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Autant le dire… : L’enrôlement, c’est aujourd’hui à Bobo et Ouagadougou

Publié le vendredi 27 juillet 2012 à 00h46min

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« L’enrôlement biométrique » emprunte sa dernière ligne droite officielle à partir de Bobo-Dioulasso et Ouagadougou. Qui sont les deux dernières circonscriptions dont les populations sont appelées à se faire inscrire sur les listes électorales. Et ce, d’aujourd’hui 27 juillet au 16 août 2012. Est-il encore besoin de revenir sur le pourquoi et le comment d’une telle opération ? Dans tous les cas, s’il le faut, on retiendra que l’inscription sur les listes électorales en ce moment est le début du processus électoral qui va se conclure par l’élection des conseillers municipaux dans nos communes (puis les maires) et les députés à l’Assemblée nationale. En clair, l’élection des conseillers (dont les maires) et des députés, débute aujourd’hui. Pourquoi ?

Parce que tout simplement si on n’est pas inscrit, on ne pourra pas voter pour un parti politique, un conseiller ou un maire qu’on voudrait à la tête de sa commune, encore moins pour un député.
Au demeurant, comme nous le disions dans l’un de nos précédents articles, l’inscription sur les listes électorales et le vote sont des « devoirs citoyens ». Aussi, chacun doit remplir ces devoirs qui consacrent sa participation à la gestion de la « chose publique ». Autrement, une voix, quelle qu’elle soit est une expression, un acte citoyen.

A Bobo et à Ouagadougou, les deux principales villes qui sont les dernières à accueillir les recenseurs de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), les populations devront démontrer leur pleine adhésion au processus démocratique en se faisant enrôler massivement. Et cela est d’autant plus important que ces deux villes accueillent la majorité des sièges des partis politiques et une « intelligentsia » certaine qui, plus ou moins, prend activement part à la vie politique et d’une manière générale au débat national. Au regard de cette situation, nous sommes fondés à croire que les recenseurs feront « le plein » des inscrits. Notamment au niveau des jeunes et des femmes qui sont non seulement les plus nombreux, mais aussi les plus intéressés par les votes.

Aussi, convient-il de saluer l’action sur le terrain des associations, et des formations politiques qui ne se ménagent point, pour « mobiliser » leurs militants. Elles ont compris que c’est maintenant « qu’on sème ce qu’on va récolter », le 2 décembre prochain, jour du scrutin. Mais cette dynamique ne doit pas s’arrêter à la seule opération d’enrôlement, mais se poursuivre car les Burkinabè ont besoin de comprendre avec beaucoup de lucidité le processus électoral, et la démocratie d’une manière générale, afin de mieux s’impliquer. Les exemples du Mali, où une certaine classe politique semble être « en déphasage » complet avec le processus démocratique et du Ghana où tout est clean nous enseignent que la démocratie est un processus qui se construit tous les jours. Et que rien n’est jamais acquis pour toujours dans ce domaine.

La démocratie dit-on, a un prix. Quel qu’il soit, il est toujours moindre que celui d’un Etat d’exception, ou d’une situation de guerre civile. Aussi, les Burkinabé devront comprendre que la paix dont on se gargarise et qui fait notre fierté est le « fruit de la démocratie », du dialogue et de la concertation permanente entretenus entre nous, sur les questions les plus essentielles. C’est aussi et surtout la maturité du peuple qui a toujours su « transcender » ses divergences et privilégier l’intérêt de la Nation. Celle qui nous unit. Il y a donc comme un devoir de génération, un « défi à relever ». Et ces élections couplées qui s’organisent pour la première fois dans notre pays sont des instants privilégiés de la vie de notre peuple. Aussi, nous devrions pouvoir traverser cette période, dans la tranquillité, et dans la quête d’un développement véritable et durable.

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

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