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Vision Express sur… : Les éloges posthumes

Publié le mercredi 29 août 2012 à 22h05min

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Très souvent, le cérémonial funéraire des proches ou de personnalités, est une occasion riche en éloges. Des éloges qui ne sont pas traduites aux intéressés quand ils sont vivants. Le doua. Une étape chère à la communauté musulmane est un moment d’intenses prières pour le repos de l’âme des défunts. C’est ainsi que j’ai assisté à un doua le dimanche 12 août 2012. Que d’éloges ! Avant le début du cérémonial, l’animateur du doua a « chanté » et « rechanté » les bienfaits du défunt. Il était un homme riche en tout ce qui fait d’un homme un humaniste. Un monde « fou », venu d’horizons divers y était présent. Des gestes en espèces se succédaient les uns aux autres, pour non seulement accompagner l’âme du défunt, mais aussi solliciter les prières de l’assemblée pour les donateurs. Des éloges, rien que des éloges. Des dons et toujours des dons.

Pourtant, le disparu serait mort d’un mal cardiaque. Il avait semble-t-il des ordonnances qu’il n’aurait pas pu honorer. Sa bonté ne suffisait-elle pas de lui venir en aide ? Ce cérémonial n’est pas propre à la communauté musulmane seulement. A l’église et partout ailleurs on retrouve le même comportement. Djata Ilébou. Paix à son âme. A son décès, beaucoup de gens ont reconnu sa valeur musicale. Elle fut une grande voix. Des témoignages venaient de partout, pour confirmer le bien qu’on pense d’elle. Djata de son vivant, n’avait jamais bénéficié d’une telle célébrité. Sauf erreur de notre part. Black So Man. Paix à son âme également.

Quand il était entre la vie et la mort à l’hôpital Val De Grâce en France, il a bénéficié du soutien et de la prière des Burkinabè. Des engagements ont été pris en faveur de son fils Ange Fella Latif. Normal ! Car Black So Man et les siens en avaient besoin. La volonté de Dieu a été respectée. Il est revenu parmi les Burkinabè. Mais dans quel état ? Black So Man avant sa mort, a vécu une réalité amère. Il a traversé des épreuves quotidiennes avant que son mal n’ait raison de lui. Les exemples sont légion. « Plus près n’est pas plus loin » dirait l’autre. Dans nos services respectifs, nous avons vécu et continuons de vivre cette hypocrisie humaine.

A la mort d’un collègue, nous assistons à des éloges de tous les genres. « Cher…Tu as été un agent dévoué. Tu étais ceci, tu étais cela. Mais hélas ! Le moment où on avait plus besoins de toi, Dieu en a décidé ainsi… ». Alors qu’en réalité, les choses se passaient autrement du vivant de celui-là dont on chante les éloges. C’est triste comme comportement, mais hélas ! C’est une hypocrisie qui est propre à l’humanité. Sa cause se trouverait selon certaines personnes, dans la peur du après nous. Etant tous des mortels, nous chantons les éloges des autres, pour qu’un jour quelqu’un d’autre chante les nôtres. Pour d’autres, ce comportement n’est autre que de l’hypocrisie qui ne dit pas son nom. Pour la semaine prochaine, nous parlerons personnes qui naviguent entre les pratiques culturelles.

Souro DAO (daosouro@yahoo.fr)

L’Express du Faso

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Vos commentaires

  • Le 30 août 2012 à 07:43, par Vale En réponse à : Vision Express sur… : Les éloges posthumes

    Oui tout à fait exact et ce comportement culturel se justifie par le fait qu’il serait indécent de dire du mal de quelqu’un qui n’est plus de ce monde

  • Le 30 août 2012 à 07:45, par phantom En réponse à : Vision Express sur… : Les éloges posthumes

    C’est devenu plus du rituel que de la sincérité !

  • Le 31 août 2012 à 11:06, par kindo En réponse à : Vision Express sur… : Les éloges posthumes

    SOURA DOA , IL EST DIT EN ISLAM ET DANS LES AUTRES RELIGIONS DE DIRE DU BIENS ET DE FAIRE DES DOUAS POUR LE DEFUNT PEUT ETRE IL BENEFICIERA DE LA MISERICORDE DE DIEU. mon esclave c’est aussi simple à comprendre.

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