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IL FAUT LE DIRE : Au-delà des divergences, regarder dans la même direction

Publié le mercredi 8 août 2012 à 00h35min

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Il faut surtout saluer les rencontres du Premier ministre, Luc Adolphe Tiao, avec les forces vives des différentes régions du pays, qui sont une invite aux acteurs du développement local, de se donner la main dans un élan de solidarité pour le développement, non seulement de leur localité, mais aussi du pays tout entier.
La rencontre avec les forces vives des Cascades prévue le 10 août 2012 à Banfora s’annonce avec plein d’espoir, car l’essentiel des problèmes qui assaillent la localité tourne autour de la mésentente entre filles et fils de la région.

Le président du Faso, Blaise Compaoré n’avait-il pas mis le doigt sur la plaie au cours de sa campagne pour la présidentielle de 2005 à l’étape de Banfora, en invitant les ressortissants des Cascades à se surpasser, à mettre de côté leurs divergences afin de permettre à cette zone qui a longtemps souffert des querelles fratricides, d’amorcer son développement ?

En mettant l’accent sur le développement des ressources humaines et le renforcement de leurs capacités dans son programme présidentiel, le président Compaoré a voulu faire comprendre aux populations de cette région, que dans un élan solidaire, on peut terrasser des montagnes et ouvrir la voie pour un développement endogène.
Fort de cela, le gouverneur Fatimata Legma dès sa prise de service en 2008, avait misé sur ce registre pour appeler les fils de la région à se donner la main, à travers des rencontres avec les ressortissants des Cascades à Ouagadougou, Bobo-Dioulasso et Banfora pour un vrai décollage économique de cette partie du pays qui regorge d’énormes potentialités, afin de donner aux Cascades sa vraie place.
Malgré la présence des structures comme l’Association pour le développement économique et social de la Comoé (ADESCO) l’association des femmes « Munyu » par exemple, le consensus est loin d’être trouvé en l’état actuel des choses, autour des questions de développement réel de la région des Cascades.

Des considérations d’ordre ethnique et politique pour ne citer que celles-ci, créent des divisions au sein des populations. Il y a par exemple une association regroupant uniquement les Gouins, une autre les Turka et une autre encore les Karaboro. Nous ne citerons ni les Dioula, les Dogossé et les Sénoufo. Il existe également une mésentente entre les communes de Banfora et Bérégadougou qui revendique l’appartenance de la SOSUCO.

C’est dans cette fourmilière que le Premier ministre Tiao va mettre les pieds dans l’optique ultime de sonner le rassemblement des troupes pour un seul combat, celui qui vaille vraiment la peine, le combat en faveur du développement dans la perspective de l’émergence de notre pays et pour un mieux-être des populations.

Sur le terrain, le Premier ministre sera sans nul doute confronté à la désunion légendaire des filles et fils de la région qui ne parlent pas le même langage depuis belle lurette. Cela est ressenti aussi bien au niveau politique que syndical, et même au sein des familles.
Car, pour un rien, on est étiqueté comme appartenant à telle ou telle formation politique, ou encore à tel ou tel clan d’un même parti politique parce que tout simplement, on vous a vu en compagnie ou en train d’échanger avec un leader ou un membre d’une famille politique ou syndicale qui n’est pas la vôtre.

Par exemple, au temps fort du Rassemblement démocratique africain (RDA) et du Parti du rassemblement africain (PRA) sous les 2e et 3e Républiques, des familles se sont disloquées parce que les membres appartenaient à des partis politiques différents. Des frères ne s’adressaient plus la parole, ne se fréquentaient plus, parce que n’ayant pas une même opinion politique.

C’est dans ce bourbier où se focalisent aussi les positions des travailleurs sur leur outil de travail, à savoir les problèmes rencontrés par les Grands moulins du Burkina (GMB) et la Société nouvelle/Société sucrière de la Comoé (SN-SOSUCO), et les conflits fonciers entre agriculteurs et éleveurs que le Premier ministre, tel un pasteur, va tenter de rassembler toutes les brebis dans un même enclos et prêcher pour la paix et la solidarité.

C’est vrai qu’il existe des problèmes dans ces « boîtes » et c’est encore vrai que le gouvernement doit fournir beaucoup d’effort pour redémarrer ou relancer ces usines ! C’est tout aussi vrai qu’avec les potentialités de la région, les forces vives (la région regroupe assez d’intellectuels) peuvent permettre d’autres opportunités dans le sens de la création d’emplois au profit des jeunes, et donner un certain poids à l’économie régionale.

L’union des fils de la région peut aussi atténuer les conflits fonciers, et ainsi permettre aux agriculteurs et aux éleveurs de parler le même langage, et de régler surtout leurs différends dans le dialogue et la fraternité.

Dans ces conditions, comment faire comprendre aux acteurs politiques et du développement de la région qu’il faut s’accepter dans leurs différences, en ayant pour seul objectif le développement de la région, et en travaillant pour le bonheur des populations ?

Si le vœu pieux de chaque fille et fils de la région tourne autour du développement de la localité, pourquoi alors se quereller au lieu de se compléter pour poser les jalons du développement les uns après les autres ? Le proverbe ne dit-il pas qu’une seule main ne peut pas ramasser la farine ?

Aussi vrai que l’union fait la force, les Forces vives des Cascades doivent s’unir pour le vrai combat du développement de la région. La médisance, les querelles intestines de toute nature et la division ne doivent plus avoir droit de cité. Place aux actions en faveur du développement.

Issa SOMA

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 8 août 2012 à 10:16, par OBIT En réponse à : IL FAUT LE DIRE : Au-delà des divergences, regarder dans la même direction

    Et le verger de Yandéré de la même localité ? là ce n’est pas entre fils et filles de la localité qu’il y a divergence hein ! la divergence n’est pas seulement au niveau locale ! ces ministres vont aller parler le gros français et revenir à Ouaga, rien de plus. Alors qu’il y a des populations qui se font expropriées par les membres de la présidence. Pauvre de nous

  • Le 8 août 2012 à 14:15, par kader En réponse à : IL FAUT LE DIRE : Au-delà des divergences, regarder dans la même direction

    Courage à M. le Premier Ministre ! Que la vérité, l’union et le dialogue prévalent à Banfora. Que des résultats probants sortent de cette rencontre ! A bas les fossoyeurs de la Comoé d’où qu’ils sortent ! Après l’appropriation d’énormes Ha de terre par la SOSUCO que les faux investisseurs arrêtent de spolier nos paysans en vue de réduire plus tard leurs familles en nécessiteux .

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