Autant le dire… : Est-ce pour cela que l’insécurité est de retour ?
« Ne vous étonnez pas si on vous attaque en plein jour, chez vous ». C’est le titre d’un de nos articles, paru sous la rubrique Autant le dire… du lundi 12 mars 2012. Face au probable retour du banditisme, voici ce que nous disions. « Dans un coin de rue à Ouagadougou, je rencontre un ami de longue date que j’ai perdu de vue depuis maintenant quelque temps. Homme de tenue, il coiffe une section dans son unité. Ensemble, on parle de tout et de rien. Puis, naturellement, la question des gendarmes qui ont malencontreusement tué le jeune Yves Ibrahim Kohoun est revenue dans nos échanges. Je lui raconte ce que j’en savais pour avoir au moins suivi les jeunes du secteur jusqu’au gouvernorat en passant par la gendarmerie où ils ont dit tout ce qu’ils voulaient. Sans s’en prendre aux gendarmes, et sans non plus que ceux-ci réagissent.
Puis, brusquement il me dit « vous savez, si on ne fait pas attention, d’ici peu les forces de sécurité vont tout simplement se contenter d’aller au bureau et retourner à la maison, comme de simples fonctionnaires ». A la question de savoir pourquoi, il me répond : « vous savez, on a chassé de l’armée environ 566 militaires ; on a radié des effectifs au moins 136 agents de police, maintenant c’est le tour de la gendarmerie en attendant les Gardes de sécurité pénitentiaire. Vous ne trouvez pas que c’est assez grave ? Quand les gendarmes ont aidé à libérer Bobo qui était entre les mains des mutins, vous avez applaudi, non ? Quand on présente des voleurs d’engins et qu’on vous restitue votre engin volé, vous êtes content, non ? C’est souvent au risque de leur vie que ces gens-là travaillent ».
Silence. Puis il enchaîne : « dans tous les métiers dans ce monde-là, il y a des risques, des erreurs et des bavures. Mais chez nous, personne ne veut accepter et pardonner nos erreurs. Nous allons donc nous-mêmes les minimiser pour ne pas perdre nos postes ». J’ai tout de suite compris par « minimiser les risques » le fait de ne rien faire, ou de le faire peu pour ne pas être puni, voire perdre son boulot.
Dans mes lectures, je lis ceci dans le journal Le Pays du mercredi 7 mars à la page 19 : « …nous avons approché le commandant de la brigade de gendarmerie qui nous a signifié que ses hommes ne pouvaient pas s’interposer entre les populations.
Ils ne sont là que pour dissuader pour éviter d’être accusés de violence et de torture » (sic). Cette citation vient conforter ce que l’homme de tenue que j’ai rencontré plus haut me disait. Surtout que la situation de Bobo-Dioulasso qui s’est produite, il y a juste moins d’une semaine était encore vivace dans les esprits.
Qu’est-ce donc à dire ? Que nos forces de défense et de sécurité ne feront plus d’effort pour nous défendre contre le banditisme, le gangstérisme, les attaques à main armée, les violeurs, les voleurs et autres empêcheurs de se promener et de dormir en paix ? Si ce n’est pas pour l’instant le cas, il faut craindre que « dans les jours à venir » ce ne soit le cas.
Aujourd’hui, face au retour du banditisme dans la cité, sans croire que nos forces de sécurité ont baissé les bras, il convient de faire le constat, malgré les efforts qu’ils fournissent. Qu’est-ce qu’il reste donc à faire ? A ce propos, nous ajoutions dans le même article que « face à une probable situation du genre, une fois de plus, le gouvernement doit prendre ses responsabilités. S’il a décidé d’emprunter le chemin de la justice, qu’il l’emprunte correctement. Autrement, ce qui est valable pour l’homme de tenue, doit l’être également pour le civil dans le cadre de ses responsabilités…
Pour éviter de créer un quelconque découragement dans les rangs des uns au profit des autres. On peut croire et espérer que le découragement n’entrera pas dans les rangs de nos forces de défense et de sécurité. Qui doivent savoir que les Burkinabè sont bien fiers d’elles. Mais, tout comme la langue et les dents, il arrive de se mordre, mais on reste toujours ensemble ».
