des Etudiants ‘’JUVEN DEL MUNDO CUBA ES TU CASA’’ ; pour ne citer que ceux là, très haut a été porté partout le drapeau culturel guinéen, défendu avec amour et patriotisme par nos artistes dans toutes les disciplines culturelles.
C’est ainsi que les orchestres nationaux et fédéraux d’alors, constamment engagés à défendre les couleurs nationales se sont lancées à la conquête du plus haut sommet pour le folklore guinéen, qu’ils ont interprété avec rigueur et compétence.

Inoxydable, encore agréable à l’écoute, la musique guinéenne d’antan doit être un repère pour l’actuelle génération de musiciens car, seul le passé permet de gérer le présent afin de mieux préparer l’avenir.
Pour ainsi accéder aux étages supérieures dit-on, il faut nécessairement passer par les escaliers ou l’ascenseur.

Nous sommes contraints d’apprendre les vieilles leçons du passé musical guinéen qui ont permis de réaliser tant d’exploits. Il est évident de nos jours, que nos prouesses du passé dans le secteur des arts, de la culture et des sports sont repères et demeurent encore inégalables et difficiles à surpasser.

A l’époque, loin de s’attendre à une rémunération, ni à ces ronflantes dédicaces qui rendent millionnaires pour une nuit ou à tout autre type de faveurs qui ceinturent la génération actuelle, nos musiciens repères ont plutôt caressé les instruments par plaisir et passion et surtout pour l’amour de la patrie qu’ils ont défendu avec honneur.

Aujourd’hui vivants, peu ou non récompensés, d’aucun décédés dans le dénuement total ; d’autres encore attendant l’article de la mort puisque malades et sans soutien, nous devrions maintenant penser à ces anciens musiciens en emboîtant leurs gigantesques pas, au lieu d’attendre à leur faire des éloges pendant que leurs cercueils sont recouvert du drapeau national.

Qu’ils soient musiciens de nos orchestres nationaux ou fédéraux, artistes de nos Ballets nationaux ou de l’ensemble instrumental national, sportifs ou anciennes gloires du célèbre Hafia football club ; nous leur devons respect et reconnaissance pour l’engagement accompli dans le cadre du soutien incessant de notre patrimoine culturel.

C’est avec nostalgie et cœur plein de tristesse pour tous ces artistes vivants ou disparus, que nous continuons lamentablement d’écouter tous ces vieux plats musicaux guinéens qui sentent encore bons et très appétissants aux oreilles et aux goûts de ces nombreux mélomanes, fans de la musique guinéenne.
Aujourd’hui sous le vent de l’époque du Reggae, du Raga, de la Soul Dance du Hip Hop, de la Rn b ou de tous les autres rythmes qui pleuvent et dominent cette nouvelle vague de musiciens guinéens au détriment du riche et inépuisable folklore, il est primordial de faire un retour à la source, afin de conserver et poursuivre l’exploitation de nos rythmes et chants pour le bonheur de la musique guinéenne.
C’est à ce prix et seulement à ce prix que nous devrions prétendre toucher du doigt la crête musicale ambitionnée.

Par LY Abdoul
Guinée – Conakry
lyabdoul63@yahoo.fr
Tél : (224) 62 38 97 24
(224) 24 58 74 09

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Vos commentaires

  • Le 31 août 2012 à 11:25 En réponse à : Musique guinéenne : Le retour à la source

    Bonjour mon frere .
    Vous aviez tout dit . " no coment "
    Ce que vous aviez dit est valable pour tous les pays africains . A voir nos aines qui ont fait de l’Afrique culturellement mourir sans etre honnorifies ca fait vraiment mal . Ex GG VIGUE , TOE FELAY , SAM GUANNA pour ne citer que ceux la .
    Je suis un grand fan de la musique africaine . Bien sur le retro meme si ce n’etait pas mon epoque .
    La musique a l’epoque etait naturellement . Pas d’ordianteur ni de synthetiseurs . Tout ce qu’on attendait etait manuel . Mais maintenant helas . Un seul instrument peut faire tout une orchestration .
    Que nos musiciens apprennent a faire jouer aux instruments afin de preserver nos valeurs .

    tien gni la

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