Dabaoué Audrianne KANI
L’Express du Faso
Vos commentaires
1. Le 26 juillet 2012 à 09:37 En réponse à : Autant le dire… : Est-ce pour cela que l’insécurité est de retour ?
c’est bien ce qu je crains. J’ai souven honte des compatriotes qand ils manifest pou si peu contre les gendarmes. Je les donn entieremen raison a ne plu risquer leur vie pou le burkinabé, car nou somm trop ingrat. Pour l’afair des gendarm de bobo, jdonn raison aux gendarm, car un gens n sont plus objectifs.
Oui messieurs les gendarm, laissez les delinqants nou matter tous et preserver votr boulot.
2. Le 26 juillet 2012 à 10:11, par Burkinabé En réponse à : Autant le dire… : Est-ce pour cela que l’insécurité est de retour ?
Belle article qui traduit aussi simplement que possible le ressentiment de nos forces de sécurité.. Félicitation à l’auteur
3. Le 26 juillet 2012 à 11:26 En réponse à : Autant le dire… : Est-ce pour cela que l’insécurité est de retour ?
On a souvent l’impression que ce journaliste est un élève de second cycle qui rend ses pensées de façon tellement primaire qu’on a l’impression d’écouter un soulard après le dernier verre qui le met dans un état second.Je ne parle même pas de sa propension à donner des leçons au mepris des règles regissant sa profession.
fais un brain-storming,
mets de l’ordre dans tes idées,
exprime les en pensant aussi bien à tes nombreux lecteurs qu’aux règles de ta profession.
Permettez-moi de lui donner un conseil(je ne suis qu’un lecteur apres tout !):Monsieur le journaliste,après avoir trouvé ton sujet,
Je n’en sais rien,mais je me dis qu’il doit exister une sorte de Handbook du journalisme et c’est à toi à le trouver.
Merci
4. Le 26 juillet 2012 à 12:13, par Aladari En réponse à : Autant le dire… : Est-ce pour cela que l’insécurité est de retour ?
on ne peut que suivre la decision de nos forces de défense et de sécurité, avant tout c’est le même sang qui coule dans nos veines, prendre un risque et perdre son boulot, je prefert perdre mon boulot et chercher ailleur. du courage a nos policiers, gendarme,millitaire GSP,etc...
5. Le 26 juillet 2012 à 13:34, par un frère En réponse à : Autant le dire… : Est-ce pour cela que l’insécurité est de retour ?
C’est quoi cette analyse ?
De tout temps au Burkina il y a toujours eu une justice à double vitesse. Dans le premier groupe il y avait (Le président, sa famille, ses amis, les hommes de tenus et les quelques rare honnêtes riches) dans le Second groupe il y avait (moi, toi, Jutin Zongo,Gouama, l’enfant du pauvre, l’orphelin, la plus part des fonctionnaires civil du Burkina).
Pour ce groupe il n’y a jamais eu de justice pour eux :
On a vécu l’arrogance des riches
le mépris des autorités et enfin le Si tu fais on te fait et puis il y a rien de ceux que vous voulez défendre aujourd’hui ( les hommes de tenus).
Il on juste changer de groupe ils nous ont rejoint dans notre groupe, celui constitué de ceux qu’ils (Hommes de tenus) aimaient châtier.
Pour ma part si il y a recrudescence des vols et attaques ce n’est point du a un abandon de hommes de tenus parce qu’ils n’ont jamais vraiment servi le peuple Burkinabè.
Quand on licenciait à tout vent des civils (enseignants, agents de santé etc.) il n’y avait de problème maintenant que les invités au festin du roi ont été priés de se retirer. Ils veulent s’arroger les droits d’être nos protecteurs (mon œil oui) et que sans eux nous ne sommes rien, nous ne cèderons pas à ce chantage, Nous n’avons jamais compté sur vous.
Aux rares hommes de tenus honnêtes je vous présente mes excuses et je vous encourage à servir le peuple Burkinabè.
6. Le 26 juillet 2012 à 14:55, par L’oeil En réponse à : Autant le dire… : Est-ce pour cela que l’insécurité est de retour ?
C’est assez personnel, mais lefaso.net n’a qu’à créer une rubrique spéciale pour l’express du Faso.
Pardon un jour les journalistes de là ba la.
7. Le 26 juillet 2012 à 15:57, par Wilguima En réponse à : Autant le dire… : Est-ce pour cela que l’insécurité est de retour ?
A monsieur l’ anonyme qui se plaît à attaquer sans vraiment apporter quelque chose au forum, je demande un peu de retenue parce que l’écrit de monsieur le journaliste est bon et agréable à lire.